Un tour de clé pour la liberté

3 minutes de lecture

Fyo ne savait plus depuis combien de temps elle s'acharnait avec sa tante. Elles avaient observé les barreaux, essayer de les tordre avec leur vêtement, mais en vain, les deux femmes ne semblaient pas posséder assez de force pour venir à bout de leur prison d'acier. A s'agiter de la sorte, elles s'étaient épuisées. Quashirell avait proposé à sa nièce de se reposer un peu, elle profita de ce petit moment pour réfléchir à un moyen de s'en sortir.


- Essaye encore avec tes pouvoirs, Fyo.

- Mais je ne sais...

- Je sais, mais tu peux y parvenir, il suffit d'avoir un peu plus confiance en toi. Coupa l'ancienne souveraine, désespérée.


A dire vrai, Quashirell ne savait absolument pas si les pouvoirs du sang Varalÿn pourraient les sortir de là. Après tout, ils fonctionnaient principalement sur les êtres vivants, même les plantes, mais elle n'avait jamais rien vu de tel sur les objets inanimés. Du moins n'avait-elle jamais eu l'occasion de tester. Encore moins ces pouvoirs sombres.


La femme observa la demoiselle se concentrer alors, faire le vide dans son esprit avant de tendre ses mains en direction de la porte qui les tenaient encore au piège.


Le soleil s'était rapidement couché, comme s'il fermait les yeux sur leurs tentatives vaines, comme s'il refusait d'être témoin de leur échec. La lune était croissante maintenant, mais ne diffusait que trop peu de lumière pour que leur cellule soit éclairée. Les deux femmes évoluaient donc dans une épaisse pénombre, se déplaçant en frôlant les murs sales.


Finalement, épuisée, Fyo se laissa tomber une nouvelle fois sur leur paillasse de paille qui commençait à moisir. D'un revers de main rageur, elle essuya la sueur qui lui coulait du front, elle faisait de son mieux pour reprendre son souffle alors que sa tête lui tournait.


- Je suis navrée, ma tante, mais je n'y arriverais pas. C'est impossible. Gémit la petite reine, sur le point de fondre en sanglots.


Quashirell essaya de la rassurer avec quelques mots, mais se fut vain, sa voix n'était pas généreuse en compassion ce soir. Elle lâcha un gémissement de peine avant de se laisser glisser sur le sol de terre battue après avoir secoué une dernière fois les barreaux.


Les minutes se mirent à filer alors, plongeant les deux prisonnières dans un mutisme presque religieux. Peut-être qu'elles priaient pour leur salut, peut être elles cherchaient encore un moyen de filer d'ici avant leur exécution.


Elles avaient commencé à somnolé après avoir fait tant d'efforts, que pouvait-elle bien faire d'autre en attendant leur mort prochaine.


Quashirell fut la première à l'entendre, ce tour de clé léger dans le verrou. Elle se redressa rapidement sur ses jambes près à se défendre si nécessaire. Dans la nuit, elle pouvait distinguer une silhouette masculine derrière les barreaux. La porte s'ouvrit alors lentement, avec un léger couinement, mais rien de bien significatif.


- Mes reines... Souffla ce corps qui laissait la porte finalement grande ouverte.

- Eli... Commença Quashirell, rapidement coupé par une main sur sa bouche, lui intimant alors d'être plus discrète.

- C'est moi. Je suis là pour vous aider. Reprit-il en entrant finalement dans la cellule. J'attendais le bon moment pour vous montrer le chemin des écuries. Les gardes doivent être en train de manger et les serviteurs terminent de ranger le repas. C'est le moment où jamais ! Assura l'homme qui était maintenant au-dessus de Fyo.


Fyo était trop épuisée pour bouger pour le moment, Eliam la prit donc dans ses bras, tremblant sous son propre manque d'énergie, mais il puisait dans sa volonté pour ne pas fléchir.


La reine douairière n'attendit pas plus d'explication pour sortir de sa cellule, sans chercher à reprendre la clé ou bien à refermer la porte. Les gardes doivent être en train de manger et les serviteurs terminent de ranger le repas.


Après avoir réussi à esquiver sans mal un petit groupe de serviteurs et un duo de garde à l'extérieur, le trio de rescapé arrièrent à voler deux beaux chevaux, celui de Quashirell et un autre de coursier. Eliam avait pris avec lui la jeune reine, laissant monter Quashirell sur le sien.


- Où allons-nous maintenant ? Demanda Quashirell qui ne savait s'il devait prendre vers l'est ou le sud où se trouvaient les royaumes voisins les plus proches où elles pourraient demander asile.

- L'endroit où vous serrez le plus en sécurité, c'est au temple des Vierges de Vénus. La délégation pour la Sélection doit être sur le chemin du retour...


L'ouest alors ? Mais cela nous rajoute du chemin ! S'inquiéta la cavalière qui suivait tout de même les conseils de l'homme qu'elle avait fait emprisonner à vie. Cela n'avait plus aucune importance maintenant.


- Je sais, mais je n'ai pas d'autre solution. Les prêtres et les prêtresses des cristaux ne sont pas dépendants de la politique du royaume, les vierges sauront prendre soin de vous. Conclu Eliam avant de lancer son cheval sur un petit galop maintenant qu'ils étaient hors de la ville et qu'ils avaient passé la garde pour longer la forêt.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Am@nda ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0