Chapitre 1

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~ Point de vue Chris ~

Eva entre et m’aide à transporter le corps de John dans la voiture que nous avons volée. J’ai laissé Eva prendre le volant. Il faut que je réfléchisse à un nouveau plan. J’ai bien fait de demander à Eva de suivre cet enfoiré finalement. Depuis le début ils m’ont enflé ces enfoirés. J’aurai dû plus me méfier et Alex qui m’avait certifié qu’on pouvait lui faire confiance les yeux fermés. Lui aussi je suis sûr qu’il est dans le coup, je m’occuperai de lui plus tard. Fils ou pas fils, il va me le payer. On ne me trahit pas comme ça. il va y avoir des représailles.

Nous allons aller dans une autre planque le temps de nous retourner.

— Qu'est-ce qu'on fait des deux autres ? questionne Eva.

— On n’a plus besoin d’elles toute façon et elles ne sont pas dangereuses pour nous, elles n’ont rien entendu qui pourrait nous nuire.

— Et ton fils ?

— Je m’occuperai de lui plus tard.

~ Point de vue Alex ~

Plusieurs heures ont passé et je n'ai toujours pas de nouvelles de John. Il m’a pourtant dit qu’il me tiendrait au courant. Inquiet, je décide de retourner à notre planque et trouve tout sans dessus-dessous : la table est par terre, les chaises ont volé dans tous les sens. En voyant du sang par terre, je comprends aussitôt.

Je porte mes mains à ma tête, affolé, les yeux ébahis, angoissé.

— Putain de merde. Mais merde !!!

Je prends mon téléphone avec mes mains tremblantes et décide d’appeler Mark de toute urgence.

— Oui, allô.

— C'est Alex. On … on a un énorme souci … mon père a enlevé John. La planque a été retournée … y’a du sang par terre.

Mark ne dit plus rien pendant quelques secondes et je me fige sur place.

— Donne-moi l'adresse. J'arrive tout de suite.

— On ne pourra rien faire de plus pour lui pour l’instant, on ne sait même pas où ils peuvent être. Venez plutôt au Chemin des Mésanges. Peut-être que les filles sont toujours là-bas, précisais-je.

Je jette un dernier coup d’œil en espérant me tromper mais je me dois d’être réaliste. Nicole va me tuer … elle va tous nous tuer.

Je me rends sans plus tarder à l’ancien quartier général de mon père en espérant qu’il ne soit rien arriver aux filles sinon je m’en voudrais toute ma vie. Mark arrive quelques secondes après moi et nous entrons dans l’appartement.

A notre grand soulagement les filles sont toujours dans la cave. J’ai préféré appeler une ambulance pour les emmener à l'hôpital pour faire des examens et vérifier que tout va bien pour elles. Avec mon père je préfère m’attendre à tout et même au pire, surtout avec cette folle d’Eva.

~ DEUX MOIS PLUS TARD ~

~ Point de vue Nicole ~

Cela fait deux mois déjà, deux longs mois et nous n’avons toujours aucune nouvelle de l’endroit où est retenu John. Mon père a remué ciel et terre mais sans résultat. Ils ont fait tout Marseille de fond en comble mais rien, pas une trace.

Mon père s’en veut terriblement et ne parlons pas d’Alex. Il est venu me présenter ses excuses je ne sais combien de fois depuis deux mois. Je sais que ce n’est pas de sa faute mais au fond de moi, je savais qu’il allait se passer quelque chose. Je le sentais au plus profond de moi.

Sur une note plus joyeuse si je puis dire Natasha a eu son baccalauréat scientifique avec mention très bien et elle vit toujours chez Greg avec Evan. La relation avec son père ne s’est pas améliorée.

Mon père n'a toujours rien obtenu de nouveau et aux dernières nouvelles il a voulu réinterroger Laurent mais il n'a toujours pas ouvert la bouche.

~ Point de vue Alex ~

Après des heures de réflexion je décide d’aller parler à Stéph. Je ne me sens pas vraiment au top depuis l’enlèvement de John mais lui, à le voir il a l’air de bien le vivre.

— Je peux te parler ? demandais-je.

— Je t'écoute.

— Tout le monde me dit de prendre sur moi mais je crois que je vais exploser si je ne règle pas ça. Ça va ? Tu te sens à l’aise derrière ton bureau ? T’arrives bien à dormir la nuit ?

— Où veux-tu en venir ? questionne Stéph.

— J'aimerais juste comprendre.

— Comprendre quoi ?

— C’est ta faute si John s'est fait choper par mon père, lui répondis-je, sans y aller par quatre chemins.

— Écoute … ce genre de mission ne fonctionne pas à cent pour cent à chaque fois.

— C'est bizarre que ça lui arrive juste après ton altercation avec Nicole.

Il ose me regarder de travers ? Eh oui je suis au courant … tout le monde est au courant mais personne ne lui dit rien.

— Ce n'est pas ma faute, dit Stéph, en essayant de se défendre.

