38. La ville fantôme

13 minutes de lecture

Martine est si bavarde que la chevauchée ne paraît pas durer une heure. Elle arrête nos chevaux sur les hauteurs d’un vallon. Dans la cuvette, des croix êvaniques entourent les ruines d’un village, construit autour d’une arène. Nous buvons chacun une gorgée.

— Une ville fantôme, constate Urbain.

— Si j’en vois un, je vous fais signe, nous informe l’aveugle.

— Comment nous allons trouver ce que l’Église veut interdire ? demande Daniel.

— Et bien, réfléchis-je. Les salles qui voyagent entre les mondes semblent être des espaces clos. Ils ont dû condamner un accès.

Je talonne Marmiton en claquant de la langue, et guide notre file indienne vers le sentier. Mon âne se laisse mener sans rechigner. Les sabots s’enfoncent dans le sable meuble, les chevaux glissent, jusqu’à ce que nous parvenions au premier mur.

— Séparons-nous, proposé-je.

Marmiton avance en premier, et je le laisse choisir au hasard de son instinct entre quelles maisons passer. Pas besoin de descendre de la selle pour scruter, car La plupart des toits se sont effondrés avec le temps. Tout ce qui a été fait de bois n’existe presque plus. La ville a été abandonnée, et ses habitants ont tout emmené. Quelques lézards qui se dorent les écailles, s’éclipsent au son des sabots. Au sommet de la muraille cernant l’arène, un vautour nous guette, pendant que ses deux copains tournent toutes ailes déployées.

Terminant mon inspection je croise Jésus.

— Tiens, tu fais le tour aussi ?

— Je n’ai encore rien trouvé, me sourit-il.

Sa jument suit Marmiton, alors que je le fais passer entre les grilles rouillées de l’arène. Les marches sculptées entourent la petite piste. C’est bien plus petit que le colisée de Rome, mais on s’imagine les spectacles qui devaient s’y dérouler. J’indique à Jésus :

— Cela fait plus grand que vu depuis les hauteurs.

— Je me disais, aussi.

Marmiton fait demi-tour sur mon ordre, puis je retrouve les jumeaux. Martine chevauche avec eux. Daniel me demande :

— Un puits, ça compte ?

— Pourquoi ?

— C’est la seule chose condamnée.

— La ville a été désertée après la sécheresse, indique Martine. La source s’est tarie, et les gens ont dû partir.

— Un puits à sec ne nécessite pas de poser des croix, raisonne Jésus. Les gens ne vont pas revenir s’il n’y a pas d’eau.

— Mais il y a peut-être un lien, marmonné-je.

Les jumeaux nous conduisent jusqu’au puits au centre du village. Il n’y a plus de seau accroché à la vieille corde. Une immense pierre bloque les traverses qui le recouvrent. Je demande :

— Pourquoi condamner un puits qui n’a plus d’eau ?

Urbain saute de son cheval, puis passe une corde autour de la pierre. Son frère l’aide et ils l’accrochent au pommeau d’une selle. Daniel nous dit :

— Nous poussons, Urbain tire.

Une fois descendus de cheval, nous poussons tous sur le roc immobile. Le cheval se met à tirer, et après quelques efforts, la pierre roule sur le sol. Le bois sec des traverses craque et l’une d’elle se fend en deux, sombrant au fond du puits. Le bruit résonne jusqu’à nous. Nous discernons à peine le fond, remplis de cailloux et de sable.

— Il a l’air comblé, commente Daniel. Mais ça résonne sacrément.

— Je vais aller voir, dis-je.

— Attends, je change la corde, me dit Urbain. Juste au cas où tu tombes.

Il ôte la vieille corde du rouleau de fonte rouillée, puis y attache la sienne avant de tourner la manivelle pour l’enrouler. Une fois fait, il me l’attache autour de mon buste. Martine s’inquiète :

— T’es sûr que ça va tenir ?

— Pourquoi ça ne tiendrait pas ? Fanny, tu es prête ?

— Attendez que j’allume.

