Les pensées du Général Draph (2)
« Extrait du Journal du Général Marlon Draph »
Mon inquiétude de cesse de grandir. Pas seulement à cause de la sélection de la lune qui approche. Je m'inquiète beaucoup pour notre royaume et la tournure qu'il prend. Nos troupes aux frontières ne font que d'essuyer les assauts de nos voisins et aucun dirigeant n’autorise à envoyer du renfort. Prétextant que la neige pourrait leur faire perdre des hommes ! Néanmoins, à patienter de la sorte, nous n'aurons plus personne aux frontières pour les défendre au moment où les beaux jours seront de retour.
Et je commence aussi à m'interroger plus sérieusement sur la régence ponctuelle du prince Shitrim. Je l'observe depuis maintenant quelques jours et son comportement fait que ma confiance en lui diminue chaque jour. Je sais que je risque beaucoup à ainsi coucher mes pensées sur le papier, mais je ne peux écarter cette mauvaise impression qu'il me donne... Après tout, je le connais depuis longtemps, depuis l'enfance, et nous avons tous deux essuyé de nombreux coups durs et jamais, je ne l'ai vu arborer un visage aussi satisfait.
Depuis l'enfermement constant de la reine, le prince ne cesse de prendre sur lui les responsabilités que seul un souverain devrait avoir à endosser. Et je ne dis pas cela parce que le prince Shitrim s'occupe en ce moment même de redorer sa propre chambre où bien qu'il s’occupe d'écrire aux souverains voisins. Non, ce qui m'inquiète le plus est cette étrange lueur dans son regard lorsque, nonchalamment assit sur le trône, il méprise le serviteur autant qu'il ignore mon épouse, sa propre sœur. Cela affecte beaucoup ma Dame qui m'a fait part ne l'avoir jamais vu autant jubiler, aussi fier. Et alors, je peux qu'être d'accord avec elle, de partager ses craintes.
Alors, à nouveau, je m'interroge. Je me demande si Shitrim, comme le hurlais le jeune Eliam, ne serait pas membre des comploteurs qui auraient assassiné ma fille. Je n'ai aucune preuve, évidement, seulement des suppositions, mais je creuserais mes idées et trouverait des preuves si ces dernières existent.
A partir de maintenant, je me méfierais de ce prince qui m'avait toujours assuré, dans nos jeunes années, que le pouvoir ne l'intéressait guère.
Annotations
Versions