— Ah oui, j'oubliais … on t’a forcé à faire ce dossier avec un neuf millimètres sur la tempe, t’avais pas le choix, rétorquais-je, furieux.

Stéph ne répond pas, trop abasourdi par ce que je lui dis.

— C'est entièrement ta faute si on en est là … John, c’est comme mon frère … alors si par malheur, on ne le retrouve pas à temps, je m’arrangerais pour te le faire payer aussi fort que sera le chagrin de Nicole, lui lançais-je.

Je reste encore quelques secondes puis quitte le bureau soulagé d‘avoir enfin pu vider mon sac.

— Dis, tu veux venir en salle d'interrogatoire ? C'est Mark qui se charge des questions, me dit Matt, excité.

— Jamais je ne raterai un interrogatoire comme celui-là.

Avant de rejoindre la salle d'interrogatoire, nous nous arrêtons à la machine à expresso pour prendre un café.

Nous refermons la porte et nous nous installons devant la baie vitrée sur une chaise puis nous écoutons attentivement l'interrogatoire.

Mark s’est arrangé avec le juge pour transférer Laurent en salle d’interrogatoire du commissariat sous la plus étroite surveillance.

— Je pense que tu sais pourquoi tu es là. Tu n'as toujours rien à me dire ? demande Mark.

Laurent continue dans son mutisme et n’arrête pas de fixer Mark dans le blanc des yeux. Il fait comme si de rien était et poursuit son interrogatoire.

Il ouvre le dossier et l'épluche.

— Séquestration, enlèvement, abus de confiance. Tu vas en prendre pour vingt ans, voir même plus.

— Je prends le risque.

— Très bien … où est Chris ?

— Je ne sais pas. Il n’est pas aussi débile que ça pour mettre ses associés dans la confidence.

— Bon écoute-moi, je peux faire en sorte de réduire ta peine, mais il faut que tu coopères.

— Ne fais pas de promesse que tu ne pourras pas tenir. Dis-moi, est-ce que ta fille a bien digéré le fait que son cher et tendre ait été enlevé à cause d’un homme jaloux qu’elle considérait comme son ami ? interroge Laurent, avec un immense sourire.

Le visage de Mark se ferme automatiquement. L’heure des négociations est dépassée.

— Dis-moi où il est.

— Je ne sais pas où il se trouve. Et même si je le savais, je ne te le dirais pas.

— Mais bordel, je te demande juste de m'aider à sauver un membre de ton équipe. Tu l’as vu grandir. Il n’a donc pas compté pour toi ? lui dit Mark, en frappant sur la table.

Il commence à s'énerver et ça s'annonce mal pour Laurent.

— Comme au bon vieux temps, c'est ça ? lance Laurent.

— Ça ne pourra plus être comme avant, si tu ne coopères pas.

— C'est ce que tu lui as dit à ce jeune quand tu l'as envoyé à la morgue ?

Avec Alex nous nous redressons dans notre siège et ouvrons en grand nos oreilles. L’interrogatoire vient de prendre une autre tournure.

— Tu arrives à dormir la nuit ou tu repenses encore à cette scène ? questionne Laurent, affalé sur sa chaise, visiblement fier de lui.

Mark a un moment de silence.

— Ce n'est pas moi qui l'ai tué, lui dit Mark.

— … j'ai quand même dû te couvrir pour t'éviter la tôle et ça tu devras vivre avec jusqu'à la fin de tes jours, lui rétorque Laurent en souriant comme un malade psychiatrique.

Soudainement, Mark le prend par le col de son t-shirt, le force à se lever et le jette contre la vitre qui se fissure au contact.

Avec Matt, nous avons tellement reculé que nous tombons de notre chaise. Nous nous relevons tant bien que mal.

— On ne devrait pas intervenir ? questionne Matt.

— Il ne faut jamais interrompre un interrogatoire, répondis-je.

À cet instant, Mark sort de la salle d’interrogatoire et nous nous précipitons à ses trousses.

Quand nous arrivons dans la pièce principale, une bien mauvaise surprise nous attend.

Maître Chaudron est dans le bureau qu’occupe Mark avec Eddy Cortez. Ca ne sent pas bon.

— Tu as du nouveau ? questionne Mark à Greg.

— Je cherche toujours. Les avis de recherches n’ont rien donné. Monsieur Cortez vous attend dans votre bureau avec l'avocat de Laurent.

— Qu'est-ce qu'ils veulent ? demande Matt.

— Nous foutre la pression. lui répond Mark.

Mark les rejoint dans son bureau puis ferme la porte.

~ Point de vue Mark ~

— Bonjour.

— Bonjour, Mark. Maître Chaudron est venu me voir ce matin pour me parler de vous, me dit Eddy.

— Je ne savais pas que j'étais si populaire, lançais-je avec ironie.

— Par pitié, ne commencez pas Mark, supplie Eddy.

Je m’adresse directement à l’avocat.

— Sachez maitre que votre client a été arrêté en toute légalité, nous lui avons lu ses droits. Et il n'a été victime d'aucune violence.