Je sors mon téléphone de ma poche. Le temps qu’il s’allume, Martine s’étonne :

— C’est quoi ?

— Un téléphone portable, mais c’est pour m’éclairer que je l’allume. Ça ne capte pas, ici.

— Ça, c’est un téléphone ?

— Ça n’existait pas quand tu es partie de notre monde ?

— Pas sous cette forme. Il n’y a pas de touche ?

— C’est tactile, regarde.

Je lui montre le clavier, puis lui affiche une photo des Marais Rouges.

— Je peux faire des films, des photos. Mais la batterie ne tient pas très longtemps.

— Il faut absolument que tu me racontes tout ce qui a changé depuis 1997.

— Ça marche. Après l’exploration. Vas-y Urbain, je suis prête.

Je serre les coudes contre mes flancs, puis me place dans le vide. La corde descend tout doucement, au rythme grinçant de la manivelle. Lorsque mes pieds touchent le fond, j’éclaire le sol qui a visiblement raviné à l’intérieur d’une galerie. Le téléphone rangé, je gratte le sable et déplace les cailloux pour m’ouvrir un passage. Un long couloir en pierre se dévoile à la lumière de mon portable. J’enlève la corde et leur crie :

— Il y a un chemin.

— OK ! Nous t’envoyons Jésus.

Jésus grimpe sur le muret, puis les garçons le descendent. Je me faufile, les pieds en premier vers la galerie, puis continue de l’agrandir en tirant les cailloux vers moi.

— Par ici. Il y a un passage étroit.

Jésus le tâte puis s’engage la tête la première.

— Tu n’as pas froid aux yeux, lui dis-je.

— Jamais.

— Chaud en-dessous ! s’exclame Martine.

Ses bottes se posent sur la roche et elle nous hèle :

— C’est là-dessous ?

— Oui, viens ! l’appelé-je.

J’éclaire avec mon téléphone portable.

— Les garçons restent en haut pour veiller sur les chevaux.

— Les poltrons, rit Jésus.

— C’est mieux pour nous remonter, dis-je.

J’avance la première. Le sol est sec, parfaitement dallé. C’est extraordinaire les secrets que l’homme peut laisser derrière-lui. Le couloir n’est pas très long, et il débouche dans une pièce à l’intérieur de laquelle nous pouvons tenir debout, les cheveux à ras le plafond. Martine conclut :

— Un cul de sac !

— Ou pas.

J’avance jusqu’à la stèle placée au milieu. Ma main s’arrête positionnée sur l’interrupteur, tandis que cette question m’angoisse : vers quel monde va-t-elle nous conduire ? Le corridor disparaît, brutalement masqué par une grande paroi de béton. De l’eau se met à ruisseler entre les moellons.

— Qu’est-ce qui se passe ? demande Jésus.

— Fanny nous a enfermées et de l’eau est en train d’inonder la pièce.

— Elle est froide ! constate Jésus.

— Appuies ! m’ordonne Martine, autoritaire.

Alors que je m’apprête à obéir, une sonnerie familière me parvient.

— Qu’est-ce que tu attends ?

— Attends ! Je reconnais ce bruit !

— Ça monte vite ! panique Jésus.

— Taisez-vous !

Ma voix autoritaire impose le silence. J’aurais juré avoir entendu une tonalité. Les murs se mettent à vibrer. Le son électrique d’un moteur monte, et le bruit de carlingue d’un vieux train résonne. C’est très familier, mais mes souvenirs peinent à reconnaître et le son s’éloigne.

— Le métro ! s’exclame Martine.

— Le métro à pneu ! m’exclamé-je. Nous sommes chez nous !

Jésus s’accroche à Martine pour garder la tête hors de l’eau.

— Je ne voudrais pas vous déranger, mais ça monte !

Je presse l’interrupteur. Le mur disparaît et l’eau se précipite dans le corridor. Martine et moi nous exclamons de joie.

— Il faut casser ce mur ! s’exclame-t-elle.

— On va revenir avec des pioches !

