Chapitre 6

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Chapitre 6

~ Point de vue John ~

— Tu sais déjà sur quoi portera ton choix ? me demande Stéph.

— En fait, je suis très partagé … je n'ai pas envie de finir ma carrière le cul posé sur une chaise derrière un bureau mais financièrement, ça nous arrangerait. Avec l'armée, je ne serais jamais à la maison et ça, je ne veux plus le faire maintenant que la situation a changé

— Tu la mérites largement ta promotion. Tu as combien de temps avant de donner une réponse ?

— Deux jours, lui répondis-je.

— Ça ne fait pas beaucoup. Après … je pense que tu as fait ton temps en tant que Commandant. Il est temps que tu montes en grade, tu as bossé assez dur comme ça pour l’avoir.

— Tu sais quoi, j’aurais dit oui à l’armée si la situation avait été autrement.

— Est-ce que tu as envie de partir et de tout plaquer ? demande Stéph.

— Même si j'en avais envie, je ne peux pas laisser Nicole affronter la fin de sa grossesse toute seule. J’ai envie d’être là. C’est important pour moi.

— Prends le poste de commissaire. C’est une opportunité qui ne passe qu’une seule fois dans une vie. Tu es déjà notre patron depuis longtemps, ça ne te changera pas. Le seul plus c’est le salaire.

— N’oublie pas la paperasse, ajoutais-je ironiquement.

— Tu en faisais déjà pas mal. Tu ne seras pas perdu comme ça, dit Stéph en rigolant.

Je le regarde un instant.

— Toute façon, je ne peux pas prendre la décision tout seul, je vais en parler avec Nicole et puis on verra.

Je reste encore quelques instants. Il a l’air d’aller bien c’est le plus important. Lorsque je sors de la chambre je retrouve Nicole sur une chaise qui fait face à la chambre, pensive. Elle est partagée entre la colère et la culpabilité, ça se voit à son faciès. Je la connais par cœur.

— Il voudrait te voir, lui dis-je.

— Je ne peux pas y aller.

— Chérie … juste pour cinq minutes. Il veut te parler.

Elle me fait « non » de la tête. A vrai dire cela m’embête un peu mais bon … c’est son choix et je me dois de l’accepter.

— On rentre à la maison, alors ?

Elle ne se le fait pas dire deux fois. Elle se lève aussitôt et ne décroche même pas un regard vers Stéph, qui nous observe.

Je lui fais un signe de la main et Nicole me suit jusqu'à la voiture sans dire un mot. Le trajet se déroule sans un mot.

~ Point de vue Nicole ~

Une fois arrivés à la maison, je m’enferme dans la chambre aussitôt et m'allonge dans le lit. Et là je craque. Les larmes coulent d’elles-mêmes sans pouvoir s’arrêter.

John a voulu intervenir dans la voiture mais ne sachant pas comment s’y prendre, il n’a rien dit du trajet. Malgré mes larmes qui coulent je l’entends préparer le dîner. Je sais que ce n’est pas très sympa pour lui que je me mette dans cet état pour Stéph mais je sais aussi qu’il me comprend. Si j’avais respecté les consignes de sécurité tout se serait déroulé autrement.

A cause de ma désobéissance, on a failli tous y passer.

J’entends à peine John entrer dans la chambre et me demander si je veux venir manger. Mon silence lui apporte une réponse puisqu’il me rejoint dans le lit et qu’il me serre contre lui pendant de longues heures. Je finis par m’endormir par je ne sais quel miracle.

Quand je me réveille le lendemain matin, John n'est plus dans la chambre, sa place dans le lit est vide. Je me retourne encore pas très bien réveillée et regarde le réveil. Il est 09h30 … et il ne m'avait pas réveillée. Il est allé au boulot sans moi. Il a peut-être bien fait de me laisser dormir … je ne sais pas si j’aurais été productive derrière mon bureau.

Je me lève tant bien que mal et file directement dans la cuisine pour prendre le petit déjeuner. J'appuie sur le bouton de la cafetière et ouvre le frigidaire.

John a laissé le repas qu’il a préparé hier soir dans une boîte hermétique. Je la prends et ôte le couvercle. Je sens aussitôt l’odeur des olives me monter dans le nez. Je pose la boîte sur la table après l’avoir passée au micro-ondes quelques minutes, prends une fourchette puis le café.

Ouais je sais, le mélange pourrait en offusqué plus d’un mais bon au point où j’en suis …

La question primordiale du jour à se poser, c'est ce que j'allais bien pouvoir faire de ma journée. Avant d’y répondre, je prends mon téléphone et appelle John. Je compose son numéro et attends qu'il réponde.

Il n’y a que quelques tonalités avant qu’il ne décroche. Il devait s’attendre à mon appel.

— Tu t'ennuies déjà ?

— Ennuyée non … mais je me demandais ce que j’allais bien pouvoir faire, lui répondis-je.

