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2 minutes de lecture

Comme je n’avais que quelques chapitres écrits, j’ai préféré attendre d’en avoir une bonne vingtaine à disposition avant de continuer à publier sur TheBestBooks.

Depuis quinze jours, je consacre donc mes soirées à l’écriture puis à la lecture. Et c'est là que ça a commencé à coincer.

Je n'ai pas ma langue dans ma poche. Et j'ai un esprit cartésien. Pas littéraire. Pas...bref, cartésien. Logique, rigoureux, formaliste. Trop terre à terre. Trop rationnel, minutieux, pointu. Trop.

Je n'aime pas vraiment les romances. Je préfère un bon livre de science-fiction, d'anticipation ou encore une dystopie. C’est pourquoi Barjavel, Huxley, Orwel et Bradbury sont mes auteurs fétiches.

Rien à voir avec ma chère mère qui voue un véritable culte aux romans à l'eau de rose. Vous savez, ceux qui ont toujours les mêmes titres : une brûlante passion, un troublant milliardaire, une irrésistible attirance...

Et moi, ce type de récit où le gars beau, riche et arrogant fait d'une femme naïve et vierge sa potiche, très peu pour moi.

Puisque Louis et Gaspard souhaitaient que j’échange sur les réseaux sociaux, j’ai posté sur un groupe dont je faisais partie deux avis, pardon deux très longues analyses de deux romans que j’ai péniblement terminés. Ça, c'était il y a cinq jours. Deux avis détaillés mettant en lumière les incohérences multiples des pathétiques récits que j'ai été forcée d'ingurgiter.

Depuis, je suis noyée sous les insultes, les commentaires virulents de lectrices qui sont outrées parce que je n'ai trouvé aucun charme à un aussi bel homme que Dustin, que je n'ai pas compris que Marlon a eu le cœur brisé par sa peste de première femme et que si Kévin est aussi malpoli avec Brenda, c'est parce qu'il a peur de lui avouer ses sentiments.

Par acquis de conscience, j'ai montré toutes ces réactions à mes collègues. Dieu merci, ils partagent mon avis. Nous sommes à des kilomètres de la réalité.

Comme je suis courageuse et que je ne souhaite pas rester sur un échec, j'ai pioché d'autres romances chez un autre éditeur. Là, oubliez les couvertures gentillettes aux couleurs rose bonbon. Place à la sexy attitude. Mecs canons et dénudés, femmes en petite tenue et couples dans des positions équivoques.

Et j'en suis là. À devoir prendre sur moi pour terminer le livre d'une jeune fille de dix-sept ans, qui n'a même pas encore le bac, qui n'a jamais mis les pieds dans une entreprise mais qui décrit, scènes explicites à l'appui, la romance torride entre un patron multimillionnaire de vingt-quatre ans et sa secrétaire à peine sortie de l'université.

Confortablement installée dans mon salon, un plaid sur les jambes et une tasse de latte macchiato posée sur la petite table basse face à moi, je tente de comprendre ce que j'ai sous les yeux. Je soupire et prend le carnet dans lequel je note toutes mes remarques au sujet de mes lectures. Je n'ai lu que quatre chapitres et j'ai déjà six pages complètement noircies de mon écriture nerveuse et rapide.

Dire que tout cela était censé m’aider à écrire une bonne romance policière ! Je suis à deux doigts d’abandonner. La sonnerie de mon smartphone interrompt mes réflexions : je saisis mon téléphone et souris. C’est l’heure de ma séance quotidienne de papotage avec Thalia, ma meilleure amie.

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