— Vous n'avez rien de concret pour garder mon client en détention, lance Maître Chaudron.

Alors lui c’est un marrant. Rien contre lui ? Est-ce qu’il a lu le dossier au moins ?

— Vous n’avez pas dû avoir le bon dossier entre les mains, maître … Pénétration avec une arme dans une propriété privée en toute illégalité, complicité de séquestration et enlèvement, abus de confiance. Ça ne vous paraît pas concret, ça ? expliquais-je.

— Avez-vous des preuves pour tout ce que vous avancez ?

— Des preuves ? J'ai ici, dans ce dossier qu’apparemment vous n’avez pas pris le temps de lire, trois témoignages ainsi que des preuves visuelles. Il y avait des caméras de surveillance qui ont tout filmé, maître. Je ne vois pas ce qu'il vous faut de plus, répondis-je.

— Si je me souviens bien, l'un des trois témoins est le fils de monsieur Cook, non ? lance Maître Chaudron.

— Je ne vois pas le rapport avec votre client.

— Monsieur Cook a très bien pu faire un faux témoignage pour incriminer mon client et alléger la peine de son père, lance l’avocat.

— Dans quel but aurait-il fait cela ?

— Vengeance personnelle.

— Dans ce cas, pourquoi les trois témoins ont le même récit ? Pourquoi les vidéos de surveillance nous montrent votre client en train de participer à la mise en place de tout ce dont on l'accuse ? demandais-je, en perdant patience face à l’avocat.

— Ces caméras sont-elles légales ?

— Parfaitement. Vous voulez voir les papiers d'autorisation ?

— J'aimerais bien, me répond Maître Chaudron.

J’ouvre le dossier et cherche les papiers d'autorisation. Quand je les trouve, je les lui donne. L’avocat les parcourt des yeux et est forcé de reconnaître que tout est en règle.

— Je n'aime pas qu'on me fasse perdre mon temps, maître, lance Eddy.

Voyant qu'il n'a pas gain de cause, l'avocat part, les poings serrés.

— La prochaine fois, assure-toi que ce qu'il avance est fondé, lançais-je.

— Vous avez du nouveau en ce qui concerne Matthews ?

— Pas encore. Mes hommes cherchent encore et encore.

— Eh bien, qu'ils cherchent encore. Matthews a été promu au poste de commissaire et ça m'embêterait de devoir en chercher un autre, dit Eddy.

Il mérite cette promotion mais au vu de l’état actuel des choses …

— Étant donné la situation, je pense que vous devriez choisir quelqu’un d’autre. Plus le temps passe, moins nous aurons de chance de le retrouver en vie.

— Camelin n'a pas les épaules pour porter ce poids et puis avec ses antécédents, ça ne serait pas judicieux. Quant à ta fille, elle est faite pour le terrain, pas pour rester derrière un bureau.

À cet instant, Alex frappe à la porte.

— Monsieur, je peux vous parler ?

— Eddy s'apprêtait à s'en aller, répondis-je.

Eddy n’apprécie pas mais nous salue et avant de partir il ajoute quelque chose.

— Matthews est notre priorité. Retrouvez-le par tous les moyens possibles.

Il nous regarde puis sort.

— Je crois me souvenir d'une adresse que mon père a donné, annonce Alex.

— Tu penses qu'il y est ?

— Ça m'étonnerais mais on ne sait jamais. Je sais qu’il ne laisse pas de trace d’habitude mais peut-être qu’il a commis une erreur et qu’il a laissé des indices.

— Prends une équipe avec toi et tu y vas. Tu me tiens au courant.

~ Point de vue Alex ~

Je vais à mon bureau, prends mon arme et demande à quelques collègues de m'accompagner.

Nous nous rendons au 14, rue des Prunes, qui est situé quasiment à la sortie de la ville.

Je souffle un bon coup avant de pénétrer dans la villa. Nous passons toutes les pièces au peigne fin mais personne n'est là.

Quand nous entrons dans la salle à manger, Greg m’interpelle. Des seringues sont étalées sur le sol ainsi que sur la table. Il y a également du matériel pour faire des injections.

— Je n'aime pas ce que je vois, lance Greg.

Moi aussi je n'aime pas ça … mais je sais ce qui s'est passé ici et franchement, j’espère me tromper.

— Je crois qu'on a mis la main sur une des planques de Cox, vu toutes les seringues, dit Greg.

— Je ne pense pas, lui dis-je.

— Tu penses à autre chose ?

— Ouais, mais j'espère vraiment me tromper.

Je me passe la main sur le visage et demande aux hommes qui sont présents de ramasser toutes les seringues pour les faire analyser.

À peine arrivés au poste, Mark vient nous voir pour avoir notre rapport de la situation.

— Alors ? Quelles sont les nouvelles ?

— Elles ne sont pas trop mal, lui répond Greg.

— Ça va très mal, lançais-je, très inquiet.

— Il faudrait peut-être vous mettre d'accord et avoir la même version.

— On a retrouvé des seringues un peu partout dans la salle à manger. J’ai demandé à les faire analyser, dis-je.

