Chapitre 8 : Les Cendres
Le soleil était revenu, chaud et accueillant, comme si la brume du village abandonné n’avait été qu’un mauvais rêve. Null et Théo marchaient depuis des heures, traversant des plaines parsemées de fleurs, des forêts épaisses où la lumière perçait à peine, et des montagnes dont les sommets semblaient frôler le ciel.
Malgré le calme, une sensation persistait. Un pressentiment.
Théo la ressentait à peine, trop concentré sur les paysages, les projets, la liberté. Mais Null… lui, n’était jamais totalement tranquille. Il avait ce sixième sens, né de l’abandon, de la douleur, de l’ombre. Quelque chose les suivait. Il n’en avait pas parlé à Théo.
Pas encore.
— Tu penses qu’on va tomber sur un vrai village cette fois ? demanda Théo en enjambant un petit ravin.
— J’espère, répondit Null, les yeux rivés à l’horizon.
Et comme pour répondre à ses mots, un clocher émergea soudain derrière une colline, suivi de quelques toits pointus. Un village. Enfin.
Mais à mesure qu’ils s’approchaient, l’odeur changea. Cendre. Bois brûlé. Chair… calcinée.
Le village n’était pas comme les autres. Des maisons réduites en ruines, des puits détruits, des chemins creusés par la fuite et le sang. Un silence pesant régnait, plus lourd encore que dans le village précédent.
Ils entrèrent lentement, armes prêtes, même s’il n’y avait plus rien à combattre. Théo leva les yeux vers les structures noircies.
— C’est… un massacre, murmura-t-il. Et soudain, un bruit. Un grattement, un souffle… puis une voix :
— Qui va là ?
Ils levèrent les mains. D’une maison à moitié effondrée, un homme apparut. Un villageois. Vêtu de haillons, les yeux cernés, l’air hanté.
— On est pas là pour vous faire du mal, dit Théo doucement. On voyage. On a vu votre village… on voulait comprendre.
Le vieil homme s’approcha lentement, les jambes tremblantes. D’autres sortirent lentement, trois, quatre survivants à peine. Des enfants. Une femme. Tous en état de choc.
— C’est arrivé il y a deux jours, dit l’homme. Il est venu. Sans bruit. Comme une ombre. Et puis… Il serra les poings.
— Le feu. La lumière. Les cris.
— Qui ? demanda Null, la voix plus grave. Le vieil homme releva la tête. Ses yeux étaient vides.
— Herobrine. Le silence tomba, aussi tranchant qu’une lame. Théo déglutit.
— C’est… c’est une légende, non ? Le vieil homme ricana, un rire cassé, sans joie.
— Si, il existe, et après que la trève avec Alex et Steve soit terminer, il en a profité pour tous nous tuer !
Null ne dit rien. Il observait les ruines. Mais surtout… il écoutait ce que son corps ressentait. Quelque chose… l’appelait. Pas Herobrine. Autre chose. Quelque chose de plus proche.
Ils restèrent quelques heures. Aidèrent les survivants à consolider une maison. Donnèrent un peu de nourriture. Puis ils reprirent la route, avec un plan : continuer à chercher un endroit sûr. Un lieu à eux.
Théo marchait devant, silencieux, pensif. Null fermait la marche. Et quand il se retourna une dernière fois vers le village ravagé… Il la vit.
Sur la colline, à l’orée de la forêt, une ombre. Debout. Immobile. Des yeux blancs comme la neige dans le néant. Puis elle disparut dans la brume.
Null ne dit rien. Mais ses doigts se crispèrent sur la garde de son épée. Quelque chose les suivait.
= Si vous vous demandez quand Herobrine a fait une trève avec Alex et Steve, allez lire Herobrine Horigins. =
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