— Je veux que tu te reposes. Et si tu ne sais pas ce que ça veut dire … tu regardes dans le dictionnaire, me dit-il, amusé.

— Il n'y en a pas à la maison. Dis .... tu rentres manger ce midi ou pas ?

— Oui. J'avais prévu les restes d'hier soir de toute façon.

Tout à coup, je lâche la fourchette que je tiens dans la main.

— Juste comme ça, tu l'avais mis dans quelle boîte ?

— Pourquoi ? me demande-t-il.

— Je crois que c’est ce que je suis en train de manger.

— Comment tu fais pour manger ça dès le petit déjeuner ?

— Je suis enceinte, lui répondis-je.

Ouais je sais c’est minable comme excuse mais c’est la seule que j’ai.

— J'irai chercher deux bricoles au supermarché avant de rentrer.

— Et moi, qu'est-ce que je fais ?

— Tu te mets devant la télé et tu manges.

— Ce que tu peux être mesquin.

— Tout ce que je veux et ton médecin aussi, c'est que tu te reposes, me dit-il, avant de raccrocher.

Me reposer ? Et je fais ça comment ?

Je finis le petit déjeuner, puis vais prendre une douche. Quand j'ai terminé, j'allume la télévision mais à cette heure au milieu de la semaine, il n'y a rien d'intéressant. Je prends donc l'ordinateur et commence à regarder le matériel pour bébé.

C'est au bout d'une heure et demie que quelqu'un sonne à la porte.

Je me lève du canapé tant bien que mal et vais ouvrir.

— Oh non ! dis-je.

Le bon dieu n’est vraiment pas avec moi … et John qui voulait que je me repose. Ma mère et celle de John, quelle joie !

— Bonjour à toi aussi ma chérie. Nous sommes ravies de te voir, me dit ma mère, avant d'entrer dans l'appartement.

— Mon fils n'est pas là ? me demande Julie.

— Non, il est au bureau jusqu'à midi.

— Il t'a laissée toute seule ? questionne-t-elle.

— Plus maintenant vu que vous êtes là.

— Tu disais ? interroge ma mère.

— Qu'est-ce que vous faites là ? leur demandais-je.

— On était en train de faire les magasins et on a voulu passer te faire un petit coucou.

Elles posent leurs sacs sur la table du salon et sourient.

— On a fait des folies. On a pris pleins de belles choses pour les petits, lance Julie.

Je commence à craindre le pire.

— Viens voir si ça te plait.

Je retourne m'installer au canapé et elles s'assoient de chaque côté de moi. Je me sens comme prise au piège jusqu'à ce que John ouvre la porte d'entrée.

— Ah !!! crie-t-il, en voyant sa mère et la mienne dans le salon.

Il reste figé comme si on lui avait cloué les pieds au sol.

— Qu'est-ce que vous faîtes ici ? demande-t-il.

— Elles sont venues nous faire un petit coucou, lui répondis-je, avec un faux sourire.

— Et c'est quoi, tous ces sacs, là ?

— Des choses et d'autres qui sont pour nos petits-enfants, lui répond sa mère.

— Maman, belle-maman, dans la cuisine, tout de suite, lance John, en pointant son doigt vers la cuisine.

Elles se lèvent et vont dans la cuisine, suivi de John. Il pose les paquets sur la table et les regarde toutes les deux. Je sais qu’il ne veut pas que j’entende mais vu que la cuisine est proche du salon … j’entends et je vois ce qui s’y passe.

— Alors ? questionne John.

— Quoi, alors ? demande sa mère.

— Si je me souviens bien, on avait conclu un accord tous les trois, non ?

— Oui et on a espacé nos visites, répond ma mère.

— Je crois que vous avez oublié le second point. Je vous avais demandées d'appeler avant de débarquer comme des furies.

Elles se regardent comme si elles avaient été surprises d'avoir fait une énorme bêtise.

— Si vous ne respectez pas les règles à la lettre, c'est moi qui autorisera ou non vos visites.

— Tu ne peux pas nous faire ça. Elle nous a déjà interdit d'assister aux échographies, lui dit sa mère.

Je rigole lorsque j’entends la maman de John se plaindre de moi à son fils.

— Ça c'est de votre faute, pas de la mienne. Si vous n'aviez pas posé ces questions, ça se serait passé autrement.

— Ce n'est pas notre faute ... commence ma mère.

— Ah non ? Et c'est la faute de qui, alors ?

Aucune d'elles ne répond.

— Et d'ailleurs, en quoi ça vous regarde, si Nicole et moi, on continue à faire des câlins ?

Encore là, personne ne répond.

— Et est-ce que moi, je me suis permis de vous demander si à votre âge, vous continuez encore à le faire ? lance John, en regardant nos mères dans les yeux.

Elles ne disent pas un mot.

— Déjà, je n’ai pas vraiment envie de le savoir et ce n’est pas une question à poser. Ça ne vous concerne pas. Ce que vous avez fait, c'est un manque de respect. C'est comme ça qu'elle l’a ressenti, en tout cas, explique John.

