Avant le commencement...
Ah, Dame ! Toutes mes pensées soudain se meuvent
-À trop vouloir chérir vos charmes qui m'émeuvent !-
Car oui, ce soir encore, et qu'importe si l'heure
Fête de douze coups, le décès des lueurs,
Il me faut écrire, transporté par ma plume,
Sur votre douce chair qu'en l'automne je hume,
Au travers, cependant, d'un simple souvenir
Qui laisse imaginer le plus bel avenir.
Voici le soir radieux du triste mois d'Octobre
Dévoilant mes pensées sous des vers des plus sobres.
Sous la lune opaline et l'esprit nostalgique,
Je me prends à rêver, oubliant le tragique,
En demandant la joie au futur à venir,
Sans la peine actuelle qui me fait souffrir !
Je sens mon âme lourde et mon moral en deuil,
Sous cette nuit d'Octobre où se couchent les feuilles,
Tristes d'avoir vécu pour le temps d'un été,
Tristes de voir mourir l'éphémère beauté.
Je me sens comme cette feuille, mon ami,
Plein d'espoir et vivant sous le vent qui frémit
Mais voilà que je chois en perdant mes couleurs,
Victime de ce Temps flétrissant mon humeur...
Et sans avoir vécu aussi libre que l'air,
Je vais m'en retourner, ici-bas, sous la terre,
Car c'est l'âme lourde qui me fait ainsi choir
Sous le poids épuisant des jours de désespoir...
Et moi qui voulais écrire sur votre chair,
Je n'en ai rien dit -ah, Dieu ! Je me désespère !
Qu'importe, je vous réserve mes prochains mots
Et ferai en sorte qu'ils n'en soient que plus beaux !
Annotations
Versions