Chapitre 5 : Archibald

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La neige était tombée en abondance dans la nuit, recouvrant d’un tapis blanc épais, la route menant au bourg de Greystone. Les rayons du soleil avaient percé les derniers nuages, faisant scintiller les branches d’arbres, tels des diamants. Haley, une belle Comtoise de robe alezane aux crins lavés, trottait à bonne allure. Un nuage de vapeur se dégageait de ses naseaux.

Recroquevillée sur la banquette de cuir rouge, Rose était emmitouflée dans une couverture de laine tandis qu’Hagrid conduisait l’attelage en sifflotant. Malgré les notes de cette douce mélodie, elle ne pouvait s’empêcher d’être triste en repensant au visage de Mercy, lorsque Manfred s’était saisi du livre. Quel courage il lui avait fallu pour oser sortir l’ouvrage de sa cachette et le présenter à deux personnes qui ne lui étaient pas intimement liées. Cette femme avait beaucoup souffert de la médisance et des railleries, après le méfait dont on accusait son fils. Mais son cœur de mère ne pouvait se résoudre à cette ignominie. Depuis le jour de l’annonce de sa disparition, elle attendait un message, un espoir qu’il soit vivant quelque part, pour enfin pourvoir se disculper.

Pendant de longues minutes, elle avait dépeint le portrait de son enfant comme un garçon enjoué, à l’esprit brillant. Avide de connaissances et d’aventures, c’est tout naturellement que sa mère lui parla de la terre de l’autre côté des Confins, au-delà des nuages de cendres, celle que les sangs mêlés appelaient : « La Terre des illusions ». Chaque soir, Archibald demandait à sa mère de lui raconter ce monde où la magie n’opérait que sur une toile nommée « écran », dans une salle obscure. Elle l’avait bercée toute son enfance de récits détaillés, nourrissants son imagination de folles épopées et son cœur d’une passion pour les autres, le conduisant naturellement à des études de médecine. Aussi, quand le monde qu’il chérissait plus que tout s’embrasa, il annonça à ses parents qu’il s’engageait dans la Guilde, au nom de l’ancien code.

Le « Livre des Figures », volé par Archibald, était le bien le plus précieux gardé par la Guilde du cercle des sages, le Circulus Sapientes. En son sein, cette organisation était représentée par des hommes et des femmes d’âge murs, recrutés aussi bien parmi les sangs communs que les sangs mêlés. Leur unité garantissait la cohésion et l’existence des deux mondes, d'une part celui des sorciers et de l'autre, celui de la Terre des illusions. La trahison de son fils était impossible.

Rose revoyait le visage de Manfred. Sa compassion dans ses gestes et ses paroles qui avaient bouleversé Mercy. Tout naturellement, il l’avait remercié pour sa confiance, lui assurant son soutien et son indéfectible loyauté.

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