Imagination ou fait réel ?

2 minutes de lecture

La nuit.

Je deviens complètement parano à chaque fois que j'entends ne serait-ce qu'un bruit. Même si c'est mon coloc qui est parti boire un truc dans le frigo et que je le sais très bien, je ne peux pas m'en empêcher. Il faut que je flippe.

Là, comme d'habitude, je retarde le moment de dormir parce que j'ai peur de la nuit.... C'est fou non ? Moi, un grand mec musclé.... Peur du noir comme un gosse... Non mais sérieux ça me terrifie. Je suis paralysé à chaque bruit. C'est vraiment pas drôle. Je vous assure que si vous étiez dans la même situation que moi, vous auriez pas cette tête... Bon allez, bonne nuit.

"Qu'est-ce que tu fais, il est deux heures du mat' là... Franchement, t'aurais pu..."

Je m'arrête. Il y a quelque chose qui ne va pas. C'est trop silencieux. D'ordinaire, Alessio fait un bruit pas possible quand il se lève et je le réprimande toujours à travers ma porte. Mais là... Je le sens... Ce n'est pas normal... Le vent claque contre les volets de bois. Les arbres dénués de feuilles se tordent sous les rafales et projettent des ombres menaçantes sur le mur. Je ne respire plus. Je ne fais plus un geste. Mon coeur s'emballe. Je regarde dans tous les coins. Je ne vois rien que les silhouettes des meubles se déformer au rythme de mon imagination. Soudain, le parquet grinçe. Les battants s'ouvrent lentement. Un profil immense se dessine dans les ténèbres puis disparaît. Je fais semblant de n'avoir rien vu et me recouvre de la couverture. Oublier. Je vais tout de suite oublier ce que j'ai vu. Allez, endors-toi. Un frisson me parcours l'échine. Allez... Je déglutis avec peine.

Un bruit sourd retentit alors. Comme... Comme un corps qui tombe... Et les craquements des branches qui s'intensifient... Et... Et...

Il chuchote... Il murmure des phrases incompréhensibles... Je tremble de plus en plus. Un froid fulgurant envahit la pièce. Mon souffle devient brume lorsque j'expire. Je ressens... Une présence... Quelque chose est là... Avec moi... Il... Il a tué Alessio... Ses pas tournent autour de moi. Je suis tétanisé, je ne peux rien faire. Sa respiration rauque flotte dans les airs. Les cliquetis de l'horloge s'intensifient. La chose se rapproche encore. La pluie ruissèle désormais. Et... C'est... C'est un violon ? Oui... Oui, j'entends un violon. Désaccordé. Crissant sous l'archet. C'est pire que des ongles sur un tableau. Je me jette hors de mon lit, cours le plus vite possible et referme la porte derrière moi en la bloquant avec un petit buffet non sans lâcher une larme de frayeur. Haletant, j'avance à tâtons dans le noir épais. Dans quelle salle suis-je ? Je n'ai rien avec moi, même pas mon portable. Je ne veux pas tomber sur le corps sans vie d'Alessio... Non... Où suis-je... Où... La cuisine. D'accord. Je suis dans la cuisine. Je ne vois toujours rien et les ombres ont l'air de se resserrer. Les températures descendent davantage... Sans tee-shirt, je risque de mourir gelé... On se croirait dans une chambre froide... Un coup me fait sursauter. C'est la chose... Elle frappe furieusement comme un animal en cage... Il faut que je bouge... Allez... Bouge...

Une main glacée couvre aussitôt ma bouche, m'empêchant de hurler ma terreur.

Annotations

Vous aimez lire Cerulean d'Arytor ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0