— On met quelqu’un avec un saut en haut. On prendra le temps que ça faut, mais à chaque fois que l’eau est trop haute, on la vide, et on remonte l’eau avec les seaux. On prendra le temps que ça faut pour arriver dans le tunnel. Et tant pis si on inonde le métro !

Je suis folle de joie et d’excitation. Je ne peux contenir ma liesse.

— Trop bien ! Trop bien ! Trop bien ! Et au pire, si l’eau rentre dans le tunnel, ça va les attirer, et ils pourront nous aider à creuser depuis l’autre côté.

— Vite ! s’exclame Martine. Rentrons ! Je vous fais le meilleur repas de toute votre vie, et demain, nous reviendrons avec de quoi tenir quelques jours. Ce doit être un mur assez épais. — Elle ouvre la marche. — Et c’est sûrement ferraillé.

Elle rampe sur le sable humide puis passe la corde sous ses bras.

— Trop bien ! dis-je à Jésus.

— Une bonne exploration, en effet, dit-il. C’est quoi un métro ?

— C’est un train qui roule sous terre. Vas-y, la corde est redescendue.

Il se glisse hors du corridor, puis les garçons le remontent par à-coups. Il leur crie :

— Ne faites pas comme si j’étais lourd !

L’ombre de Jésus quitte le sol, alors je me place à mon tour, impatiente de revenir ici avec des outils. Je veux bien creuser jusqu’à en avoir les mains en sang si ça me permet de revenir chez-moi.

Lorsque j’arrive au sommet, un homme en noir braque une carabine vers moi. Il a les cheveux blancs, le visage émacié et austère. Un second plus jeune un revolver dans chaque main surveille mes amis qui se tiennent à genoux, mes mains sur la tête, à plus de vingt mètres du puits. Le vieux articule.

— Et de quatre. Vous pouvez descendre, Madame. Et toi, tu peux arrêter de tourner.

Urbain lâche la manivelle lorsque je m’assois sur le rebord. La corde enlevée, je rejoins les autres, à distance du puits. Urbain et moi nous agenouillons, posons nos chapeaux et plaçons nos mains sur la tête. L’homme pose sa carabine sur la margelle du puits, sort de sa poche deux bâtons de dynamite, et les plante entre les moellons. Martine et moi nous exclamons en chœur :

— Non !

— Ne faites pas ça ! hurlé-je. C’est notre seul moyen de rentrer chez nous !

— Arrêtez ! Vous faites une grosse erreur ! s’égosille Martine.

L’homme n’a rien à faire de nos protestations. Il craque une allumette, allume les mèches, puis s’avance sereinement vers nous, fusil à la main. Deux dénotations nous vrillent les tympans. Le puits s’écroule sur lui-même et le sol s’affaisse tout autour. Martine fond en pleurs. Tous les espoirs qui avaient enterré vingt années d’exil viennent d’être soufflés. À moins d’une pelleteuse, il nous faudra des années pour dégager l’accès au métro. Je serre les dents, me raccrochant à l’espoir de trouver assez de personnes travailleuses pour nous aider.

— Une première chose de faite, déclare le plus âgé.

Personne ne lui demande pourquoi il a fait ça. Il ouvre sa veste pour sortir une pipe, et fait apparaître un insigne. Un cercle et une croix argentée, formée par des épées. Il est fort à parier qu’il travaille pour l’Église. Il bourre sa pipe, craque une allumette, puis savoure quelques bouffées.

— Debout, avancez dans cette direction. Et gardez les mains sur la tête.

Nous obéissons. J’ouvre la marche à travers le village, jusqu’à ce que nous gagnons la première croix êvanique.

— Halte. Tous à genoux, la puterelle de Saint-Vaast dos à la roue. — J’hésite. — Je suis un homme de Dieu. Mais je n’ai aucun scrupule à tirer sur des impies. On commencera par abréger la vie de martyre du cul-de-jatte.

