Bip. Bip. Bip

Faites taire cette putain de sonnerie !

Je me sers de mon coussin pour me boucher les oreilles. Un mal de crane rend impossible quelconque pensée. Je grogne. Je n’aurais pas dû boire autant hier. Je me maudis. Cette histoire avec mon âme sœur me tue. Je lui ai fait du mal. Je n’ai pas eu le choix. Je dois régler d’abord cette histoire avec ma mère. Mais je ne peux pas rester avec elle ; ma mère fera surement du mal à sa fille. Je l’aime ! J’espère qu’elle va bien, qu’elle ne s’est pas fait de mal par ma faute.

Et pour la troisième fois mon téléphone sonne. Je fais un effort pour le prendre. Le nom de Jonathan s’affiche sur l’écran. Et je remarque que c’est lui qui m’appelle depuis tout à l’heure. Ça doit être important. Je décroche :

- Quoi ? je grogne.

- Oula ! Tu dors encore ? Tu as vu l’heure ?

Je regarde le réveil sur la table de chevet. 10h15.

Merde ! Je suis en retard. De toute façon je n’ai rien prévu aujourd’hui. Et je m’en contre fous. Je ne suis pas d’humeur.

- Meles toi de ton cul ! je lâche. As-tu autre chose à me dire avant de raccrocher ?

Il ne répond pas tout de suite. Je l’entends se racler la gorge avant de prendre la parole :

- Mia a été déposée par un homme ce matin, il l’a embrassé. Elle n’était pas bien. Je voudrais savoir si tu y es pour quelque chose ? Et qui est cet homme ?

Comment ça « il l’a embrassé » ? Mon sang ne fait qu’un tour. Elle m’a déjà remplacé. Je n’y crois pas. Bordel ! Chez qui est-elle partie se réfugier ?

Tu ne peux pas être jaloux ! C’est toi qui l’as répudier !

Bien sûr, je n’ai plus aucun droit sur elle.

- Comment est-il ? je demande.

- Quoi ?

- Le gars ? il est comment ?

Il commence vraiment à me faire chier.

- Brun, grand, un rital je crois.

Gael… Pourquoi court-elle toujours dans ses bras quand entre nous ça ne va pas ? Bizarrement mon mal de tête disparait. Je suis complètement sobre suite à cette nouvelle. Il faut que je règle cette situation. Je dois retrouver sa fille sans que ma mère se rende compte que je mijote quelque chose. Je vais laisser Mia dans les bras de ce mec. Je sais qu’elle est en sécurité malgré le fait j’espère vraiment qu’elle ne se soit pas donnée à lui. Au moins elle ne se fera pas de mal et elle aura la douleur dont elle a besoin. Il faut vraiment que je me dépêche avant qu’elle ne tombe amoureuse de lui et qu’elle m’oublie.

- Tu es encore là ?

La voix de John me sort de ma rêverie.

- Ouais… je réponds bougon

- Si tu ne veux pas la voir, tu n’as pas à venir à la soirée de demain soir. Je comprendrai.

Comme si j’avais le choix ! Ma mère a aussi été invité, elle m’a fait comprendre que je devais lui prouver que j’ai tourné la page. Il faut donc que je trouve quelqu’un pour m’accompagner. Une jeune femme qui pourra jouer la comédie. Et tout cela devant les yeux de ma mère – et ceux de Mia. J’espère qu’elle comprendra que mon cœur lui appartient toujours.

- Non, je viens. Je serai accompagné.

- Très bien en revanche ne lui fait pas de mal, s’il te plait.

- Je vais essayer, je lâche avant de raccrocher.

Oh mon Dieu…

Je ne sais vraiment pas par où commencer. Comment est-ce que je peux trouver sa fille ? Je ne connais meme pas son prénom. Et les dossiers des hôpitaux, impensable ! Mia a accouché sous X, à ce que j’ai compris.

Je fais défiler la liste de mes contacts sur mon téléphone. Un nom retient mon attention. Celui de Tania.