— On est vraiment désolées. On n’avait pas vu ça sous cet angle.

— Maman, ce n'est pas le problème … en fait, si c'est ça le problème. Vous avez blessé Nicole dans son orgueil.

— C'est vrai qu'on ne lui a demandé son avis, déclare ma mère.

— Vous devriez aller vous excuser, leur dit John.

Elles se regardent puis sortent de la cuisine à tour de rôle. On dirait qu'elles avaient six ans et qu'elles s'étaient faites disputer comme des enfants.

John les surveille du coin de la porte de cuisine.

— On voulait s'excuser, toutes les deux, pour ce qu'on t'a fait subir. On a été trop loin et on ne t'a pas demandé ton avis pour les vêtements et tout ça. On aurait dû te concerter avant, me dit ma mère.

— Et … aussi pour le jour de l'échographie, où nous nous sommes permises de poser certaines questions qui ne nous regardaient pas.

Je regarde John un moment avant de leur répondre.

— J'accepte vos excuses ... mais je vous réserve toujours les places dans la salle d'attente les jours d'échographies.

— Pourquoi ? demandent-t-elles, à l'unisson.

— Première raison, vous n'étiez pas présente le jour de la conception …

John se met à rire.

— … deuxièmement, c'est à nous de vous donner notre accord sur votre présence. Et en l’occurrence, c'est moi qui décide.

— Et si on vous promet de ne plus vous gêner comme la dernière fois ? demande Julie.

— Maman, c'est comme ça et puis c'est tout. Estime-toi heureuse qu'elle te laisse libre accès à la salle d'attente.

Elles nous regardent à tour de rôle.

— Est-ce que tu serais d'accord pour faire les magasins avec nous, cette après-midi ? me demande ma mère.

Je regarde John un court moment. Je dois à mon tour faire un effort de mon côté car elles ont fait le premier pas.

— D'accord. Je n’ai rien d’autres à faire de toute façon.

John retourne dans la cuisine et commence à faire chauffer les raviolis, puis revient dans la pièce.

— Où sont-elles ? demande-t-il.

— Parties. Elles reviendront à quatorze heures pour me récupérer.

— Ça faisait longtemps qu'elles étaient là ?

— Des heures et des heures. Mais ce qu'elles ont ramené est très joli.

Je sors les vêtements des sacs et les pose sur la table basse.

— Je crois qu'elles se doutent de quelque chose.

— En même temps, il n'y a pas vraiment 36 solutions, me répond John en allant chercher les assiettes.

— Ça aurait pu être deux filles, ou deux garçons. Et là, elles connaissent notre secret, ce n'est pas juste.

— Ne me regarde pas comme ça, je n'ai rien dit, me dit-il.

Il me donne mon assiette et s'assoit au canapé avec moi.

— Ça t'embête si je dépose des cartons à la villa ce soir ? demandais-je.

— Ça débarrassera un peu ici.

— Et si on avance bien, ce week-end il ne restera que les meubles et l’électroménager.

— Ça serait bien. Pense que dans une semaine, tu vas pouvoir te reposer toute la journée.

— Je vais m'ennuyer, tu veux dire, lançais-je en soufflant.

— Tu ne peux pas rester au bureau jusqu'à l'accouchement, il y a une loi contre ça.

— Elle est mal faite.

— Au fait, Alex m'a parlé d'une chose que tu lui aurais dite.

— Concernant quoi ? demandais-je.

— Tes envies de carrière après l'accouchement.

— Ah … C'est juste que maintenant que j'ai retrouvé mon frère, je me dis que j'ai fait mon temps. Puis, j'ai toujours voulu vivre mon rêve.

— Pour ça, il faudrait que tu puisses remonter sur une scène.

— Ouais, lui dis-je.

Il vient de me lancer une pique mais il a raison. Il faudrait que je puisse remonter sur une scène. Bon, je l’ai fait en soirée karaoké mais ce n’est pas pareil, pas la même pression.

John me sort de mes pensées.

— On m'a fait une proposition pour une promotion. Je ne sais pas trop quoi répondre, lance John.

— C'est génial, félicitations. Qu'est-ce qu'ils t'ont proposé ?

— La place de commissaire que j'occupe actuellement, un poste sur le terrain à l'étranger ou conserver ma place de commandant en chef.

Oh … triple choix.

— Tu dois leur donner une réponse quand ? demandais-je.

— Demain.

— Qu’est-ce que tu veux faire ?

— Bah, disons que le poste de commissaire nous arrangerait bien financièrement après la naissance des jumeaux, mais je ne serais plus aussi présent sur le terrain.

— C'est sûr mais c'est toi qui prendra les décisions.

— Très franchement, je n'ai pas trop envie de retenter l'armée pendant je ne sais combien de temps.

— Partir en mission, c'est ce que tu aimes pourtant. Alors si tu veux partir missionner, pars.

