Les jours suivants, je créais ma propre école où j’apprenais à ces jeunes femmes à se défendre.

La condition des femmes de ce royaume devait changer, mais je ne savais pas par où commencer.

Alors Kirah s’était mise en tête qu’elle pourrait me venir en aide. Je ne vois pas de quelle façon étant donné qu’elle ne sait pas se battre et n’a rien d’une guerrière.

Pourtant, plus tard, elle organisait un recrutement pour trouver ces volontaires qui me rejoindraient.

Je n’y crois pas plus que cela mais je joue le jeu.

Aujourd’hui, j’ai rendez-vous dans cet endroit où je dois rencontrer les candidates en compagnie de Kirah.

Je pénètre à l’intérieur où sept femmes me saluent.

— Sept…Rien que ça ? je demande à Kirah d’un air moqueur.

— C’est déjà un bon début, tu ne trouves pas ?

Je la regarde d’un air douteux et je préfère ne pas répondre. Si elle savait ce que j’en pense.

Kirah prend la parole : « Merci à toutes d’être venues. Si vous êtes ici, c’est parce que le Gouverneur pense qu’il est temps de briser les codes... Les femmes ont trop longtemps vécu dans l’ombre. Il est temps de réagir mes sœurs… »

Elle sent qu’elle en a déjà trop dit.

Elle se tourne vers moi : « Hum…Hum…Anna veux-tu dire quelques mots ? »

Je l’observe, pas plus convaincue que cela et je me décide à prendre la parole alors qu’elle s’en sortait très bien.

— Je sais ce que vous vous dites… Jusqu’ici aucune femme sur Nosfuria n’avait eu la possibilité d’accomplir tout ce que j’ai fait. Selon l’Empereur Swole, nous n’avions pas le droit de nous battre car nous en étions soi-disant incapables ! Il pensait que nous étions juste bonnes pour élever les enfants, effectuer les tâches du quotidien, être belles et disciplinées, mais j’ai fini par lui prouver qu’il avait tort… Un homme m’a dit un jour que le respect se gagnait. Je ne comprenais pas ce qu’il voulait dire, mais aujourd’hui je sais que ses paroles avaient du sens. Combien d’entre vous obéissent aveuglement à leur époux ? Combien d’entre vous sont victimes de discrimination et de domination ? Combien d’entre vous n’osent pas réaliser leurs rêves par peur de décevoir la société ou d’en être victime ?

A ce moment-là, certaines d’entre elles baissent les yeux car elles se reconnaissent particulièrement dans ce discours.

« Cela ne peut pas durer ! Aujourd’hui, je vous donne la possibilité de changer tout cela. Je vous donne la possibilité de dire non, de ne plus être l’esclave d’une vie dont vous ne voulez plus ! »

Tout à coup, je remarque la présence de quelqu’un…

Il y a encore cette gamine. Elle était dissimulée derrière l’une d’entre elles mais en m’entendant ouvrir la bouche, elle vient d’apparaître devant moi.

Je l’observe d’un air très étonné. Je ne comprends pas ce qu’elle fait là. Mais je fais mine de rien et je poursuis : « Rejoignez-moi, et je vous jure qu’ensemble, nous changerons tout cela ! »

Je suis émue par mes propres mots mais très vite, je me remets de mes émotions car quelqu’un toque à la porte.

— Entrez, dit Kirah.

Une belle jeune femme rousse pénètre dans la pièce.

— C’est bien ici pour postuler aux entrainements ?

Kirah sourit.

— Bienvenue ma chère, lui répond Kirah.

La jeune femme part rejoindre les autres.

Je la regarde faire, mais je ne suis toujours pas convaincue. Je me rassois et j’attends.

Mais très vite, je me rends compte que j’avais tort de douter des compétences de Kirah…

Une autre femme fait son entrée, puis une autre et encore une autre.

Bientôt, je suis persuadée qu’il n’y aura pas assez de place pour tout ce monde.

