le grand voyage
Après sa longue période de coma, Jean-Patrick-René Delapointe quitte l'hôpital. Il décide de tout abandonner pour recommencer une nouvelle vie. Il démissionne de son emploi à la laverie et suit des cours d'anthropologie. Il travaille dur et termine premier à l'examen final. Pour son stage, il est embauché par l'éminent professeur Alexandre Grominoff. Ensemble, ils doivent se rendre sur la planète Romolus. C'est un monde abandonné depuis des siècles. Jadis une civilisation très évoluée y prospérait. Le professeur Grominoff désire comprendre la disparition soudaine de cette société.
L'astronef qui les transporte est le fameux Vaisso du commodore Daniel Lapomme. A en croire l'équipage, on ne risque rien. Pourtant, à l'astroport, le discours était tout autre. Les pilotes et grands navigateurs se moquaient ouvertement et sans retenue de cette « bande de lâches ». Comme le voyage est gratuit, le professeur Grominoff n'a pas osé refuser l'offre. Le Vaisso fait une escale en Serdanie. Jean-Patrick-René en profite pour étudier ce peuple étrange dont le roi Cartoni règne de façon abstraite. Il apprend que les habitants de cette petite planète sont en guerre contre ceux de la planète mars. Une histoire de « ça repart », quelque chose d'incompréhensible pour un étranger. Deux jours à discuter avec la population locale et Jean-Patrick-René n'a toujours pas compris leur façon de vivre. Il se dit qu'il est un bien piètre anthropologue, mais Alexandre le rassure. Il lui explique que de bien plus grands sont devenus fous en restant des années à étudier ce peuple. C'est la civilisation la plus absurde et illogique de tout l'univers. Seul, le commodore Lapomme semble avoir assimilé leur culture. L'équipage regagne le Vaisso, le commodore annonce que le prochain arrêt est Romolus.
Deux semaines qu'ils voyagent, depuis la dernière escale. Une certaine routine s'est installée dans le vaisseau. Quand Jean-Patrick-René ne révise pas ses cours, il joue aux échecs à huit. Il est toujours le premier à perdre. Il l'avoue lui-même, il ne sait pas comment s'en sortir au point de vue stratégie. Après une nouvelle défaite, il se rend dans la salle de commandement. Les civiles n'ont pas le droit d'y pénétrer, mais le commodore ne respecte jamais son propre règlement. Il admire la vue à travers le hublot principal. Jean-Patrick-René déclare rêveusement qu'il a hâte de retrouver la terre ferme, le pilote le rassure en lui avouant que logiquement, ils devraient arriver dans trois jours. Soudain, le copilote interpelle le commodore Lapomme. L'écran de communication externe s'allume, le général Archibald Doe apparaît.
- Commodore, vous avez ordre de cesser toute activité immédiatement. Vous devez rejoindre la flotte dans la galaxie B825. Préparez-vous au combat.
- Bien reçu général, j'arrive le plus rapidement possible.
- Pas comme les autres fois, n'arrivez pas après la bataille. Sinon, je me charge personnellement de vous clouer au sol jusqu'à votre retraite.
- Désolé, je vous reçois mal, nous passons près d'un champ d'astéroïdes.
Le pilote coupe la communication et le commodore annonce à l'équipage le changement de programme. Le copilote demande s'il doivent aller faire le plein. De la tête, Daniel lui fait un signe négatif. Il explique qu'ils n'ont pas le choix, ils ne peuvent pas échapper à la bataille.
Arrivé au point de ralliement, le commodore Lapomme ordonne aux deux scientifiques de rester enfermer dans une des capsules de survie. Il préfère les savoirs à l'abri si les choses ne se passeraient pas comme prévus. Jean-Patrick-René et son mentor s'installent avec quelques vivres. Ils sont complètement isolés, ils ne perçoivent rien de la bataille en cours. Après une secousse due à l'impact d'une mine anti-bouclier, l'ordinateur de bord active l'alarme.
- Danger détecté…. Danger détecté… Capsule de survie verrouillée. Éjection programmée dans dix secondes.
Jean-Patrick-René regarde anxieusement le professeur Grominoff. La panique s'empare d'eux, ils tentent de sortir. La porte refuse de s'ouvrir. Ils hurlent, s'acharnent sur le bouton intercommunication. Aucune réaction de la part de l'équipage.
- Éjection dans cinq secondes.
- Quatre....
- Trois...
- Deux...
- Un...
La capsule est expulsée du Vaisseau. De l'unique hublot, les deux hommes ne peuvent qu'observer le combat qui fait rage. Ils comprennent que leur absence ne sera remarquée que bien trop tard. La capsule s'éloigne lentement dans le vide spatial ainsi que tout espoir d'être secouru.
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