— Si je dois choisir entre l'armée et toi, c'est toi que je choisis, sans aucun regret.

— Alors, prends le poste de commissaire, lui dis-je.

Il a pris sa décision, il faut juste qu’il se l’avoue à lui-même.

Quelqu'un frappe à la porte à cet instant.

— C'est ouvert, lançais-je.

Julie ouvre la porte et elles entrent.

— Tu es prête ? me demande ma mère.

— Oui, j'arrive. Et toi, tu prends la décision qui te convient à toi.

Je vais mettre mon blouson et embrasse John.

— A ce soir.

— Amuse-toi bien, me dit-il.

Ma mère et Julie se mettent de chaque côté de moi, comme si elles m'escortaient jusqu'à la voiture.

Elles s'assurent que je suis bien installée dans la voiture (au cas où je m’envolerais pendant le trajet sait-on jamais hein !!) puis ma mère prend la route. Dans quoi je me suis encore embarquée, je vous le demande.

~ Point de vue John ~

Ca y est Nicole est partie avec nos mères. Je peux me dire à quel point je suis chanceux de pouvoir aller bosser. Si elle ne perd pas patience d’ici la fin de la journée, je lui tire mon chapeau.

Je viens d’arriver au commissariat. J’ai convoqué Alex, Greg et Matt dans mon bureau, il faut qu’on fasse un point sur leur année de stage qui arrive à leur fin. Ça passe tellement vite.

— Je vais aller droit au but. Je vous ai convoqués afin que l'on puisse discuter de votre année de stage. Je sais qu'il vous reste encore trois mois à faire mais j'aimerais savoir où vous en êtes, si vous avez des regrets, ce que vous avez pensé de votre année. Ça nous permettra de voir ce qu’il faut améliorer, ce qu’on peut mettre en place.

— Et on doit faire ça oralement ? demande Alex.

— Pas forcément, tu peux faire un rapport écrit. Dans tous les cas, je devrais en prendre connaissance.

— Tu veux ça pour quand ? questionne Matt.

— Dans deux heures, grand max. Je sais, ça fait court mais je suis submergé de travail.

— Si ça peut t'éviter de couler, on va faire ça, maintenant.

— Merci. Comme ça, je pourrais commencer à remplir vos dossiers.

Ils se lèvent en même temps, sortent à tour de rôle puis vont à leur bureau.

J’ouvre le premier dossier et commence à le remplir. La première chose à faire est de valider les compétences d'Alex.

Je mets ma main sur la tête et me lance. Je sais comment ça se passe, ça va être une prise de tête pour comprendre les intitulés.

Alex maîtrise beaucoup de choses mais pour ce qui est de la maîtrise de soi, il commence à peine à se canaliser.

Je mets une demi-heure à cocher les bonnes cases au crayon à papier. Quand je tourne la page, j’en vois une autre et encore une autre. J’ai l’impression que ça ne s’arrête pas. La seconde concerne les conditions physiques du stagiaire. Que puis-je mettre d'autre que « très bonnes conditions physiques. S'adapte très bien aux différentes conditions de travail. ». Ca fait un peu bateau mais je ne suis pas très doué quand il faut écrire.

Je commence à voir rouge quand je vois la troisième feuille concernant les conditions psychologiques. Je suis forcé de parler de Chris et de dire qu'il a usé de son arme pour ôter la vie. Je dois savoir dans quelles conditions est Alex, aujourd'hui.

Je vais le chercher à son bureau et referme la porte. Ca me fera prendre l’air même si ce n’est que quelques secondes.

— Je suis en train de remplir ton dossier. Il y a une page consacrée aux conditions psychologiques. Pour finir de la remplir, il faut que je sache où tu en es psychologiquement.

— Oh euh … je vois toujours le psychologue, une fois toutes les deux semaines. Ça me fait vraiment du bien. C'est peut-être méchant ce que je vais dire mais je suis assez fier que ce soit moi qui l'ait expédié au royaume des morts.

Ok … je ne m’attendais pas à une telle confession de sa part. Honnêtement si j’avais dû éliminer mon propre père je ne sais pas si j’aurais pu dire une chose pareil même s’il a fait un massacre autour de lui.

— Pourquoi ? demandais-je.

— Il a gâché ma vie et celle de beaucoup d'autres.

— Mais psychologiquement, tu te sens capable de tirer sur quelqu'un si l'occasion se représente ?

— C'est une question piège ? demande Alex.

— Non … je suis obligé de te poser la question. Si nous avons une intervention sur le terrain et que tu dois à nouveau utiliser ton arme … est-ce que tu t’en sens capable ? Je ne peux pas faire courir le risque de perdre un collègue parce que tu n’es pas capable de faire ton travail correctement.

Je le vois me regarder avec une lueur dans les yeux. Il prend la question très au sérieux.

— Si c’est pour sauver une vie, je n’hésiterais pas. Tirer pour blesser mais pas pour ôter la vie.