Le visage de Mark se transforme.

— Ça signifie quoi vos têtes ? demande Greg.

— Quand il était adolescent, John a eu une mauvaise passe. Il a touché à la drogue et il a dû aller dans un centre de désintoxication … il a eu beaucoup de mal à s'en débarrasser, expliquais-je.

— Vous croyez qu'il a ... commence Greg.

— Il n'aurait jamais retouché à cette saloperie. Surtout pas maintenant, dis-je.

— Le fait que Stéph s'acharne autant pour détruire son couple et les événements liés à son passé, ça peut faire pencher la balance du mauvais côté, annonce Greg.

— Jamais il n’aurait retouché à cette merde. Personne ne lui aurait fait reprendre, lui dit Mark.

— À moins qu'on lui est injecté de force, lançais-je.

— Trouvez les dealers dans la ville et interrogez-les. Je veux des réponses, nous dit Mark, énervé.

~ Point de vue Nicole ~

Ma mère est revenue me voir avec sa grande amie, qu'est pour elle, la mère de John. Elle s’est bien remise de sa séquestration. Elles viennent me voir tous les jours.

— Tu as bien grossi depuis la dernière fois que je t'ai vue ! me dit-elle.

— Merci maman. Ça fait plaisir à entendre.

— Je n'étais pas autant arrondie pour un troisième mois, que ce soit pour ton frère ou pour toi.

— Oui mais maman, j'attends des jumeaux. C'est normal, il leur faut de la place.

Vu sa tête, elle n’a pas l’air d’être au courant.

— Comment ça des jumeaux ? Ton père ne m'a rien dit, déclare-t-elle, étonnée.

— Oui, il y a deux bébés. D’ailleurs, ça m’étonne que personne ne t’aie rien dit.

— Ah ton père m’a dit que tu étais enceinte et que ton frère avait une petite fille que je n’ai pas encore vue mais pas que tu en attendais deux.

— Oui ils ont une petite fille de six ans qui s’appelle Shana. Elle est magnifique.

— C’est un bien joli prénom. Je suis grand-mère trois fois d’un coup mais ne t'inquiète pas, ma chérie, je vais me rattraper une fois qu’on sera tous réunis.

Je n’aime pas trop quand elle dit ça, elle en fait toujours trop.

Je jette un coup d’œil à Julie en espérant qu'elle vienne à mon secours mais elle est du même avis que ma mère.

— Ne te fatigue pas, je soutiens ta mère.

— Oh non. Vous n'allez pas faire ce que je pense que vous allez faire ? demandais-je, en les regardant toutes les deux.

— On va te faire subir ce qu’on a subi quand on était à ta place, me dit Julie.

Mon sourire s'efface aussitôt.

— On rigole. Tu auras assez de stress comme ça, on ne va pas en rajouter.

— Comme c’est gentil. C’est vrai que je n’ai pas trop le moral en ce moment.

— Ne t’inquiète pas ma chérie, ils vont le retrouver et renvoyer ce sale rat en prison. Fais confiance à ton père, me dit ma mère.

— Maman, ça fait des années que je fais partie du milieu, je sais comment ça marche. Et je sais aussi que plus le temps passe et plus nos chances pour le retrouver sont amoindries. Désolée de vous flinguer le moral.

Le docteur Ford entre dans la chambre à ce moment-là.

— Bonjour Mesdames.

Ma mère et Julie lui répondent.

— Mademoiselle Bernard, votre échographie vous attend.

— Elles peuvent venir ? lui demandais-je, en montrant ma mère et Julie.

— Je n'y vois aucun inconvénient.

Elles m'aident à descendre du lit et nous accompagnent jusqu'à la salle.

Je m'installe sur la table pendant que le docteur Ford met le gel sur le ventre et qu'il allume la machine. Ma mère et Julie se sont installées de l'autre côté. C’est la première fois qu’elles assistent à une de mes échographies.

— Nous allons peut-être savoir si ce sont de vrais ou de faux jumeaux. Vous voulez savoir ?

— C'est vous le boss, doc, lui dis-je.

Il pose la sonde sur mon ventre et étale le gel sur tous les côtés.

On peut extrêmement bien voir les deux têtes des jumeaux ainsi que le reste de leur corps. Ma mère et ma belle-mère sont tellement émues.

— Alors, je peux vous dire que vous attendez de faux jumeaux.

— Comment vous pouvez le savoir ? lui demandais-je.

— Regardez. Chaque bébé possède son propre placenta et sa cavité amniotique.

Je redresse la tête et regarde ce qu’il me montre.

J’aimerais tant que John soit là avec moi pour partager ce moment. Bien malgré moi quelques larmes coulent sur mes joues.

— Eh, faut rester positive. Il va revenir. J’ai confiance alors tu dois avoir confiance, lance Julie.

Le Docteur Ford me regarde attentivement puis prend la parole.

— Mesdames s’il vous plaît, pourriez-vous nous laisser quelques minutes ?

