Un ami, un oubli
C'est difficile de penser à ce que nous avions été sans que je ne sente, au fond de moi, un brin de nostalgie pour notre complicité, un brin de regret pour nos discussions, nos rires, un brin d'envie pour nos bons souvenirs, un brin d'amour pour notre ancienne amitié. L'amitié terrassée par l'amour, cessant d'exister par cause d'amour, mourant sous les yeux froids d'un amour. Il n'aurait pas dû, lui, gâcher ce que nous avions de plus beau. Il a tenté sa chance, il m'a révélé les sentiments que je ne partageais pas. Il s'est fait tuer par moi, silencieusement, en continuant de vivre avec le poids de mon refus. Il a survécu, lui, cependant en lâchant notre amitié dans l'oubli. L'avait-il fait pour aller de l'avant ? Certainement. En me laissant tomber, il croyait oublier, il pensait guérir de moi, il sentait que l'amnésie ne pouvait se faire si j'étais là à ses côtés, à lui parler en amis. Il avait raison potentiellement. Mais notre amitié, la seule que j'ai réellement eue avec un garçon, me manque terriblement. Nous étions bons à être amis, nous étions complices, nous étions nous-mêmes. Nous ne le sommes plus, malheureusement.
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