— C'est normal. Tu sais … même après toutes ses années, j'appréhende toujours.

— Toi, tu as l'expérience.

— Tu l'auras aussi.

Alex se lève et arrive à la porte de mon bureau. Il a un mouvement d’hésitation en mettant sa main sur la poignée.

— Je voulais aussi te remercier … pour ce que tu as fait pour moi, même si au début, c'était super tendu.

J’esquisse un sourire rapidement. Et dire qu’on était les meilleurs amis du monde avant que son père ne commette l’irréparable à mes yeux. Finalement le temps à fait son travail et nous revoilà amis.

— Toi aussi … tu m'as beaucoup apporté.

Il sourit puis sort en fermant la porte.

Alléluia, j’ai finis les autres dossiers avant 17H15. Je m’accorde enfin une petite pause. Je vais m'aérer la tête dehors pendant un bon quart d'heure. Je ferme les yeux, lève la tête afin de profiter de l’air frais quelques instants.

En retournant à mon bureau je trouve un nouveau dossier et il est assez chargé. Non mais là ils veulent ma mort, c’est certain.

— Qui a attendu que je sorte pour me remettre un dossier à traiter ? demandais-je au hasard.

Tout le monde se regarde. Bien sûr personne ne va balancer son collègue.

Je m’enferme à nouveau dans mon bureau et reste regard figé sur la couverture du dossier où il y a inscrit : Matthias Weiss, l'identité de son père.

Comment le dossier de mon père a pu se retrouver sur mon bureau ?

Je m'assois dans mon fauteuil et ouvre le dossier avec peur. Que vais-je trouver dedans ?

~ Point de vue Alex ~

Ca fait une bonne heure et demie que John n’est pas sorti de son bureau. J’espère que ça va.

— On n'aurait jamais dû lui mettre ça sur son bureau, lance Matt.

— Il a le droit de savoir, dis-je.

— D'accord, mais tu as vu dans quel état il était quand il a vu le dossier sur son bureau. dit Matt.

— C'est normal. Il a passé sa journée dedans, répliquais-je.

— On dirait que ça ne te fait rien du tout, dit Greg.

— Il a fait beaucoup pour moi. Ça a toujours été comme un frère pour moi et même s'il est dur dans le boulot, il nous a quand même montré les ficelles du métier.

— Imagine qu'il réagisse mal à la nouvelle. Qu'est-ce qu'on fait ? interroge Matt.

J’arrête de faire mon boulot et les regarde tous les deux.

— Écoutez, je ne regrette pas notre geste. On l'a fait pour la bonne cause.

Tout à coup, mon téléphone sonne.

— Cook.

A la voix je reconnais directement la personne à l’autre bout.

— C'est Nicole. Est-ce que John est encore là ?

— Oui, il est dans son bureau.

— J'ai essayé de l'appeler mais il ne décroche pas.

Je regarde Greg et Matt.

— C'est notre faute.

— Pourquoi ? Vous l'avez attaché à son fauteuil ? demande-t-elle, en rigolant.

Je pense qu’il aurait peut-être préféré.

— On aurait pu mais … non. On lui a remis un dossier et il est assez important.

— Ah d'accord. Si jamais … il sort de sa grotte avant que tu partes, tu lui dis que j'ai fait déplacer pas mal de cartons à la villa.

— Déplacer les cartons, OK. Mais je ne pense pas qu'il soit apte à entendre quoi que ce soit maintenant.

— Vous me l’avez encore énervé ?

— Énervé non. Ce n’est pas le mot que j’emploierais mais … on a trouvé des infos sur son père et on a pensé qu’il avait droit de savoir.

— Qu’est-ce que vous avez trouvé ? demande-t-elle.

— On a découvert de très bonnes choses qui pourraient le réhabiliter auprès de tout le monde.

— Quelles choses ? De quoi tu me parles ?

Maintenant que j’ai amorcé le sujet autant lui balancer toute la vérité. Surtout qu’elle est capable de débarquer ici dans la demi-heure qui suit.

— C'était un agent de la sécurité intérieure. Il était en mission et il devait piéger mon père.

— Pardon ?

— Je suis sûr que tu as très bien compris.

— Oui, bien sûr que j'ai compris. Mais … comment tu as fait pour avoir ces renseignements ?

— Disons pour faire simple, que je ne les a pas eus légalement, lui répondis-je.

Je préfère ne pas impliquer Greg et Matt. Si on s’est fait prendre, autant prendre tout seul. Je lui dois bien ça.

Greg et Matt me regardent avec un air pincé.

— Avec qui tu as fait ça ?

— Qui te dit que j'étais avec quelqu'un ?

— Depuis tout à l'heure, tu dis « on », alors accouche.

— J’étais tout seul, lui dis-je, en les regardant tous les deux.

Je sais qu’elle n’aime pas le mensonge mais je ne suis pas une balance.

— Ramène tes fesses, tout de suite. C'est un ordre, me lance-t-elle, avant de raccrocher.

