Chapitre 10: Sur la route
Alors que les aiguilles de l’horloge affichaient désormais 9h12 du matin, les portes d’un des ascenseurs du Mandarin Oriental Hyde Park s’ouvrirent, dévoilant ainsi une Yasmine Ferra toute souriante dans sa robe moulante rouge et ayant son bras autour de celui de David Linch. Elle était contente non seulement parce qu’elle avait passé une excellente nuit à ses côtés, mais également parce qu’elle s’était trouvé un bon parti dont elle allait prendre grand soin. Du côté de l’homme, ce dernier n’affichait pas le même engouement que la jeune femme. Et pour cause, non seulement il souffrait toujours des conséquences de sa consommation d’alcool de la veille, mais il y avait également les effets physiques de la nuit qu’il avait passée avec Yasmine.
L’homme avait mal au cul. Ça n’avait pas été très remarquable avant et durant sa confrontation avec mademoiselle Ferra, cela s’apparentant première à une petite gêne plus qu’autre chose. Cependant, au moment où il avait pris place sur une des chaises de la chambre, la douleur s’était accentuée de façon déraisonnable. Se mouvoir était devenu une tâche quelque peu ardue, ce qui lui déplut énormément et lui fit regretter d’avoir passé la nuit avec elle.
En parlant de regret, coucher avec Yasmine n’était pas la seule chose pour laquelle David se mordait les doigts présentement, quoique c’était sûrement son plus grand remords du moment. En effet, après tout ce qu’il avait vécu depuis la nuit précédente, il aurait voulu n’avoir jamais posé ses yeux sur cette femme. Non seulement elle cachait très bien son jeu, l’homme jetant à cet instant un coup d’oeil rapide à son entrejambe, mais il s’était avéré qu’elle était une manipulatrice hors pair. Malheureusement pour lui, il était tombé dans son piège ; ou plutôt qu’il s’était jeté dedans tout seul ; et qu'il se retrouvait dorénavant dans une situation extrêmement compliquée. Ferra le tenait fermement et elle n’avait nullement l’intention de le laisser filer. La situation était donc très délicatement pour lui. Néanmoins, il devait faire avec, du moins jusqu’à ce qu’il mette sa main sur les fichiers qu’elle détenait et qu’il les détruise complètement.
Tandis que le duo traversait le hall du Mandarin Oriental Hyde Park, se rendant vers la sortie, le regard de nombreux convives de l’établissement était tourné vers eux. Certains jalousaient David d’être aux côtés d’une femme aussi séduisante tandis que d’autres l’enviaient. Mais peu importe le camp dans lequel tel se trouvait, leur admiration pour la jeune femme était unanime. Si la situation dans laquelle il était avait été un tant soit peu différente, Linch aurait trouvé toutes ces réactions flatteuses. Malheureusement, ce n’était absolument pas le cas. À vrai dire, s’il avait eu la possibilité d’échanger sa place avec n’importe quel homme present dans ce hall, il l’aurait fait volontiers.
La clientèle masculine de l’hôtel n’était pas la seule à avoir le regard tourné vers le couple. En effet, plusieurs des femmes également présentes dans le hall avaient aussi leurs yeux rivés sur eux. Toutefois, contrairement aux hommes dont les sentiments oscillaient entre jalousie et envie, toute la gent féminine n’éprouvait que du mépris pour cette jeune femme dans sa robe moulante rouge. Au plus profond d’elles, elles la traitaient de tous les noms pour oser s’accaparer de toute l’attention. Malheureusement pour ces dames, Yasmine n’en avait que faire de ce qu’elles pensaient d’elle. Elle avait à ses côtés quelque chose de beaucoup plus précieux et intéressant.
Au moment où David et Yasmine arrivèrent devant l’entrée de l’hôtel, la jeune femme lâcha soudainement son bras avant de lui dire que c’était à ce niveau que leur route se séparait, ce qui était uniquement temporairement. Elle avait envie de le revoir et voulait aussi passer la nuit avec lui.
- J’ai un vol à prendre très tôt demain matin. Je ne pense donc pas que ce que tu as en tête soit faisable. Ne pourrait-on pas remettre cela à plus tard ? rétorqua David.
L’homme n’avait clairement pas envie de revivre la même expérience que celle de la nuit précédente. C’était beaucoup trop douloureux et il craignait également que cela finisse par endommage cette « partie » de son corps.
- Alors, tu ferais mieux de rentrer plus tôt. Je pense que 19 heures seraient idéales pour que l’on commence. Comme ça, tu ne manqueras pas ton précieux vol.
Le sourire que Yasmine afficha en disant ces mots n’inspirait rien de bon à David. Cependant, la jeune femme poursuivit en lui demandant soudainement son numéro de téléphone personnel.
- Je ne peux pas te donner ça ! Qu’est-ce que…
- David ! Un peu de tenu, voyons. Tout le monde nous regarde. En plus, c’est pas comme si un numéro de plus ou de moins allait changer quoique ce soit. Mais c’est toi qui vois. Je n’aurais qu’à contacter un de ceux que j’ai en ma possession pour te joindre. J’ose espérer qu’ils soient tous friands de mes photos.