Elles se lèvent et sortent de la pièce sans un mot. Le docteur Ford attend que Julie ait fermé la porte.

— Je ne connais pas très bien votre conjoint mais je connais la réputation de votre père. Il fera tout ce qu’il peut pour vous ramener auprès de lui. Je sais que c’est dur pour vous de ne pas pouvoir participer aux recherches mais je suis persuadé qu’il sera bientôt de retour.

J’essaie de ne pas craquer, je prends sur moi pour ne pas pleurer. Ce qu’il me dit me touche et ça me fait du bien d’entendre ça.

— Vous avez des questions concernant votre grossesse ?

— Oui. Comment se développent-ils au cours du troisième mois ?

— Vous en êtes à votre onzième semaine de grossesse. Pour le développement, vous pouvez apercevoir les premiers os. Regardez. Les os du bassin se dessinent sur les deux fœtus. On peut également voir la formation des premières côtes et les narines sont ouvertes.

— Et c'est quoi, ça ? lui demandais-je, en montrant le moniteur.

— Étant donné que l'intestin est trop long pour la cavité abdominale, il entre dans le cordon ombilical. Il faut que vous sachiez que quatre-vingt-dix pour cent du poids de vos bébés sont dus à l'eau.

— Dites-moi … ça fait longtemps que vous exercez ?

— Une dizaine d'années et ça me passionne toujours autant.

— Qu'est-ce qui vous plaît le plus ?

— Le fait de suivre la future maman pendant les mois les plus beaux de sa vie, de partager les bons, comme les mauvais moments. D’être là pour donner naissance, d’accueillir cet enfant que l’on a suivi pendant neuf mois. Vous souhaitez vous reconvertir ?

— Non non. C'est juste que ma filleule va entamer sa première année de médecine pour être sage-femme, donc je me renseigne.

— Je crois que dans cet hôpital, ils prennent des étudiants en médecine. Elle devrait se renseigner auprès des autres sages-femmes.

— Je lui dirai.

— Vous pouvez vous rhabiller et partir. L'examen est terminé.

Il m'essuie le ventre et range son matériel, puis me donne les résultats de l'échographie.

— Vous devriez vous inscrire dans une maternité ou un hôpital pour le jour J.

— Je vous remercie, docteur. Passez une bonne journée.

— Vous de même, mademoiselle Bernard.

Il me serre la main et me raccompagne.

À peine j’ai fermé la porte que Julie et ma mère se « jettent » sur moi.

— Alors ? me demande Julie.

— Qu'est- ce qu'il a dit ? questionne ma mère.

— Tout va très bien. Ils sont en pleine forme.

— On peut regarder ? demandent-elles, à l'unisson.

Je leur donne le dossier que le docteur Ford m'a remis.

Elles s'empressent de l'ouvrir et de sortir l'échographie, puis échangent des regards entres elles.

— Tu veux aller faire un tour ? me demande Éric, qui avait attendu dans la salle d’attente.

— Euh oui … il faut que j'aille m'inscrire à la maternité, si je veux avoir de la place.

— On peut y aller si tu veux

— On est parti, lui dis-je.

— Nous, on va y aller, lance Julie.

Je me retourne vers ma mère et ma belle-mère, en fronçant les sourcils.

— Pour aller où ?

— On va aller faire un petit tour, entre grands-mères, me répond Julie.

— Qu'est-ce que vous manigancez ? leur demandais-je.

— Rien du tout, me répondent-elles, en partant.

— Elles finiront bien par te le dire, me dit Éric.

— Disons que ce n'est pas une très bonne idée de les laisser toutes les deux ensemble. Elles préparent un gros coup. C'est toujours comme ça.

— Peut-être que ce sera différent, cette fois-ci, dit Éric.

— Tu m'as bien regardée ? Je ne pense pas.

— Si c'est la première fois, c'est normal. Elles veulent marquer le coup.

— Je rêve. T’es en train de les défendre ?

— Je comprends juste leur point de vue, me répond-il.

Je le regarde un instant et décide de lui poser d'autres questions.

— Depuis quand tu connais John ?

Il hésite un instant mais il me répond.

— Quelques années.

— C'était au cours de quelle mission ?

— Elle consistait à sauver des enfants. Ma couverture était tombée et il est intervenu. Il m'a sauvé la vie et on est resté en contact par la suite. Je lui dois la vie, m’explique Éric.

— Et côté cœur ? Comment ça se passe ?

— Bien.

— Ton compagnon travaille dans quoi ?

— Pourquoi cet intérêt soudain pour ma vie amoureuse ?

— Je suis en manque de potins et j'ai surpris des regards entre toi et mon gynéco, avouais-je.

— Je ne vois absolument pas ce que tu veux dire.

— Eh, en règle générale quand on dit ça, c’est qu’on est coupable et j'ai des yeux de lynx qui voient tout ce qui se passe. Ce n'est pas la peine de nier.

— Ça ne te fait rien de te faire ausculter par un gay ?

