La chute
Par un matin d'hiver, elle sorti de son lit.
Emma se levait à l'aube comme chaque jour et commençait sa journée de fermière en traînant lourdement les pieds sur le plancher.
En tanguant de droite à gauche, elle maintenais son allure à l'appui sur la rampe de l'escalier avant de rejoindre sa cuisine.
En clignant des yeux lentement, elle sirotait son café dans un silence uniquement interrompu par le bruit qu'elle faisait en aspirant.
Une routine qu'elle avait adopté depuis bien des années déjà.
Elle regardais par la fenêtre pour admirer le paysage hivernal qui s'était dessiné cette nuit.
Un épais manteau de neige recouvrait le champ et la grange dont elle devait s'occuper. L'atmosphère paisible qui s'en dégageait, chaque jour Emma s'en délectait.
Elle enfila ses bottes et son manteau avant de s'aventurer dehors, la température ne la gênait pas tant que ça et le bruit de ses pas lui étaient agréables. Sa morphologie était adaptée à ses travaux journaliers et la corne sur ses mains témoignaient d'un dur labeur.
Le soleil était levé depuis peu et seul les corbeaux jacassaient au loin.
Elle tira la poignée de la grande porte, presque forgée de rouille et poussa fort. La température a l'intérieur de la porcherie la préoccupais, ses bêtes n'avaient que leur gras et la paille pour se couvrir après tout.
Chaque saison avait ses inconvénients, le froid était un de ses pires ennemis. Ayant déjà perdu des bêtes lors de cette saison, elle s'adonnait à surveiller les siennes de près.
Elle leur donna à manger, témoigna de son amour en les caressant tour à tour et leur adressa quelques mots doux.
Après avoir vérifié les enclos principaux, Emma parti voir au fond de la grange le plus fragile de ses porcs. Celui ci faisait chambre à part et avait le droit à des soins tout particuliers.
- Ces vers que tu m'inspires me changent de ceux qui te rongent.
Cette merde que tu respire, chaque jour me laisse en songe.
Sans perdre cette envie de te dire, quelle erreur ce fût, ce dernier mensonge.
Aujourd'hui et plus tard je pourrais en rire, car c'est bien la dernière fois que tu t'allonges.
Un mince soupir laissa échapper quelques mots vains.
-Emma, par pitié...
Mais la fermière continua.
- Un porc bien farouche, certes mais ça t'apprendras.
D'antan tu embrassais ma bouche, tu dormais dans mes draps.
Huit hivers nourrit sous les mouches, à vivre ici parmi les rats.
Tu périras de cette cartouche, et moi ma vie continuera.
Elle explosa la caboche de son mari, retenu prisonnier depuis presque une décennie.
Puis elle ouvrit les porte aux porcs, histoire qu'ils fassent disparaître le mort.
Elle reprit son train-train quotidien, peu remuée par le sang sur ses mains.
Planifiant qui elle allait ensuite draguer, pour faire passer quelques années.
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