Téhéran était une magnifique ville, située au pied des monts Alborz, elle comptait 9 millions d'habitants. Une perle en plein désert.

Au-dessus des immeubles et des rues noires de monde trônait la Tour Milad et les palais magiques succédaient aux jardins luxuriants. Une ville de mille et une nuits.

Sur l'avenue Vali-ye Asr, l'une des avenues les plus longues du monde, John et Sherlock déambulaient, habillés en simples touristes. Ils se dirigeaient vers le Grand Bazaar de la place Tajrish. Profitant des platanes ombrageant les rues et des senteurs de viande cuite.

" Téhéran, lança John en souriant. Nous y sommes et donc ?

- Donc, nous attendons."

Sherlock examinait les alentours avec une indifférence marquée. Son compagnon fit de même.

Il ne savait pas ce que cherchait Sherlock Holmes, mais il en avait une petite idée.

" Il n'oserait pas venir ici avec ses Mercedes, se moqua John.

- Non. ll est resté à Londres. Mon cher frère ne veut pas se salir les mains.

- Sherlock, Sherlock, Sherlock.

- Non, je cherche son agent."

L'avenue Vali-ye Asr mesurait 18 kilomètres, elle se trouvait à 1 600 m d'altitude. Elle surplombait la ville, nichée dans la vallée. L'air était froid et les passants de moins en moins nombreux.

Fatigué de marcher, le médecin militaire saisit le bras de son compagnon.

" J'AI FAIM ! On va déjeuner et on continuera notre promenade vers nulle part après.

- Je ne vais pas nulle part.

- Sherlock, je suis fatigué. Si tu sais quelque chose, dis-le.

- Je cherche un parfum aux senteurs d'Orient. Chopard Casmir.

- Un parfum ?

- Mycroft est assez salopard pour me la rendre.

- Te la rendre ? Mais de quoi tu parles, Sherlock ?"

A cet instant, une voiture noire s'arrêta près d'eux. Vitres teintées et moteur au ralenti. Sherlock cessa de parler et attendit impatiemment, les bras croisés de colère, tandis que John Watson se plaçait contre le mur, prêt à entendre une détonation.

Une vitre descendit et une main de femme apparut.

" Bonjour, messieurs."

Soupirant de lassitude, Sherlock répondit :

" Bonjour, Irène."