Encore une journée en cage

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Cela ne faisait qu'à peine deux jours qu'elles se trouvaient là. Enfermées comme des animaux dangereux. Quashirell ne bougeait pas. Bouger signifiait avoir froid et elle était déjà congelée de n'être que seulement vêtu d'un simple drap. Du fait de ne pas bouger, elle observait sa nièce. Sa nièce autrefois si espiègle et rieuse. Maintenant, elle n'était plus que l'ombre d'elle-même. Elle avait gardé ce même regard apeuré depuis qu'elle avait ouvert les yeux et qu'elle avait pu un peu bougé malgré la blessure qui la faisait souffrir. Son pansement était changé chaque matin et chaque soir, mais cela serait-il suffisant à éviter l'infection ? Quashirell espérait que cela suffirait. En tous les cas, Fyo lui faisait penser à un pauvre animal abandonné. Surtout lorsque la demoiselle se mettait à penser à son frère... Ses yeux se mettaient à briller de tristesse tout comme ses lèvres étaient prises de tremblement.


Mais alors qu'elle faisait le bilan de cette dernière journée, Quashirell ne se trouvait pas forcément en meilleur état. Elle se retrouvait sans pouvoir, sans titre, sans personne. Elle était seule bien que Fyo lui tienne compagnie dans cette cellule. Elle était perdue et se disait que peut-être, la folie commençait comme cela. Pour couronner le tout, elle avait été trahie par son propre frère, celui-là même qui lui avait promis d'être son allié, d'être toujours là à ses côtés. Il l'avait tout simplement jeté dans une prison gelée. Autant dire qu'il aurait mieux fait de la laisser seule dans les bois près d'une meute de loup, l'agonie n'en aurait été que moins lente et moins désagréable.


Leurs paires d'oreilles finirent par se dresser au son de bruits de clé du geôlier. Ce dernier n'était pas aimable et ce n'était plus l'homme que Quashirell avait choisi quelques années plus tôt. Non il s'agissait d'un jeune garde très sévère et au regard sadique qui semblait s'intéresser d'un peu trop près à la princesse. Quashirell ne disait rien mais serait prête à défendre son unique nièce avec toute la force et l'acharnement qu'il faudrait si cette dernière venait à être maltraitée par ce garde.


Les femmes avaient espoir de voir un peu plus de nourriture que d'habitude, mais ce n'était qu'une simple lettre. Un morceau de parchemin de qualité grossièrement coupé. Sûrement à la va vite.


- Pour vous, princesse Fyo. Grogna l'homme en tendant le bout de papier à la concernée.


Sans attendre, la demoiselle piqua rapidement le mot, surprenant le gardien par sa rapidité. Cela avait fait souffrir l'épaule encore terriblement fragile de la princesse mais elle n'ajouta rien et attendit que l'homme ait disparu pour ouvrir le papier plié en deux.


- C'est l'écriture de Phoelyx ! Souffla-t-elle pour mettre l'ancienne reine dans la confidence.


« Tout est de ma faute... Je ne voulais pas de cela. Je ne voulais pas que tout cela arrive... Pardonnez-moi ma tante, pardonne-moi, Fyo... Je trouverais un moyen pour tout arranger. Vraiment. Je vous veux auprès de moi toutes les deux. »


Les joues de la princesse s'étaient mises à rosir tandis que son regard s'illuminait d'un nouvel espoir. Son frère ne l'avait pas oublié ! Son frère allait les aider. Son frère allait les sauver.

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