Fragilité d'une souveraine

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L'encre semblait faite de colère et de rage alors que les mots n'étaient que sang et folie. L'ancien roi, le prédécesseur de son prédécesseur avait sombré dans l'ombre à cause de la perte de ses pouvoirs et de son trône. Quashirell avait eu les larmes aux yeux, elle avait pleuré de voir ce que la nouvelle sélection pouvait faire. Elle avait peur, encore plus maintenant qu'elle avait une preuve des ravages de la passassions de pouvoir.


Épuisée, elle s'était endormie sur l'ouvrage et ce ne fut que le lendemain midi qu'elle fut retrouvée par son frère, Shitrim. Les grandes mains chaudes et douces de l'homme l'avaient réveillé de son sommeil agité et aussitôt, elle s'accrocha au cou rassurant de ce membre pilier de cette famille. La reine était effrayée et complètement sous le choc de ce qu'il s'était passé depuis des générations : des meurtres de sang-froid, des étranglements ainsi que des sacrifices d'enfants. Tout cela décrit dans les moindres détails pour coller aux mieux aux souvenirs de Guarynor


Tandis que sa petite sœur s'accrochait à son cou, Shitrim n'eut pas le cœur de lui dire qu'elle avait un rôle à tenir, que son rôle de reine n'était pas comme un masque que l'on pouvait mettre et retirer. Mais elle semblait si fragile à cet instant que par réflexe, il l'a serré contre lui, la portant avec délicatesse. Elle était frigorifiée d'avoir passé la nuit dans cette pièce sombre et froide où aucun feu n'avait été allumé. Il était curieux de la raison de la présence de la reine ici. Mais un coup d'œil à l'ouvrage ouvert, un soupire désespéré s’échappa de ses lèvres, et dire qu'avec leur aînée, ils avaient travaillé si dur pour cacher la vérité à cette petite sœur choisie.


- Je suis vraiment navré... Tu n'aurais pas dû l'apprendre de cette manière... Lui murmura-t-il avant de déposer ses lèvres sur le front de la jeune femme, la portant avec délicatesse. Tu as besoin de dormir correctement. Finit-il par grogner, inquiet pour la santé de la jeune femme qui le serrait à l'en étouffer.


Mais Quashirell resta muette. Comment pouvait-elle dire encore quelque chose tandis que les images des enfants innocents égorgés la hantaient encore. Elle aurait très bien pu se faire tuer, elle aussi, avant que la lune ne la choisisse.


De plus, cette nuit, elle avait compris que chaque candidat courrait un grave danger jusqu'à l’élection du prochain monarque. Un danger mortel.


Elle s'était promit de tout mettre en place pour prendre soin de ses nièces et de son neveu, de les protéger. Elle s'était juré qu'elle ne serait pas comme cet horrible Guarynor qui n'avait voulu que la disparition de toute sa famille et qu'il l'avait fait pour accéder au trône. Ce choc l'empêchait de parler. Et de toute manière si des mots avaient franchis le seuil de ses lèvres, la souveraine était persuadée que seuls des sanglots seraient venus combler son mutisme.


Shitrim avait installé dans son lit sa petite sœur, l'avait lui-même bordé, ignorant l'hystérie de la servante attitrée de la reine qui s'était certainement arraché les cheveux depuis qu'elle avait perdu sa maîtresse de vue. Le prince avait fini par lui ordonner de sortir pour pouvoir se retrouver un peu plus seul avec sa majesté.


- Écoute, Quashirell... Je suis conscient que toutes ces choses sont horribles. Tout le monde en est conscient. Mais c'est du passé. Ce genre de pratiques barbares n'a plus lieu d'être. Guarynor n'était qu'un fou mégalomane et orgueilleux. Toi, tu es douce, et gentille. Tu n'ordonneras à personne de tuer des enfants... Tout comme je ne ferais jamais rien dans ce sens également. Je l'ai juré à notre mère lorsque les prêtres ont annoncé l'alignement des planètes qui t'as fait reine... et je protégerais notre famille. Tu le sais, n'est-ce pas ? Que tu peux compter sur moi...


La sincérité de Shitrim troublait la demoiselle qui avait lu trop d'atrocité pour croire que la roue avait enfin tournée pour le sang Varalÿn. Et pourtant, les lèvres de son frère qui effleurèrent sa main l'apaisèrent et l'encouragèrent à se reposer.


Aussitôt, la reine retournait dans les bras de Morphée pour se reposer correctement sur le matelas confortable.

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