— Pourquoi ça me ferait quelque chose ? Pour moi, il n'y a pas de différence. Ça reste un très bon professionnel qui m’a été recommandé par une très bonne amie.

En entendant ma réponse, l'expression de son visage change.

— Pourquoi tu fais cette tête ? lui demandais-je.

— Il n'y a pas beaucoup de personnes qui pensent la même chose que toi.

— Alors, ce sont des imbéciles.

Il pousse la porte qui donne accès à la maternité et me laisse entrer.

— Merci.

— Je t’en prie.

Il m'accompagne au comptoir de l'accueil et attend avec moi que la secrétaire arrive.

Elle se pointe un quart d'heure après, avec une pile de dossiers dans les bras.

— Vous voulez un coup de main ? lui demande Éric.

— Merci, ça va aller.

Elle les pose sur son bureau, souffle un bon coup.

— Que puis-je faire pour vous ? demande-t-elle à bout de souffle.

— Je souhaiterais m'inscrire, si vous avez encore de la place.

— Ce serait pour quand ?

— 24 février, si tout va bien.

— Février ?

— C'est une grossesse gémellaire, je mange pour trois.

— Je vais vous donner une fourchette entre Décembre et Février dans ce cas. Étant donné qu'une grossesse gémellaire n'arrive pratiquement pas à son terme, c'est préférable.

Elle va sur l'ordinateur et continue la conversation.

— Alors dans un premier temps, il me faudrait votre carte d'identité, votre carte vitale avec votre attestation.

J'ouvre mon sac et les lui donne.

— Merci.

Elle entre mon nom, prénom, date de naissance, adresse et le numéro de sécurité sociale dans l'ordinateur, puis elle me les rend.

— Maintenant, il me faudrait la photocopie de vos examens biologiques, échographiques et groupe sanguins.

Je sors mon carnet de santé de mon sac et y donne tous les résultats qu'elle vient de me demander.

— Je n'ai pas les photocopies, prévins-je.

— Je vais les faire, ce n'est pas grave.

Elle prend les feuilles et fait les photocopies puis revient.

— Je vous rends les originaux et je garde les copies, me dit-elle, en me les rendant.

— Merci.

— Est-ce que votre médecin vous a fait un courrier ?

— Sur ma grossesse ?

— Oui, me répond-t-elle.

— Euh non mais c'est le docteur Ford qui me suit.

— D'accord, me dit-elle.

Elle finit de taper sur l'ordinateur.

— Pour finaliser votre inscription, je vais vous donner un rendez-vous de premier contact, qui sera aux alentours de la quatorzième et la quinzième semaine d'aménorrhée avec un médecin ou une sage-femme. Cet entretien vous permettra d'obtenir votre déclaration de grossesse.

— D'accord.

— Ce premier contact sera une consultation obstétrique. Vous aurez besoin de votre justificatif de rendez-vous, d'une pièce d'identité, de votre livret de famille, de votre carte vitale avec une attestation, votre carte de mutuelle, un justificatif de domicile, une lettre de votre médecin ou gynéco et de vos résultats d'examens.

— Ça va me servir à quoi ce premier rendez-vous ? lui demandais-je.

— Ça va vous servir pour établir votre dossier médical avec vos antécédents familiaux, médicaux, chirurgicaux, obstétricaux et gynécologiques. Vous allez réaliser un examen clinique. Le médecin peut vous prescrire un traitement ou des examens complémentaires et vous informer sur le suivi médical et administratif de votre grossesse.

— Ah … et si j'ai déjà suivi une IVG ou autre, je dois fournir des documents ?

— Je crois que ça serait mieux, oui, me répondit elle.

— D'accord.

—A l'issue de ce rendez-vous, des documents vous seront remis. Vous aurez trois volets de la déclaration de grossesse destinés à la sécurité sociale et à la caisse d'allocations familiales, un justificatif aux prestations familiales et un carton pour le prochain rendez-vous.

— Il y aura un autre rendez-vous ?

— Oui. C'est la consultation de suivi. Vous aurez une consultation avec une sage-femme pendant les six prochains mois. La sécurité sociale vous prend en charge à 100 %. Pour effectuer votre déclaration de grossesse à la sécurité sociale, vous avez jusqu'au 19 ce mois-ci.

— D'accord.

— Pour le reste, vous verrez ça avec le médecin lors de votre entretien.

Elle me fixe un rendez-vous et me donne le carton.

— Merci. J'aurais d'autres questions à vous poser.

— Je suis là pour ça.

— Est-ce que le père a le droit d'assister à l'accouchement ?

— S'il le désire, oui mais il faut qu'il sache que s'il tourne de l’œil, on ne s'occupera que de vous, dit-elle, en regardant Éric.

— Il restera conscient pendant tout l'accouchement, ne vous inquiétez pas. Est-ce que vous pratiquez la péridurale ?

— Oui. Par la suite, vous aurez une consultation d'anesthésie. Celle-ci est obligatoire, et vous l'aurez normalement deux mois avant la date d'accouchement.

— Qu'est-ce que vous prévoyez pour la préparation à l'accouchement ?