À cet instant, l’homme se rappela les images qu’il avait vues en fouillant son téléphone portable et il se dit qu’il ne fallait absolument pas qu’elle les envoie par mégarde à un de ses contacts, d’autant plus qu’elle était également capable de spécifier la raison de cette correspondance. Ce fut donc avec une certaine amertume qu’il finit par lui donner ce qu’elle désirait. Elle lança néanmoins un appel devant lui, et ce afin de s’assurer que c’était bel et bien son numéro de téléphone personnel. Une fois que l’appareil situé dans la poche intérieure de sa veste se mit à sonner, elle raccrocha avant d’aller soudainement embrasser David.
- Merci beaucoup. T’es vraiment un ange.
Ce fut là des mots qu’il trouva inappropriés. Il n’y avait rien d’angélique à donner son numéro de téléphone à cette femme et encore moi à le faire sous la contrainte.
Après avoir obtenu ce qu’elle désirait, Yasmine et David finirent par sortir de l’hôtel et s’éloigner l’un de l’autre. La jeune femme monta dans un taxi qu’elle avait au préalable commandé tandis que Linch restait debout devant son chauffeur personnel à observer le véhicule prendre de la distance.
- Est-ce que tu vas bien, monsieur ? demanda William qui maintenait la portière ouverte.
À cet instant, David était tenté de monter dans sa voiture et d’ordonner à son chauffeur personnel de suivre le taxi, mais il s’abstint de le faire. Certes, l’envie de savoir où elle se rendait était présente, lui permettant sans doute d’obtenir des informations sur elle comme son lieu de résidence, mais il préféra faire une croix dessus. Et pour cause, sa curiosité lui avait déjà coûté une partie de sa liberté et il ne voulait pas en perdre plus. En plus, sa voiture n’était pas vraiment adaptée à ce genre d’activités. Yasmine aurait fini par les repérer et les aurait peut-être conduits dans un endroit suspect. Linch dit donc à William que tout allait bien avant de monter dans sa Rolls-Royce et de mettre le cap vers son lieu de travail.
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Dans le taxi la conduisant chez elle, Yasmine pensait à l’excellente nuit qu’elle avait passée aux côtés de David. Elle se remémora la manière dont il avait réagi quand elle lui avait taillé une pipe tout en doigtant son charmant petit cul, se souvint du goût qu’avait son sperme, et se rappela le plaisir qu’elle avait eu lorsqu’elle avait mis le pénis de Linch à l’intérieur de son cul. C’était tellement excitant qu’elle pouvait sentir son sexe devenir un peu plus dur entre ses jambes. Cependant, cela n’était rien devant ce qu’elle ressentit lorsque les souvenirs de la suite de leur nuit revinrent brusquement dans sa mémoire. En effet, alors qu’elle se revoyait maintenir fermement l’homme contre le lit et insérer son énorme bite dans son cul, qu’elle se remémorait l’agréable sensation d’être à l’intérieur de David, et qu’elle se souvenait de la manière dont il criait chaque fois qu’elle y était allée un peu trop fort, mademoiselle Ferra ne put contenir son désir de le prendre à nouveau, ce qui accentua davantage son érection.
Tandis que Yasmine était perdue dans ses pensées quelque peu obscènes, le chauffeur du véhicule, qui lui aussi avait été conquis par le charme de la jeune femme, ne put s’empêcher de jeter un coup d’oeil à son rétroviseur. Quelle fut alors sa surprise lorsqu’il se rendit compte que sa séduisante cliente n’était pas tout à fait comme il s’y attendait. L’homme aperçut l’érection de Ferra, ce qui le perturba énormément. D’ailleurs, il était si perturbé qu’il perdit le contrôle de son véhicule, mais parvint néanmoins à garder la main mise sur la situation quelques instants après. L’incident ne passa bien évidemment pas inaperçu et Yasmine détourna immédiatement son regard vers le conducteur.
- Pardon, rétorqua-t-il.
Tandis qu’il venait à peine de s’excuser, Yasmine prit conscience de la situation, notamment de son érection qui était visible à travers sa robe moulante. Elle se dit alors que cela devrait la raison pour laquelle il avait l’air aussi perturbé. La jeune femme essaya donc cacher cela et, pendant qu’elle croisait ses jambes, elle aperçut le chauffeur qui l’épiait à travers le rétroviseur.
- Tu peux venir la toucher si tu en as envie, dit-elle en affichant un léger sourire.
Le conducteur du taxi s’excusa de nouveau avant de reporter à nouveau ses yeux sur la route. Yasmine trouva sa réaction quelque peu décevante. Elle aurait bien voulu recevoir une bonne petite fellation, histoire de bien commencer la journée.
Peu de temps après cette courte mésaventure, Yasmine reçut un message sur son téléphone portable. Après avoir vérifié de qui il s’agissait, la jeune femme ne put s’empêcher d’esquisser un léger sourire.
