- Monsieur, Mademoiselle Dupré vient d’arriver.

- Envoyez la dans mon bureau.

Enfin, j’ai brassé de l’air toute la journée en brassant de l’air. Je n’ai pas pu m’enlever l’image de Mia dans les bras de Gael de ma tête. Mon corps boue tout doucement, j’ai besoin de me défouler sinon la fin de cette journée va très mal se passer. Mais avant tout je dois régler mon problème avec Tania. Cette dernière est une vielle amie de la fac. C’est aussi celle qui m’a fait découvrir le monde du BDSM, j’ai été son soumis pendant un certain temps, et me voyant pas à ma place elle m’a proposé de m’apprendre les clefs de la domination. Maintenant nous ne sommes que de très vieux amis qui se rendent services par moment. A part le fait qu’elle soit une dominante pendant son temps libre, elle est aussi détective privée. Elle a cette tendance de s'adapter à n’importe quel environnement et ce qui fait d’elle la meilleure enquêtrice.

Comme à son habitude, elle ne demande pas la permission ; elle entre dans mon bureau sans même s’annoncer. J’ai donc une belle grande blonde en style de rockeuse qui se dirige avec un sourire resplendissant. Elle est à peine maquillée, et ne fais pas du tout son âge. En la voyant ainsi dans ses vêtements de tous les jours, on ne pourrait meme pas admettre qu’elle soit majeur. Elle vient derrière mon bureau pour me faire la bise et s’installe dessus. Elle fait comme si c’était chez elle.

- Comment ça va mon beau ? elle me demande.

- Très bien… toi tu es très belle et de très bonne humeur apparemment !

- Eh bien quand mon poulain m’appelle à la rescousse, je ne peux être qu’heureuse. Tu n’as pas l’air si bien que tu le prétends, qu’est ce qui se passe Nilson ?

Un pli se crée entre ses deux sourcils. Elle s’inquiète pour moi, alors je n’ai pas d’autres choix que d’entrer dans le vif du sujet. Mais avant je me mets sur mes pieds et lui prends la main pour qu’elle fasse de meme ; je l’accompagne sur le canapé pas loin, nous y serons plus confortablement installés pour discuter.

- Tu vas me dire ce qu’il se passe à la fin ?! Tu m’inquiètes, Nilson !

Assis, elle me fait face dans l’attente d’une réponse.

- C’est en lien avec mon frère.

Elle sait tout de cette histoire, en tout cas tout ce que je pensais savoir. A l’époque de la perte de mon frère elle était la seule à être là pour m’épauler dans cette étape de la vie. Elle connait l’existence de Amélia, de son viol et du suicide de mon frère. C’est d’ailleurs pour cela aussi que j’ai fait appel à elle. Je n’aurais pas fait confiance à personne d’autre.

- Il y a peu de temps j’ai rencontré une novice, j’ai essayé de faire son éducation et de l’initier à la soumission. Sauf qu’elle n’est pas venue pour découvrir mais plutôt pour avoir mal, elle en a besoin. Sauf que je suis tombée amoureux …

- Mais Nilson, la seule fille dont tu es tombé amoureux c’est Amelia.

Je ne dis rien à son commentaire et attends qu’elle fasse le rapprochement toute seule :

- Nooon ! Ne me dit pas que c’était elle ?!

Je hoche la tête avec un sourire en coin. Elle me frappe gentiment le bras :

- Et maintenant je regrette que tu ne m’ai appelé qu’aujourd’hui ! Pourquoi tu ne m’as rien dit plus tôt ?

- Est-ce que tu veux que je termine moi histoire ou que je m’excuse pour pas t’avoir appeler ?

Elle rigole à ma question :

- C’est vrai, il te faudra du temps pour t’excuser. Continue ton récit d’abord !

- Donc je l’ai rencontré au club, et elle était mal en point émotionnellement. Au début, elle était réticente aux marques d’affection elle voulait juste avoir mal. Je ne comprenais pas pourquoi et ce n’est que quand j’ai vu les marques sur son ventre que j’ai saisi qui elle était. Je ne te raconte pas les détails et j’en viens au fait : j’ai découvert que les marques sur son ventre c’était elle qui se l’était fait parce qu’elle était enceinte de Enzo. Maintenant ma mère me fait du chantage avec la vie de cette petite fille pour que je n’ai plus affaire avec Mia. C’est pour cela que je t’ai appeler.

Pendant mon discours elle a perdu tout son émerveillement dans les yeux. J’ai vu le tableau se noircir sur son visage. Le pli entre ses sourcils est plus important au fur et à mesure, ses lèvres cachent petit à petit son sourire et ses mains sert les miennes. C’est ce que j’ai toujours apprécier avec Tania, c’est une personne très empathique.

- Comment ta mère a pu te cacher ça ? Et comment peut-elle faire ça ?! elle s’écrie. Elle connait tes sentiments de garçon, et de culpabilité qui t’ont rongé depuis longtemps ! Comment Amelia a réagi ?

- Je l’ai quittée, j’annonce honteux.

C’est la plus grosse erreur que j’ai pu faire et je m’en mords les doigts encore plus depuis que je sais qu’elle est dans les bras d’un autre.

Je ne tarde pas pour recevoir de violents coups. Tania se déchaine sur moi, je ne défends pas, je le mérite :

- T’es qu’un petit con Bousso ! Elle te fait confiance et toi tu la rejettes… J’espère que tu as quand même été rassurant et gentil, hein ?

Je ne réponds pas à cette question car je sais que la réponsen ne va pas du tout lui plaire.

Quand elle me voit garder le silence, elle met les points sur ces hanches :

- Tu n’es qu’un petit enculé, Nilson ! Elle a vécu un enfer durant toutes ces années, elle te fait confiance et tu la rejettes comme si elle n’a jamais compté pour toi !

- Je n’ai pas eu le choix, Tania. Si je ne lui avais pas dit ce que je lui ai dit elle serait encore là à se faire du mal. Je fais ça pour elle et pour sa fille. J’arrangerai tout quand j’aurai enlevé sa fille des griffes de la mère et tu vas m’y aider.

Elle me sonde du regard :

- Pourquoi tu ne lui as pas tout expliqué tout simplement ?

- Je ne sais pas… Je ne pouvais pas lui dire que son enfant n’a pas été adopté, que tout ce qu’elle croyait être vrai ne l’est pas… Et je pense que pour la première fois, j’ai peur d’échouer et je ne voulais pas voir cet échec dans ses yeux…

- Donc c'est ton ego qui a agit ?

- Oui, j’avoue.

- Tu mérites des coups de fouets.

Elle ne dit pas ça pour me rire. Elle est sérieuse. Son coté dominatrice est revenu au galop. Et ça ne me plait pas vu qu’on est maintenant au meme niveau. Je ne suis plus son soumis. Cependant je lui lance pour la tenter :

- Je te laisserai me fouetter quand tu m’auras aidé à régler cette affaire.

Elle me dévisage de haut en bas :

- Vraiment ?

Je hoche la tête, très sérieux.

- Très bien, que dois-je faire ?

- Demain soir j’ai une réception où Amélia et ma mère seront là. Il faut que je prouve qu’il n’y a rien entre Mia et moi. Et puis il faut que tu rencontres le personnage qu’est ma mère.

- Très bien ! Tu m’enverras une robe de soirée pour la peine !