— Alors, nous proposons la préparation classique en piscine, l'haptonomie, la sophrologie, le yoga et le chant prénatal, me répond-t-elle.

— Et pour la prise en charge de ces séances ?

— Huit séances de préparation sont entièrement remboursées par la sécurité sociale si celles-ci sont pratiquées par un médecin ou par une sage-femme.

— Comment se déroulent les séances ?

— Elles peuvent se dérouler individuellement ou en groupe. La présence du papa est, bien sûr, la bienvenue.

— C'est quoi, l'haptonomie ? demande Éric.

— C’est ce qui permet aux parents d'établir un contact affectif avec leur bébé. Les séances durent 45 minutes ou plus et sont données individuellement. Elles débutent lorsque la future maman commence à percevoir les mouvements du bébé, aux alentours du quatrième mois. On apprend aux futurs parents à entrer en communication avec le bébé grâce au toucher, aux caresses, à établir une relation profonde de contact, d'appels et de réponses, de jeux de bercements et de confiance. Vous apprenez à reconnaître les besoins du bébé, à deviner ce qu'il aime et ce qu'il n'aime pas. Le rôle du père est très important dans cette méthode, le contact affectif lui permet d'établir un lien sentimental avec l'enfant avant la naissance. Il va également apprendre à aider sa femme au moment de l'accouchement à l'aide de techniques de massage, explique-t-elle.

— Et la sophrologie ? questionne Éric.

— Ça nous apprend à nous détendre et à dominer la douleur par le mental, lui répondis-je.

— Ça m'a l'air bien, tout ça. Tu n'as plus qu'à te mettre d'accord avec toi-même.

— Je peux commencer par le yoga et enchaîner avec les autres après ? demandais-je, à la secrétaire.

— Tout à fait. Vous pouvez commencer dès maintenant si vous le souhaitez.

— Bon bah, alors on y va.

Elle sort de derrière son comptoir et nous accompagne à la salle où se pratique le yoga. La pièce est assez grande et il y a un miroir sur le mur qui me fait face.

Il y a cinq à six mamans à des stades de grossesses différents.

La sage-femme qui est présente nous accueille Éric et moi. Elle est extrêmement aimable et souriante.

Elle me fait m'installer sur un coussin, pendant qu’Éric reste à l'entrée et s’assois sur une chaise.

Je croise mes jambes pour être dans la position du tailleur et attends que le cours commence.

— Étant donné qu'il y a une nouvelle future maman, je vais refaire mon petit speech. Les cours de yoga sont basés sur les postures et la respiration. C'est une philosophie de vie qui cherche l'harmonie entre le corps, le mental et l'esprit. Il apprend à la future maman à se relaxer mentalement et physiquement. L'esprit est à l'écoute du corps. Vous apprenez à faire travailler les muscles en douceur, sentir le périnée, l'ouvrir et le fermer. Concrètement, vous effectuerez des exercices d'étirements qui vont vous aider à acquérir plus de souplesse et à rendre les muscles sollicités en cours de grossesse plus toniques. Ils vont également vous permettre d'être plus agile et de bien positionner votre bassin lors de l'accouchement. Ces exercices vous feront travailler votre souffle dans le but d'acquérir des techniques de relaxation par la respiration, de coordonner vos mouvements à votre respiration, d'affronter la douleur. Donc, je vais surtout vous apprendre à écouter votre corps, à évacuer vos tensions et angoisses par la relaxation, explique la sage-femme.

Ce premier cours se passe dans le calme et la sérénité durant une heure entière. Cette heure-ci passe si vite que je ne vois pas le temps passer. Durant tout ce temps, j'ai réussi à faire abstraction du monde extérieur. J'ai l'impression d'avoir été dans une bulle qui a éclaté à la fin de l'heure. Mon esprit a été vidé tout ce temps. En tout cas, ça m'a fait le plus grand bien et je me sens apaisée.

— J'ai l'impression que ça t'a fait du bien. Je me trompe ?

— Je suis parfaitement détendue. Ça faisait une éternité que je ne m'étais pas sentie aussi bien.

— J'ai entendu dire que tu chantais. C'est vrai ?

— Qui est-ce qui t'a raconté ça ? demandais-je.

— Je ne balance pas mes sources.

— Oui, c'est vrai.

— Tu vas pouvoir me faire une petite démo, alors, dit-il, en se frottant les mains.

— T'es sérieux ?

— Toujours.

— Tu sais … ça fait longtemps que je n'ai pas fait ça, prévins-je.

— Qu'est-ce que j'entends là ? Serait-ce une tentative de refus ? Tu te dérobes ?

— Jamais. Mais on peut aller dehors ?

— C'est toi qui choisit l'endroit.

— Avant je vais chercher ma guitare dans la chambre.

— Tu joues de la guitare, aussi ? interroge Éric, impressionné.

— Oui. Et du piano aussi.

— Et ça fait longtemps ?

— J'ai commencé à huit ans avec le piano, le karaté à cinq ans et la guitare à treize ans.