Je repose mon téléphone tout en me décomposant.

— On va se faire arracher les yeux, dis-je.

— Merci beaucoup. On t'avait dit que c'était une mauvaise idée, dit Matt.

— On verra ça, si je reviens en vie.

— Elle veut que tu l'amènes ici ? demande Greg, avec horreur.

— On est tous morts, lance Matt.

Je me dépêche d'aller à ma voiture et d’aller chercher Nicole. Au plus vite j’y suis, au plus vite c’est fait.

Quand j’arrive, elle m'attend déjà en bas de l'immeuble. J’ouvre la portière côté passager et attends qu’elle soit bien installée pour repartir.

Je n'ouvre pas la bouche de tout le trajet, attendant qu’elle m’incendie. Quand je me gare devant le commissariat, je sors de la voiture et la laisse passer devant. Vaut mieux pas me mettre en travers de son chemin.

~ Point de vue Nicole ~

J’entends Alex s'arrêter à son bureau alors que je continue jusqu'à celui de John. Je frappe et entre sans attendre la réponse.

John est assis à son bureau, les mains sur la tête. Il a l'air complètement abasourdi. Je tire une chaise et m'assois à côté de lui. Je mets ma main sur son épaule pour lui signifier ma présence mais il ne réagit pas pendant de longues minutes puis il me regarde.

Ses yeux sont très rouges et gonflés. On dirait que cela fait une semaine qu'il n'a pas dormi.

— Qu'est-ce qui se passe ? lui demandais-je.

— Mon père n’est pas un pourri. C’est … c’était un … agent de la sécurité intérieure. Il était tout le temps en mission, en fait. Il n'a fait que nous mentir. Et ma mère qui ne nous a jamais rien dit.

— Peut-être qu'elle l'ignorait.

— Ça m'étonnerait.

— Si c'était la condition pour vous protéger tous les quatre, il a eu raison de ne rien révéler.

— Donc pour toi, c’est mieux de faire croire à sa famille qu’on est un pourri ? me demande-t-il, en se levant.

— Non, c'est sûr. Mais il t'a quand même dit que c'était sa dernière mission.

— Quand il m'a dit ça, il se sentait démasqué. C'est écrit dans son rapport de la veille.

— Je pense que tu devrais aller en discuter avec ta mère. Juste pour que tu puisses y voir plus clair, lui dis-je.

Il continue de regarder ce dossier, les mains sur les hanches. Il est très pensif … je suis sûre qu’il est perdu … mais en même temps qui ne le serait pas ?

— Tu veux m'accompagner ou je te ramène à la maison ? me demande-t-il.

— J'ai encore quelque chose à régler puis je rentre. Pars devant. Je demanderai à quelqu'un de me raccompagner.

Il prend ses affaires et part. Je reste encore quelques minutes dans son bureau puis sors à mon tour. Je dévisage toutes les personnes présentes dans le commissariat et tous les regards se sont tournés vers moi.

— Dans mon bureau, tout de suite, lançais-je, en regardant Alex, Greg et Matt.

Ils se lèvent et marchent au pas de course sans dire un mot. Je ferme la porte derrière moi et me mets devant eux en les regardant.

— Qu'est-ce que vous avez à dire, pour votre défense ? Et je vous préviens, ça à intérêt à être convaincant.

— C'est moi qui en ai eu l'idée, après ce qu'il avait fait pour moi, dit Alex.

— Vous vous rendez compte des conséquences que votre geste peut avoir ? Je n’en ai pas l'impression, demandais-je, en les regardant.

— Tu nous as appris à cerner les gens dans n'importe quelle situation et c'est ce qu'on a fait.

— Et tu crois vraiment, que j'ai besoin de le voir comme ça ? J'ai déjà tendance à m'angoisser pour rien en ce moment, et vous lui foutez ça sous le nez.

— C'était juste pour qu'il soit en paix avec son passé.

— Parce que toi, tu as fait la paix avec le tien ?

— Là, on parle de John.

— Et moi, de toi, lui dis-je.

Matt et Greg regardent Alex du coin de l’œil.

— Et vous, vous êtes fiers de vous ? leur demandais-je.

— Sur la manière dont nous avons travaillé sur ce dossier, pas vraiment, me répond Greg.

— Les personnes qui travaillent pour la sécurité intérieure ont des fichiers super bien gardés. Il faut un niveau d'accréditation très haut pour y avoir accès et encore. Comment vous avez fait ?

Personne n'ose ouvrir la bouche. Je sais très bien qu’ils ont hacké le système informatique mais je veux l’entendre de leur bouche.

— J'attends une réponse et personne ne sortira d’ici tant que je ne l’aurai pas, préviens-je.

— J'ai … piraté leur compte, lance Matt.

— Avec mon aide, continue Greg.

Sur le coup, je ne dis rien mais j'explose quelques minutes après ne pouvant plus me retenir.