« Encore désolé de n’avoir pas pu être present hier, j’ai eu un empêchement. Comment puis-je me faire pardonner ? » était-il écrit.
« Tu m’as fait poireauter à l’hôtel pendant des heures. As-tu la moindre idée de comment je me suis sentie ? »
« Je suis désolé, Yasmine. Je n’avais vraiment pas l’intention de te poser un lapin, mais j’ai reçu un appel de dernière minute. C’était très important. Je pouvais pas laisser cette occasion m’échapper. »
« Je m’en fous de ce que tu as dit. Ça ne change rien au fait que… »
La jeune femme n’eut même pas le temps de finir d’écrire son message qu’elle reçut un appel en provenance de son correspondant. Elle mit quelques secondes pour décrocher, observant avec un sourire narquois le nom qui s’affichait sur son écran.
- Qu’est-ce que tu veux, Arthur ? demanda-t-elle de façon hostile.
- Écoute, je sais que tu es en colère contre moi, mais laisse-moi au moins une chance de me faire pardonner. C’est tout ce que je demande.
- Ça change rien au fait que tu sois pas venu hier. J’ai passé toute la nuit seule alors que j’étais censée la passer avec toi. Je…
- Je suis sincèrement désolé, Yasmine. Je…
- Je t’ai mainte fois dit de ne pas m’interrompre quand je parle. Tu ne fais qu’aggraver ton cas, Arthur.
- Désolé, madame.
Yasmine expira un bon coup avant de lui dire qu’elle acceptait ses excuses. Cependant, elle ajouta qu’il allait trimer pour gagner son pardon.
- Je suis prêt à tout faire pour gagner ton pardon. Je n’aime pas te savoir fâchée contre moi.
En entendant ces mots, la jeune femme ne put s’empêcher de sourire à nouveau. Elle était très contente de la tournure que prenaient les évènements et se dit que c’était beaucoup trop facile de le manipuler. Néanmoins, elle ne devait rien laisser paraître et continua donc son subterfuge.
- Et si tu commençais par m’inviter à dîner ? Pour la suite, on verra après.
- Tes désirs sont des ordres. Le même endroit que d’habitude ?
- Je te signale que tu cherches à gagner mon pardon. Tu as donc intérêt à faire de ton mieux, rétorqua-t-elle sur un ton autoritaire.
- Désolé, madame. Je vous trouverai un magnifique endroit pour ce soir.
- Non, pas ce soir. J’ai déjà autre chose d’autre de prévu. Demain soir serait beaucoup mieux.
- OK, madame. Je m’en vais de ce pas vous préparer la magnifique soirée que vous méritez. Et je vous remercie encore de m’accorder…
Arthur n’eut pas le temps de finir sa phrase que Yasmine lui raccrocha brusquement au nez. Elle était assez fière de ce qu’elle venait d’accomplir. En affichant un tel comportement, elle s’assurait qu’il fasse tout son possible pour la satisfaire. Les dernières 24 heures avaient été très intéressantes pour elle et elle était très impatiente de voir ce que l’avenir lui réservait.
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Au même moment, et ce alors que les deux hommes se trouvaient toujours sur le trajet les menant vers le lieu de travail de David, William remarqua que son patron n’avait prononcé aucun mot depuis leur départ, ce qui n’était pas vraiment dans son genre, en plus de constater qu’il avait l’air d’être préoccupé par quelque chose. En effet, l’homme était perdu dans ses pensées et réfléchissait une fois de plus à comment gérer la situation dans laquelle il s’était lui-même mis. Ce n’était cependant pas la seule chose qui tracassait Linch. Non, il y avait toujours le problème de son postérieur qui le faisait toujours souffrir et lui faisait se demander si cela n’aurait pas été mieux de se rendre à pied à son travail.
- Monsieur Linch, est-ce que tout va faire bien ? questionna-t-il brusquement.
La soudaine question du chauffeur sortit David de sa petite bulle et le força à lui demander de répéter ce qu’il avait dit. Une fois cela fait, il lui répondit qu’il se portait à merveille et qu’il était juste préoccupé par une petite affaire.
- Cela a-t-il un rapport avec la femme de tout à l’heure ? Celle en robe rouge que vous n’arrêtiez pas de regarder ?
- Non ! Non, pas le moins du monde. Cette femme a juste attiré mon attention à cause de son style vestimentaire.
- C’est vraiment qu’elle était très attirante.
- Je n’en disconviens pas.
Devant les propos de son chauffeur personnel, David ne put s’empêcher d’esquisser un léger sourire en signe de fierté, quoique celui-ci disparut aussitôt que les évènements de la nuit précédente ressurgirent dans sa mémoire.
- Bref, ne parlons plus de cette femme.
- Bien, monsieur.
Ce fut avec ces quelques mots que le silence s’installa de nouveau dans la cabine de la voiture et que les deux poursuivirent leur trajet vers le lieu de travail de David Linch : APEX Capital.
A suivre !!!
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