Elle suivit Naos. Elle était maintenant en danger selon lui. Il l’avait laissée prendre congé dans la chambre qu’il avait déjà préparée pour sa venue.

Elle resta deux jours entiers cloitrée dans la chambre. Le poids de la mort de sa mère la tenait clouée au fond de son lit et celle du soldat d’autant plus. Chaque fois qu’elle regardait ses mains, elle pouvait encore voir le sang les salir. C’était Naos qui les avait lavées avec la neige environnante. Il lui laissait de l’espace depuis, comprenant le poids de son geste.

Pourtant, Naos comprit que deux jours étaient de trop. Il entra sans crier gare dans sa chambre. Il s’arrêta au seuil, les mains croisées sur sa poitrine.

– Il fait beau.

Erlyn leva les yeux de ses couvertures pour le regarder.

— Et alors ?

— La falaise est vide.

La jeune femme secoue la tête.

— Et risquer de me faire tuer par ta faute ? Sans moi.

Il rit.

— Alors le jardin suffit. Debout.

Elle croisa son regard et y lut de la détermination.

— Je veux te raconter le reste de l’histoire.