— Non mais, vous vous rendez compte que vous nous mettez dans la merde. Ils ont des filtres, des systèmes de protection très hauts. Si jamais vous vous faîtes prendre, c'est nous qui perdons notre place. Vous êtes de très gros idiots, et encore je pèse mes mots. Sortez de ce bureau, je ne veux plus vous voir jusqu'à demain matin et vous n'avez pas intérêt à la ramener, criais-je, en me tenant le ventre.

Bah voilà que les contractions arrivent … forcément je suis énervée et très en colère. J’essaie de m'asseoir sur le fauteuil et serre au maximum de ma force, les accoudoirs.

Je pense que c’est le moment de pratiquer les exercices de respirations pour calmer mes contractions. Il faut que je me calme sinon je suis « bonne » pour les urgences. Au bout d'une heure, les contractions sont toujours présentes mais moins douloureuses. J'essaie de me lever et vais dans la salle commune. Alex, Greg et Matt sont partis et seuls trois ou quatre collègues sont encore là.

— Vous pourriez me rendre un petit service avant de partir ? leur demandais-je.

— Ça ne va pas ?

— Si si ça va. Vous pourriez me retirer trois ordinateurs et les ranger dans mon bureau ?

— On va faire ça mais avant, vous allez vous s'asseoir. Vous êtes toute pâle, commandant.

Ils m'installent sur une de leur chaise et attendent quelques minutes.

— Quels ordinateurs doit-on débrancher ?

— Celui de Cook, Sanders et Bennett, répondis-je.

Tous vont débrancher les ordinateurs et ils jettent des coups d’œil de mon côté pour vérifier que tout va bien.

Une fois que cela est fait, ils rangent leurs bureaux et se mettent autour de moi.

— Vous avez besoin de quelque chose en particulier ? me demande un collègue.

— Je voudrais juste soulager mon dos et me reposer.

— On va vous raccompagner chez vous.

— Je vais rentrer à pied, ne vous dérangez pas.

— Sûrement pas, me disent-ils, d’une seule voix.

Ils me laissent me relever et m'installent à l'arrière de la voiture avec quelqu'un à mes côtés. Ils roulent le plus doucement possible (même un escargot avance plus vite) et se garent, le plus près possible de la porte d'entrée.

En entrant dans l'immeuble, un passe devant moi, un derrière et un sur le côté gauche. On dirait une mission de protection. Je crois qu’ils ont peur de ce que John pourrait leur faire.

Arrivés dans l'appartement, ils insistent pour que j'aille me coucher afin que je me repose. Ils partent après s'être assurés que je vais un peu mieux.

Les contractions s’atténuent au bout de plusieurs minutes et je m'endors presque aussitôt.

Quand je me réveille à 06h00, il fait encore un peu nuit et les draps du côté de John ne sont pas retirés. J’espère qu’il va bien. Je me lève et vais dans la pièce voisine.

Moi qui pensais qu’il était resté chez sa mère, le voilà sur le canapé, endormi. Je reste un moment à le regarder puis vais dans la cuisine et prépare le petit déjeuner.

Je commence par le café et le chocolat. Pendant qu'ils coulent, je coupe le pain et beurre les tartines. Puis j’essaie d'attraper le plateau, qui est rangé en hauteur, bien évidemment. Malgré mon énorme ventre, je réussis à le prendre, sans rien faire tomber.

Je dispose tout dessus et le transporte jusqu'à la table du salon en essayant de ne rien faire tomber.

Seconde étape, réveiller l'homme qui dort en douceur.

D'habitude, le simple fait que je le touche le réveille mais là, rien. J'essaie alors de lui mettre son bol de café sous le nez et là, il commence à bouger. J'en profite pour lui faire un bisou. Il ouvre les yeux et sourit.

— Bien dormi ? lui demandais-je.

— Ça va.

— Tu es rentré tard ?

— Vers 02h00. C'est pour ça que j'ai préféré dormir sur le canapé, puis j'ai lu le mot sur la table.

— Tu aurais pu venir quand même, je me suis sentie seule dans ce grand lit.

— Et … tu vas me punir comme la dernière fois ? demande-t-il, en souriant.

— Mais, dis-moi, tu m'as l'air très en forme.

— Je crois que c'est le fait d'avoir dormi sur le canapé.

— Mais bien sûr.

Quelqu'un frappe à la porte. Je me relève et vais ouvrir.

— Est-ce que tu peux m’écouter deux minutes ? interroge Alex.

Je lui réponds en lui claquant la porte au nez. Il ose se pointer à cette heure-ci chez moi.

— C'était qui ? demande John.

— Le voisin. Le chat est encore allé lui rendre visite, mentis-je.

Je m'assois sur le canapé et commence à manger, quand un autre coup est donné à la porte. John va ouvrir et découvre Alex, Matt et Greg. Ah génial, les deux autres se sont ramenés aussi.

— Qu'est-ce que vous faites là ?

— On était venu discuter avec Nicole mais vu que tu es là, tant mieux. On peut entrer ? dit Alex.