Je les observe pénétrer à l’intérieur de cette pièce les unes après les autres. Il y en a de tous les âges. Elles me saluent toutes au passage.

Je crois que je n’arrive pas à réaliser ce qui est en train de se passer.

— Alors ? convaincue à présent ?

— …

Je souris. Je n’ose pas lui répondre. Sacrée Kirah ! Je dois bien avouer qu’elle m’épate.

Je me relève et j’observe à l’extérieur.

Des femmes attendent dehors. Elles sont si nombreuses.

Après avoir présenté notre projet, Kirah les remercie. La réunion est enfin terminée.

Soudain, mon regard se pose sur la môme qui tente de quitter la salle discrètement.

— Toi attends !

Elle revient sur ses pas et semble intimidée.

— Oui, Dame Anna ?

— Que fais-tu là ?

— Je suis venue rejoindre votre cause.

J’éclate de rire.

— Tu plaisantes j’espère ? dis-je très sérieusement.

Je me tourne vers Kirah : « Tu étais au courant ? elle plaisante hein ? »

— Voyons Anna… J’ai discuté avec cette petite. Elle est dingue de toi ! Elle a lu toutes les histoires sur toi et elle te connaît mieux que quiconque ! Alors j’ai pensé qu’elle pourrait avoir son utilité…

— Et en quoi une gamine d’une dizaine d’années pourrait avoir son utilité sur un champ de bataille ? je lui demande d’un air perplexe.

— Je pourrais vous apporter de l’eau… ou je pourrais aider à soigner les blessées, ou juste vous observer ! Oh… je vous en supplie Dame Anna, je me ferais toute petite ! reprend la gosse avec cette immense sourire.

— Allez Anna, ne lui brise pas ses rêves d’enfant…

Rêves d’enfant, tu parles ! Kirah avait trouvé les mots justes pour m’atteindre.

J’acceptais que la gamine nous rejoigne mais il était évident qu’elle ne serait là que pour observer car ce n’était clairement pas sa place !

Quelques jours plus tard, j’étais responsable d’une centaine de recrues prêtes à défendre le royaume tous comme les hommes de Thraän et Dolgari.

Ce n’était pas facile et très vite, j’ai bien cru que j’allais abandonner…

Avant de leur enseigner quoi que ce soit, je devais d’abord fixer des règles. Car entre celles qui arrivaient en retard car bien trop occupées à se pomponner avant de débuter les entraînements, celles qui pensaient pouvoir combattre en robe et celles qui avaient peur de se casser un ongle, je peux dire que j’étais servie !

Mais très vite, j’arrivais à leur faire comprendre qu’elles devaient mettre de la bonne volonté si elles souhaitaient rester parmi nous.

Il était évident que toutes ces femmes passaient des tests avant de rejoindre mon école. Et il faut être réaliste, je ne pouvais m’entourer de ces « précieuses » si je voulais en faire de véritables guerrières.

C’était plutôt stricte, mais je préférais mettre les choses au clair dès le départ.

Je leur enseignais tout ce que Carlisle m’avait appris et en quelques temps, avec une ferme volonté, ces femmes étaient devenues d’extraordinaires combattantes.

A mon grand étonnement, même Kirah décidait de nous rejoindre mais je sentais bien que ce rôle n’était pas fait pour elle.

Elle avait appris les techniques de base et c’était déjà bien suffisant. J’étais tout de même très fière d’elle.

Même si j’étais contre, Caldénys, nous avait rejoint comme convenu. Sa mission se limitait à distribuer l’eau, apporter et ranger le matériel et observer les entraînements.

Cette petite prenait ces tâches très à cœur et elle faisait tout pour ne pas me décevoir. A sa place, je n’aurais pas tenu bien longtemps. D’ailleurs, qui aurait pu supporter ça ? Il faut le reconnaître, il n’y avait rien de passionnant là-dedans.