N’ayant pas le choix, les mains tremblantes, j’avance jusqu’au cercle de bois et me place dos à elle. Le village fantôme qui ondule avec la brume de chaleur paraît particulièrement désert. Aucune âme n’en sortira pour me sauver. Mon destin s’annonce funeste, identique à celui du squelette accroché à l’autre face. Laissant sa carabine en arrière, il s’avance jusqu’à moi. Il me dit en laissant sa fumée échapper de sa bouche :

— Bien. C’est comme avec n’importe lequel de tes clients. C’est toujours mieux quand ça se déroule dans la douceur.

Je tremble, angoissée par ses ambitions obscures. Il sort du fil de fer de sa poche. Aucun mot ne vient de ma bouche, alors que je hoquète un sanglot. Il prend mon poignet et le tire vers la croix. J’essaie de résister.

— Pitié !

Sa main libre enfonce brutalement son pouce sous l’angle de ma mâchoire. La douleur m’oblige à me mettre sur la pointe des pieds.

— Tends le bras !

Les larmes aux yeux, je n’ai pas d’autre choix qu’obéir. Sitôt le dos de ma main plaqué contre la croix, il ôte son pouce, entoure avec le fil de fer, enfonçant le lien avec force.

— Arrêtez ! S’il vous plaît !

— Ne bouge pas si tu ne veux pas que je déchausse tes jolies dents.

— Pourquoi vous faites ça ?

Il attache mon second poignet, les larmes inondent mon visage. Les deux jumeaux restent silencieux, le regard noir, tendus.

— Laissez-la ! proteste Martine.

— Silence la sorcière, si tu ne tiens pas à ce que ta cervelle éclabousse l’aveugle.

Martine n’ajoute rien. Ignorant mes sanglots, il prend ma cheville et l’attache fermement avant de passer à l’autre. Il s’éloigne pour ramasser sa carabine. Me violer ne semble pas être dans ses projets. L’imprévisibilité des desseins de l’homme m’angoisse encore plus, mes pleurs ne cessent. Morte ou vivante, je ne doute pas de finir dépecée par les vautours ou les chacals, comme le squelette derrière-moi. D’une voix calme et posée, l’homme attend que je cesse de renifler, puis me dit d’une voix doucereuse.

— Un ami exorciste m’a fait parvenir un courrier me racontant l’histoire extravagante d’une prostituée possédée par un démon. Une créature en forme d’œil qu’elle porterait dans son ventre. Arrivé à Saint-Vaast avec mon apprenti, on m’apprend que mon ami a été abattu de dos alors qu’il essayait de détruire le démon. Quant à la prostituée, elle était partie en direction de La Main. Cette histoire t’est familière ? — Je secoue la tête, incapable de parler sans échapper un sanglot. — On dirait que le démon est totalement fondu en toi.

Il marque un silence, comme s’il attendait que je réponde. Entre deux sanglots, je lui mens :

— Ce n’est pas nous.

Il pose brièvement la pointe de sa carabine sur mon nombril et demande :

— Est-ce que je le tue si je tire, ou bien ne faites-vous plus qu’un ? Dans ce cas, les vautours feront le travail.

Lorsqu’il retire son fusil l’œil pousse pour apparaître. Je sens ses tentacules quitter ma chair et se recroqueviller. Les yeux de mon bourreau s’écarquillent de stupeur.

— Seigneur ! Je peinais à y croire.

Il lève la carabine. L’œil s’éjecte de mon ventre dans un filet de sang. L’homme recule. Le globe tombe sur le sable, roule, puis bondit sur les bottes poussiéreuses. Il grimpe le long du pantalon. L’homme s’agite et crie à son apprenti :

— Stéphane ! Enlève-moi-ça !

Aussitôt que le jeune se précipite, les deux jumeaux se jettent sur lui, lui immobilisant les bras. L’apprenti tombe face contre sol. Urbain le saisit par les cheveux pour lui éclater la tête à répétition sur le sol. Daniel bondit vers mon bourreau. Un coup de poing fait vaciller l’inconnu. Daniel, saisit la carabine à deux mains, le désarme puis le frappe avec la crosse. L’homme tombe au sol alors l’œil répugnant rampe alors vers moi. Il monte le long de ma jambe. Je proteste d’horreur :

— Non ! Non ! Non !