Il les laisse entrer et Alex me dévisage. C’est le monde à l’envers, on dirait que c’est moi qui ai piraté le système informatique et ils sont venus me punir. En voyant ça, John comprend qu'il se passe quelque chose.

— Qu'est-ce qui se passe ? demande-t-il.

— Rien, lui répondis-je.

— Alors, pourquoi vous vous tuez du regard ?

Ok ils sont venus faire les malins chez moi de bonne heure, tant pis pour eux.

— … Ces trois idiots ont eu un comportement qui pourrait nous coûter nos places.

— Comment ça ?

— Vous lui expliquez ou c'est moi ? interrogeais-je, en les regardant tous les trois.

Aucun des trois ne se regarde, ils préfèrent me fixer moi.

— Le dossier que tu as trouvé sur ton bureau quand tu es revenu de ta pause, c'est nous qui l'avons monté.

— Je sais.

— Comment ça tu sais ? questionnais-je, surprise.

— Ce sont les seuls à ne pas avoir regardé autour d'eux quand j’ai posé la question.

— Et bien sûr, tu sais comment ils ont fait ? lui demandais-je.

John les regarde.

— On … on a piraté le dossier dans le service de la Sécurité Intérieure, lui dit Matt.

Sur le coup, John ne réagit pas, aucune manifestation de sa part.

— Vous avez mis combien de temps pour pirater ce service ? demande-t-il.

Il est sérieux là ? C’est la seule question qui lui est venu ?

— Deux bonnes heures, lui répond Matt.

— Et en deux heures, vous avez réussi à monter un dossier de cette taille ? questionnais-je.

— Deux heures chacun, répond Greg.

— Il y a une embrouille quelque part, dis-je.

— Pourquoi ? demande Alex.

— Normalement, vous n'auriez pas tenu cinq minutes. Même Stéph n'a pas réussi à le pirater jusqu'au bout, répondis-je.

— On les a peut-être trop bien formés, dit John.

— Tu n'es quand même pas en train de leur jeter des fleurs ?

— Bah, il faut reconnaître qu'ils sont très doués.

— Attends, on risque nos places pour eux, là. Si le commissaire divisionnaire l'apprend, on est mort.

— Oui, mais tant qu'il ne le sait pas, on ne risque rien.

Il reste muet quelques secondes, puis reprend la parole.

— Vous ne touchez plus aux ordinateurs, au cas où.

— De toute façon, je les ai fait retirer hier soir, lançais-je.

— Pourquoi ? demandent les garçons.

— Vous vous attendiez à quoi, franchement ? Certainement pas à des félicitations.

— Tu les as rangés où ? me demande John.

— Dans mon bureau. Ne t'inquiète pas, dans l'état de colère où j'étais, je n'aurais pas pu me baisser.

John réfléchit un moment à la suite des événements.

— Tu as de la chance d'être en congé à partir de mercredi. Vous, vous allez faire profil bas et la mettre en veilleuse.

— Ne te fatigue pas, je les ai déjà mis au parfum.

— Très bien. Maintenant, nous allons finir de nous préparer et on vous retrouve au bureau.

— OK, dit Alex.

Nous finissons notre petit déjeuner puis passons à la salle de bain pour ensuite nous habiller. Une fois prêts, nous montons dans la voiture qui file en direction du commissariat.

On dirait que la chance ne nous sourit pas car le commissaire divisionnaire est installé sur un des bureaux centraux et nous attend, apparemment.

— Je m'en occupe, me dit John, en chuchotant.

Nous nous séparons et je file dans mon bureau pendant que John va le voir.

~ Point de vue John ~

— Vous avez besoin de quelque chose, monsieur ? demandais-je.

— Oui. Je viens vous voir au sujet de votre proposition de promotion.

Je reprends mon souffle.

— Si vous voulez bien, nous allons passer dans mon bureau.

Nous allons dans mon bureau.

— Je vais aller droit au but … Vous avez pris une décision ?

— Oui … j'ai longtemps hésité avant de me décider. J’ai choisi de privilégier ma famille. Et euh … d'accepter le poste de commissaire.

— Pourquoi ce poste-ci ? me demande le commissaire divisionnaire.

— Pour des raisons familiales même si Nicole a essayé de me pousser pour le poste de l'armée. Puis, je pense que j'ai fait mon temps en tant que commandant et que formateur au tir dans l'armée.

— Tout cela me semble correct, vous prenez une excellente décision. Pour officialiser tout ça, je vous envoie les papiers dans la journée que vous me faxerez en retour.

— Merci, Monsieur.

Il s'apprête à partir quand il se retourne.

— Juste une dernière chose, Matthews ... Je suis sûr que vous serez à la hauteur de votre père.

Il part juste après la fin de sa phrase, en me laissant, très perplexe.

Qu’a-t-il voulu dire ? Sait-il quelque chose que j’ignore à propos de mon père ?

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