Plus tard, Carlisle présenta le nouveau conseil à la population. Fière et escortée de mes filles, je les rejoignais sous les yeux des habitants qui semblaient ravis. Et pendant la cérémonie, mon regard ne pouvait s’empêcher de tomber dans celui de cette gamine.

Kirah avait raison à son sujet car lorsqu’elle me regardait j’avais l’impression de voir des étoiles dans ses yeux.

Plus les jours passaient et plus Caldénys et moi, nous nous rapprochions. J’avais appris à l’apprécier alors qu’au début ce n’était clairement pas gagné !

Je passais beaucoup de temps avec elle, pourtant je ne savais rien de sa vie ni de qui elle était, mais qu’importe. Je ne la connaissais pas et pourtant, je veillais sur elle comme si elle était ma propre fille.

Mais ce soir-là, j’allais en savoir un peu plus sur sa vie…

Je pénètre dans la salle où l’on entrepose le matériel pour nos entraînements.

Et alors que je m’apprête à fermer la porte, je fais une curieuse découverte.

J’entends des gémissements derrière ces caissons.

Je m’en approche discrètement et là, je constate que Cal est en train de dormir profondément. Elle est en plein rêve.

Je souris puis je la réveille.

— Hé ! petite, réveille-toi…

Elle sursaute.

— Je vais ranger le matériel… je…

— C’est déjà fait… dis-je en esquissant un sourire.

Elle se met debout.

— Mais ça veut dire que l’entraînement est fini ?

— C’est exact ! Depuis un petit moment déjà…

— Oh non ! Pardonnez-moi, Dame Anna ! Ne me renvoyez pas !

— Pourquoi dis-tu ça ?

— Parce que je devais ranger mais au lieu de ça, je me suis assoupie…

— Ne dis pas de bêtises, je ne vais pas te renvoyer pour ça ! Par contre, je crois qu’il est temps que tu rentres chez toi. Tes parents vont se faire du souci. Allez viens je te raccompagne.

Avant de rejoindre la villa, je décidais donc de ramener la petite chez elle.

Nous arrivons devant sa bicoque. La petite me remercie et nous nous saluons.

Mais au moment où je m’apprête à faire demi-tour, je tombe nez-à-nez sur cette femme...

Cela faisait des années que je n’avais eu affaire à elle et je dois bien avouer que j’aurais préféré éviter ce moment très gênant.

— Anna ! Quelle surprise désagréable de trouver ici…

— Nixxie…

A vrai dire, je ne l’ai pas reconnu aux premiers abords.

Nixxie a beaucoup changé. Nous n’avons pas la faculté de vieillir sur Nosfuria, pourtant, je dois bien avouer qu’elle a pris un sacré coup de vieux !

Son visage semble rongé par l’alcool et la tristesse. Je n’ai pas l’impression qu’elle prenne soin d’elle. Et pour ne pas être méchante, elle n’est plus la magnifique jeune femme qui passait son temps à m’affronter il y encore quelques années…

D’ailleurs, pendant qu’elle est en train de me parler, j’ai l’impression qu’elle est ivre.

— Après avoir monté Novëh contre moi pour l’attirer dans tes filets, voilà que tu tentes d’accaparer ma fille.

— Ta fille ?

— Oui… Caldénys est ma fille !

Soudain cette pensée me vient à l'esprit : « Aïe ! Pauvre petite… »

— Je n’étais pas au courant…

— Qu’importe ! De toute façon, tout a toujours tourné autour de toi ! C’était toujours Anna… Anna par-ci, Anna par-là…

Pourquoi m’en-veut-elle autant ? Je ressens de la colère en elle.

— De quoi parles-tu ?

— Ne fais pas celle qui ne comprends pas !

— Hum… je vois… Tu ne m’as jamais aimé, n’est-ce pas ?

— C’est exact ! Je t’ai haï le jour où Novëh a posé les yeux sur toi ! Il ne voyait que par toi et il a fini par se détourner de moi par ta faute !