— Tu avais une adolescence bien chargée. Comment tu as fait pour tout gérer en plus des cours ?

— Mes parents m'ont beaucoup aidé, lui répondis-je.

On est arrivé à la chambre, je prends ma guitare et nous prenons le chemin pour sortir de l'hôpital. Le temps dehors est ensoleillé mais il y a quand même des zones d'ombres.

— C'est quand tu veux, me dit-il.

Je me concentre et commence à jouer. La musique me vient automatiquement et je ferme les yeux puis commence à chanter.

Même si la distance nous a séparés

Je voudrais ressentir ta présence

Même si tu n'es pas ici

J'apprends à te connaître

Je veux savoir tes envies

Tu es la cause de mes insomnies

Comme je suis la cause de tes problèmes

Quand je ferme les yeux

La seule chose que je vois, c'est toi

Et mon cœur te dit:

J'suis dingue de toi

Dingue de toi

Ton visage me hante

Jours et nuits

Serre-moi tout contre toi

Que je sente ton corps sur le mien

Tu as fait apparaître toutes mes zones de clarté

Qui te disent, tout bas:

J'suis dingue de toi

Dingue de toi

Mes yeux se ferment toujours

En lisant tes lettres

Qui me rappellent que ces mots sont pour moi

Si un jour, tu pourrais réapparaître

Tu pourrais enfin découvrir

Ce que j'ai à te dire

Qui pourrait peut-être te retenir

Imagine-toi dans mes bras

Écoute mon cœur, te dire:

J'suis dingue de toi

Dingue de toi

Ton visage me hante

Jours et nuits

Serre-moi tout contre toi

Que je sente ton corps sur le mien

Tu as fait apparaître toutes mes zones de clarté

Qui te disent, tout bas:

J'suis dingue de toi

Dingue de toi

Depuis ce jour, j'entends ta voix

Qui ressemble à ce que j'me suis imaginé

Si tu pouvais savoir combien de fois

Tu m'as fait rêver

Tu es pour moi, un ange

Qui entend ce que mon cœur lui dit:

J'suis dingue de toi

Dingue de toi

Ton visage me hante

Jours et nuits

Serre-moi tout contre toi

Que je sente ton corps sur le mien

Tu as fait apparaître toutes mes zones de clarté

Qui te disent, tout bas:

J'suis dingue de toi

Dingue de toi

— Ça s'appelle comment ? questionne-t-il.

— Dingue de toi.

— C'est toi qui l'as écrite ?

— Oui. J'écris tous mes textes et celui-là en fait partie.

— C'est magnifique.

— Merci.

Une personne passe près de nous en nous regardant et entre dans l'hôpital d'un pas énergique. Mon regard se bloque un instant sur son poignet gauche, elle a un bracelet avec le sigle de l'infini qui me fait penser à celui que John porte à son poignet droit. C'est alors qu'une idée me vient.

— Qu'est-ce qu'il y a ? me demande Éric.

— On peut rentrer ? J'aimerais me reposer un peu, mentis-je.

Il m'aide à me relever et m'accompagne jusqu'à la chambre.

J'attends qu'il soit sorti et que la porte soit fermée pour prendre mon téléphone. Je compose le numéro et attends que la personne décroche.

— Oui, allô.

— Alex ? demandais-je.

— Euh oui.

— Tu peux me rendre un petit service ?

— Bien sûr, me répond-t-il.

— Il faudrait que tu actives quelque chose pour moi.

— Activer quoi ?

— Je vais te donner une série de chiffre que tu vas devoir entrer dans l'ordinateur.

— Et c'est censé faire quoi ? me demande-t-il.

— Me donner un résultat.

— Bon bah vas-y, je t'écoute.

— 934-602-158 Charlie Tango.

— C'est quoi comme identification ? me questionne-t-il.

— Cherche pas à comprendre. Dès que tu as un résultat, tu me préviens tout de suite.

Je raccroche aussitôt et compose un nouveau numéro.

— Steeve Jones, j'écoute.

— Bonjour Steeve, c'est Nicole.

— Ah Bernard, qu'est-ce qui me vaut le plaisir ?

— J'ai besoin de toi, ou plutôt j'ai besoin de tes jouets.

— Pour quand ? me demande-t-il.

— Je sais que c'est tard mais pour demain matin, ce serait bien.

— Dis-moi, est-ce que je suis un service après-vente ?

— Steeve, s'il te plaît. Je ne te le demanderais pas si ce n'étais pas important. C'est une question de vie ou de mort, dis-je.

— C'est bizarre, ça. C'est ce que tu me dis à chaque fois.

— Steeve, s'il te plaît.

— Bon d'accord. Demain matin neuf heures, ça te va ?

— Oui, c'est parfait. Merci.

— Et n'oublie pas. Tu m'en dois une, maintenant, me dit-il.

Je raccroche et pose mon téléphone sur le lit.

Au plus profond de moi, j'espère qu'Alex me dise qu'il a trouvé une adresse sur le code

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