Réunion des cristaux astraux

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Après cette histoire de petit garçon, Quashirell n'avait pas vraiment eu le temps de faire son deuil. Elle était reine et les reines devaient toujours faire face, même aux choses horribles. Car, même si beaucoup de gens s'occupaient de préparer le rituel de la pleine lune, la souveraine regardait de loin ce qui se passait. Elle était également demandée par divers artisans comme pour choisir sa tenue ou bien ce qu'elle souhaiterait dîner dans les prochains jours.

Le lendemain, une fois de plus, le jour n'était pas encore levé lorsque la demoiselle à la chevelure argentée dû ouvrir l'œil. Sa servante la secouait gentiment, une chandelle allumée à la main.

  • Les prêtres du temple d'Aäm arriveront à l'aurore, selon leur messager, votre Majesté. Voulez-vous les accueillir ?

La souveraine grogna, elle dormait pourtant si bien, enroulée dans la chaleur de ses draps et des couettes fourrées de plumes. Néanmoins, elle ne gâcherait pas la visite des prêtres du nord pour quelques heures de sommeil supplémentaires.

Sans rien dire, elle s'extirpa des couettes et fit ses ablutions dans la petite bassine d'eau et essence de rose en face d'un miroir. Pendant ce temps, sa servante préparait ses vêtements ainsi que ses bijoux avec soin. La robe était simple de couleur bleu turquoise, mais cette dernière serait assurément camouflée par son lourd manteau de fourrure qu'elle porterait lorsqu'elle sortirait de cette chambre. Le plus long dans ces préparations fut la coiffure de la reine. Les tresser pour les enrouler en un chignon élégant demandait plus de cinq minutes de travail. Mais une fois cela fait, la souveraine était prête et satisfaite de ne pas sentir ses mèches fines s’emmêler au moindre coup de vent.

Ce fut sur son propre cheval, un magnifique pur-sang noir, qu'elle accueillit les hommes pieux d'Aäm. Ces hommes venaient du nord de son petit royaume, leur temple était reculé dans les montagnes où le vent soufflait beaucoup plus que dans les plaines où se trouvait la capitale. Respectueuse, elle souhaita la bienvenue au petit cortège avant de les accompagner, elle-même, jusqu'au château.


Il était important qu'elle fasse bonne figure devant ces hommes. Après tout, ils étaient gardiens du cristal de Saturne, l'un des sept cristaux essentiels au rituel de sélection du prochain élu, du prochain souverain. Ces hommes dévoués auraient tous des quartiers réservés et gardés.


Le reste des prêtres, les six autres délégations arrivèrent dans la soirée et Quashirell remarqua avec déception que tous ces hommes et femmes étaient loin de s'entendre. Certains avaient dû être déplacés dans le château pour ne pas partager un même couloir. La souveraine peinait à comprendre ce comportement. Cependant, elle accéda docilement à la requête. Tout devait se faire le plus paisiblement possible et elle ne pouvait pas user de ses pouvoirs de paix en permanence sous peine de s’épuiser trop rapidement.

Ce soir-là, un banquet avait été organisé pour fêter le début de ce grand changement pour le royaume. Quelques figures nobles s'étaient ajoutées aux nombreux convives et encourageaient les futurs candidats à cette élection arbitraire. Devant cela, Quashirell éprouvait de nombreuses difficultés à garder le sourire.

Il lui était compliqué d'être heureuse pour son neveu ses trois nièces dont l'un d'entre eux allait être choisi par les astres en sachant qu'elle serait dépossédée de tout. Elle devrait leur transmettre son héritage sans avoir eu le temps de vieillir. Ses pouvoirs ralentissant son vieillissement, elle ne mourrait pas lorsque ses dons se seraient arrachés de son âme. De plus, observer chaque noble faire des courbettes aux potentiels futurs souverains et souveraines lui faisait l'effet de recevoir une dague en plein cœur. Ses sujets s'échappaient déjà de son contrôle tandis qu'il lui restait encore quelques semaines à gouverner.

Épuisée par les danses et les chuchotements, elle prétexta un petit malaise pour aller se coucher. S'éloigner de ces gens qui s'excitaient un peu trop à l'idée de lui dire au-revoir à elle et sa politique trop douce et généreuse. S'éloigner de ces gens qui la remplaçaient déjà alors qu'elle était toujours que le trône.

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