Je savais que Novëh et Nixxie entretenaient des rapports très particuliers avant notre mariage, mais je ne pensais pas qu’elle ressentait de tels sentiments pour lui…

— Je n’ai pas voulu ça !

— Mensonge ! Depuis le début tu as essayé de l’aguicher… Thraän ne te suffisait pas, alors il a fallu que tu jettes ton dévolu sur lui !

— Ce n’est pas vrai et tu le sais ! Je n’ai jamais été amoureuse de Novëh. Il a été jusqu’à me trahir pour arriver à ses fins. Toi, tu as encore la chance d’avoir ta fille, mais moi, je ne reverrai plus jamais mon fils par sa faute ! Tu penses sincèrement que je porte cet homme dans mon cœur après ce qu’il m’a fait subir ?

— J’ai appris pour ton fils… Quelle triste nouvelle, n’est-ce pas ? Mais je ne partage pas ta peine ! Au contraire, je pense que tu n’as que ce que tu mérites !

A ce moment précis l’envie de la gifler me démange, mais étant donné que la petite n’est pas très loin, je préfère me calmer.

— La rancœur et l’amertume te ronge Nixxie. Pense à ta fille… je suis certaine qu’elle n’aimerait pas grandir de cette façon…

— Je n’ai que faire de ce que tu penses ! Et tu n’as pas à me donner de conseils ! Alors maintenant, pars et laisse-nous tranquilles !

— Très bien ! Mais sache que je ne suis pas ton ennemie et que je ne l’ai jamais été…

Je lui tourne le dos et je m’apprête à quitter l’endroit, mais Nixxie n’en a pas terminé avec moi.

— C’est cela, vas t’en ! Oh… et pendant que j’y suis… ne t’approche plus jamais de ma fille !

Nixxie avait été claire. Elle ne voulait plus que je fréquente la petite Cal. Et je comptais bien respecter sa décision.

Cependant, je trouvais que sa façon de voir les choses était assez cruelle.

Pourquoi empêcher la petite de me parler alors qu’elle n’a rien à voir avec nos querelles ? Selon moi, les enfants n’ont pas à s’immiscer et à subir les problèmes de leurs parents.

Les jours suivants, Caldénys avait disparu de la circulation…

Elle ne venait plus aux entraînements et je ne la croisais pas non plus en ville.

Je m’inquiétais pour elle, mais sa mère m’avait mise en garde alors je savais à quoi m’en tenir.

Sa présence me manquait terriblement et en repensant à tous ces fantômes qui me hantaient, je décidais une fois de plus de me réfugier dans l’alcool pour noyer mon chagrin.

Sans m’en rendre compte, je dépérissais petit-à-petit. Alors pour me changer les idées, un de ces jours, le Seigneur Carwaty me faisait découvrir l’une de ses passions…

Je pars le rejoindre en ville et je passe devant le pavillon de Bragg.

Je ne sais pas pourquoi le seigneur nain tenait tant à ce que je me rende dans cet endroit mais peu importe. Je continue et j’arrive devant cette sorte d’enclos où des créatures étonnantes y sont parquées.

J’observe ces choses à quatre pattes de tous mes yeux. Elles sont si robustes.

Carwaty s’approche de moi et vient me saluer.

— Alors que pensez-vous de mes nouveaux protégés ?

— Vos protégés ? Mais qu’est-ce que c’est ?

— Des zhibons voyons !

« Comme si je savais ce que c’était… »

— Et que comptez-vous faire de ces animaux ?

— J’attendais que vous me posiez la question fillette ! dit-il en souriant.

J’esquisse un petit sourire. Lorsqu’il m’appelle ainsi, je ne sais pour quelle raison cela m’amuse.

« Il n’y a plus de divertissement sur Nosfuria ! C’est devenu tellement triste, que même mes ancêtres ne voudraient pas vivre ici ! Vous souvenez-vous lorsque vous m’accompagniez à ces combats de gladiateurs ? »

— Pas vraiment… je réponds d’un air maussade.

