Chapitre 4 : Une Nuit De Répits

2 minutes de lecture

La nuit s’était installée pour de bon. Dans la cabane bancale, le silence régnait, apaisant, presque irréel.

Null était allongé sur le sol de planches brutes, un simple tapis de feuilles sous lui. Théo, à quelques blocs de là, s’était roulé dans le seul morceau de laine qu’il avait réussi à teindre. Il avait souri en le posant, disant que ce serait leur « lit royal ». Null n’avait pas compris la blague. Mais il avait souri, intérieurement.

Un petit sourire qu’il ne savait même pas qu’il était capable d’avoir.

— T’arrives à dormir ? demanda Théo, dans le noir.

— Je… Je sais pas si je dors, répondit Null. Je crois pas.

— Moi non plus. J’ai trop de trucs qui tournent dans ma tête. Un moment passa. Puis Théo murmura : "Tu penses que, si on est ensemble, on a plus besoin d’avoir peur ?"

Null ne répondit pas tout de suite. Il pensait à la peur. À la solitude. À cette sensation glacée qui l’avait toujours accompagné, comme une deuxième peau. Et à cette chaleur, maintenant, qui remplaçait doucement ce vide.

— Peut-être, finit-il par dire. Je sais pas. Mais… c’est moins pire qu’avant. Théo sourit dans l’ombre.

— C’est déjà pas mal. Ils restèrent ainsi, dans le noir, sans plus parler. Le silence n’était plus un poids. Il était un lien.

Et quand Théo, sans rien dire, se rapprocha un peu, juste un tout petit peu, assez pour frôler l’épaule de Null… ce dernier ne bougea pas. Il sentit un frisson dans son corps. Un frisson de chaleur. Il aurait pu se lever. S’éloigner. Disparaître.

Mais il ne le fit pas. Il resta. Il ferma les yeux. Et peut-être… peut-être qu’il dormit vraiment, cette nuit-là.

Dans l’obscurité, un rêve le frôla. Flou. Froid. Il voyait des flammes. Des cris. Des visages flous qui le regardaient avec mépris. Puis un trou. Une chute. L’oubli.

Et puis, au milieu de ce cauchemar, une voix. Douce. Claire.

— Je suis là. Le feu se dissipa. Les cris se turent. Et Null vit une silhouette, debout au bord du néant. C’était Théo. Ou une version étrange de lui. Plus floue, presque brillante.

Et cette silhouette lui tendait la main. Il la saisit. Et tout devint blanc.

Null se réveilla en sursaut, haletant. Il faisait encore nuit. Le feu était presque éteint. Théo dormait profondément à côté de lui, le visage paisible. Null resta là, à le regarder, sans bouger. Longtemps.

Il ne comprenait pas ce rêve. Il ne comprenait pas ce qu’il ressentait. Mais une chose était sûre. Il ne voulait plus jamais être seul.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Nemesis ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0