Il entre la tête en première dans mon nombril ensanglanté, essuyant le sable qui l’enrobe sur le bord de ma chair. Il se tourne, ses tentacules reprennent position. Je sanglote de désespoir. Martine accoure pour me détacher. L’apprenti se vidant dans une mare de sang, Urbain vient l’aider. Mes pieds retrouvent le sol, et je frotte mes poignets. L’homme allongé sur le sol hurle à Daniel qui le maintient en joue :

— Si vous tuez un inquisiteur, il en viendra dix pour me venger.

— Vous semblez ne pas avoir perdu une minute pour nous retrouver, répond Daniel. Je doute que quiconque sache où vous vous trouvez.

Nous nous rapprochons d’eux. La frayeur de mourir dévorée par les vautours coule à flots dans mes veines. Ma colère n’engendre qu’une envie : voir la balle lui percer le front. Daniel articule :

— Tu es un inquisiteur avec un insigne en argent. Tu dois bien savoir où se trouvent d’autres sites comme celui-ci.

— Faut-il que vous soyez fous pour vouloir ouvrir des portes sur l’Enfer ! Je sais que vous avez essayé à la mine des Marais Rouges ! Je savais que vous viendriez ici ! Jamais ! Jamais je ne vous révèlerai l’emplacement des autres souterrains.

— Dans ce cas, je tire.

— Attends ! m’interposé-je. Je veux le faire.

Daniel me passe la carabine. M’être sentie vulnérable sous sa poigne me dégoûte. L’homme a un rictus malsain, comme s’il pensait qu’une femme n’oserait jamais tuer. L’aversion provoquée par ce sourire ne fait qu’attiser les braises du châtiment. Mon index presse la queue de détente. Le coup de feu retentit dans toute la cuvette que forme le village. Martine pose ses deux mains sur mes épaules :

— Bravo. Je n’aurais pas osé.

Le stress quitte brutalement mon corps, provoquant un frémissement intérieur. Je m’éloigne en laissant la carabine à Daniel. Marmiton semble m’attendre. Je me presse contre son pelage en essayant d’empêcher mes mains de trembler. Martine me rattrape et remet ses paumes sur mes épaules.

— Fanny ! Ça va ?

— Très bien. Laisse-moi un peu.

Elle s’éloigne. Mon front s’éloigne de l’encolure de Marmiton et je lui souris :

— Je ne me suis pas pissé dessus.

Pendant que les jumeaux déshabillent les corps, je conduis mon âne vers les ruines du puits. À quelques mètres sous terre, il y a le métro d’une grande ville de mon monde. Il faut creuser profond, puis percer ensuite le béton.

Les yeux dans le vague, je tente de me projeter dans cet avenir de patience. Pendant ce temps, les jumeaux mettent un bâton de dynamite dans la bouche de chaque corps nu. Je sursaute au moment de détonation. Les débris de chair volent de part et d’autres. Effarée, Martine leur lance :

— Mais vous êtes tarés !

— Personne ne les reconnaîtra, même si les vautours sont trop lents ! répond Daniel avec le sourire.

— J’aurais tout vu dans ce monde, marmonne-t-elle.

Urbain allume un brasier avec les vêtements. Puis, ils se dirigent vers moi. Martine soupire de lassitude en observant le terrain affaissé :

— Ça va prendre du temps.

— Moins si nous nous y mettons à plusieurs, dis-je.

— Il va falloir payer. Et ils voudront savoir pourquoi ils creusent, l’inquisition va l’apprendre.

— L’argent, je peux le gagner facilement, dis-je.

— Rentrons avant la nuit, intervient Urbain. Nous discuterons de tout ça à Sainte-Martine.

Nous montons en selle, puis nous éloignons en direction du Sud. Les vêtements noirs des deux hommes d’église brûlent à distance des corps sans tête. Les vautours guettent, prêts à s’attaquer à la chair.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 3 versions.

Vous aimez lire petitglouton ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0