— Hum...Pas grave !

Il semble gêné mais poursuit : « Les Arkanïs sont libres à présent, alors je me suis dit qu’il fallait trouver autre chose… »

— Et donc vous les avez remplacés par ces choses ?

— Ouiii ! dit-il avec ce grand sourire.

Je souris. On dirait un enfant.

— Mais je n’ai jamais vu ces créatures sur Nosfuria…

— J’ai acheté tout un troupeau de ces créatures à un marchand qui venait d’une autre planète. Elles sont robustes et rapides. Nous pourrions organiser des courses de zhibons et parier sur elles comme nous le faisions autrefois ! Qu’en dites-vous ?

— Pourquoi pas…

Je rentre dans son jeu mais à vrai dire cela ne m’intéresse pas plus que cela.

Après avoir passé du temps avec le seigneur nain, je décidais de rejoindre mes recrues de l’autre côté de la ville.

Je sillonne les rues quand je m’aperçois très vite que je suis suivie.

Je tente de brouiller les pistes. J’emprunte des ruelles peu fréquentées et je m’engouffre dans ce cul de sac. Là, j’attends que la personne se montre enfin.

— Cal ?

— Dame Anna ! dit-elle en souriant.

— Je croyais que ta mère t’avait interdit de m’approcher ?

— C’est bien le cas, mais je refuse de l’écouter !

— Caldénys ne soit pas si têtue ! Ta mère t’a demandé quelque chose et tu te dois de lui obéir.

— Je sais que je dois lui obéir, mais elle ne m’empêchera pas de vous parler !

Je dois bien avouer que cette petite a un sacré caractère.

Je souris. Ce qu’elle vient de dire me fait plaisir, mais je n’ai pas envie qu’elle ait des ennuis par ma faute.

— Ça me touche, mais je ne voudrais surtout pas me disputer avec ta mère alors fais demi-tour et rentre chez toi !

— Non !

Je suis choquée par sa réponse. Oserait-elle me tenir tête ?

— Est-ce que tu serais en train de me défier jeune fille ?

— Euh…non ! dit-elle d’une voix tremblante.

— Très bien alors fais ce que je t’ai dit !

— Je refuse ! Et si vous me forcez alors je m’enfuirai de chez moi et je ne remettrais plus jamais les pieds là-bas ! Je ne veux pas rester avec elle ! Elle me fait peur ! dit-elle en versant quelques larmes.

Ce qu’elle me confie m’attriste. Avec ce que j’ai pu voir la dernière fois, je peux comprendre qu’elle n’ait plus envie de supporter cela.

Je m’approche d’elle et je tente de la réconforter, mais j’avoue que je n’ai jamais eu à faire cela auparavant alors je suis un peu maladroite.

Je finis par la serrer dans mes bras.

— Cal chérie, écoute-moi, je sais que ce que tu traverses n’est pas évident, mais tu dois tenir bon. La vie est parfois injuste, mais la roue tourne…

— Je voudrais tellement vous avoir comme mère…

— Caldénys ne dit pas ça ! Ta mère a peut-être tous les défauts et est ce qu’elle est, mais elle reste ta mère…

— Je sais, mais c’est dur…

— Chut, calme-toi…

La petite me confiait ce qu’elle avait sur le cœur et elle me racontait ce qu’elle endurait depuis que sa mère avait « perdu la tête » selon elle.

Je lui fis une promesse. Je lui promettais que je ne chercherais pas à l’ignorer et que nous resterions en contact même si sa mère en avait décidé autrement.

Je lui demandais tout de même de rester discrète et de ne plus venir aux entraînements comme elle avait l’habitude de le faire, car je ne voulais surtout pas affronter sa mère. Elle acceptait et depuis, nous nous donnions souvent rendez-vous. Elle venait même me rendre visite de temps en temps à la villa.