Chapitre 45
Trente Juin, Quinze Heure.
Le clocher a sonné trois fois, avant que Dylan ne relève sa tête qui tourne et qui tangue. Le rouge coule de sa tête à lui aussi, sur le côté, et quand il l’a prend entre ses mains, il s’en étale partout entre les doigts.
Mercure n’a plus l’air flou maintenant, le sol est de nouveau stable. Une expiration effrayante, plus violente que les précédente, plus menaçante. Sauf que cette fois, Mercure ne fait pas un seul pas en arrière.
« Je vais tellement…
— Rien. Tu ne fera rien, je ne me laisserai pas faire. »
Dylan court immédiatement vers Mercure pour essayer de le frapper. On ne parle plus d’une bagarre de jeunes enfants, et ça n’a rien à voir non plus avec l’affront qu’il y eu sur le port l’année dernière. Il avait tenté d’être un gentil garçon, de ne pas provoquer de mal, mais aujourd’hui c’est différent. Il décide de raviver ses horribles souvenirs de l’armée. Il sait comment se battre, il s’en souvient très bien. Il se rappelle qu’il a été un homme un jour, avec toute la cruauté que cela implique.
Alors que Dylan se rapproche de nouveau, Mercure s’accroupit à temps, il passe sa main sur le sol, sa paume râpe les morceaux de brique et d’échafaudage rouillé. Il ramasse un morceau de barre métallique, les extrémités sont tranchantes, mais mercure préfère s’en servir pour frapper Dylan à la tête, encore une fois.
Dylan ressent une vibration instance dans la tête, comme celle du clocher de tout à l’heure. Il ne peut cependant pas perdre de temps, qu’importe si sa vision est flou ou s’il ne maîtrise pas très bien ses membres l’espace d’un instant, détruire. Détruire ce qui se trouve devant lui.
Agathe est tendue, plus que les deux jeunes hommes, elle se frotte les mains, toujours protégée par le muret de pierres mais sans se montrer pour autant. Les deux autres garçons dans la voiture semblent ne pas vouloir s’approcher, peut-être que c’est un peu trop extrême pour eux. La jeune femme se penche légèrement sur le côté du muret de pierres, elle est absolument sous le choc. Ils sont en train de se battre, elle devrait trouver une solution. Oui, tout de suite, elle devrait trouver une solution avant qu’ils ne se blessent réellement. Dylan saigne beaucoup sur le côté de la tête, il a une arcade sourcilière ouverte et probablement un énorme hématome sur le crane.
« Ho non, non... » Les jambes d’Agathe sont prises d’un terrible tremblement, elle respire comme s’il faisait froid, mais de la sueur perle sur sa peau. Ses yeux sondent tout ce qui se trouvent autour d’eux, elle pourrait à son tour ramasser quelque chose et rejoindre Mercure, l’aider à se défendre, faire fuir Dylan. Malheureusement, le nombre s’y sera pas, les deux garçons dans la voiture pourraient prendre part au combat eux aussi, et puis, Agathe est terrifiée.
« Une solution, une solution… » Répète t-elle encore. Ses jambes ne lui permettent toujours pas de tenir debout. Soudain, ses yeux prennent la bonne direction, celle du clocher.
Dylan extirpe un poignard de la ceinture de son pantalon. Étonnant qu’il ne se soit pas encore blessé avec. Mercure le fixe pendant ce moment où aucun des deux hommes ne bougent.
« La recherche des médecins et toutes les expériences morbides qu’ils veulent te faire, je m’en tape. Si mon couteau te plante avant, ça serait pas de bol non ? Un formidable sujet de science mort avant d’arriver sur la table, quel dommage.
— Tu vas essayer de me tuer? » Demande Mercure avec une voix grave. Dylan crache par terre.
« Oui. »
Un combat à mort. Dylan à une vingtaine d’année, comme Agathe. La mort, il ne se rend pas compte de ce qu’il en est réellement. Assez comique pour Mercure d’avoir de telles pensées alors que lui peut-être, ne l’expérimentera jamais, qui sait.
Il hoche la tête, plusieurs fois d’affilée, tout en serrant la barre en métal dans le creux de sa main.
« Très bien. Seulement, je préfère te prévenir. Ici, tu poses tes pieds sur mes souvenirs, Femir, c’est mon terrain de jeux, j’en connais les moindres recoins, chaque détails. J’ai un avantage considérable.
— Ah ah ! Tu t’es cru dans un jeux vidéo ou quoi ?
— Je crois que c’est toi qui ne te rends pas bien compte. »
Mercure lâche la barre en métal, elle s’effondre au sol avec plusieurs rebonds, le son remémore le méchant coup que Dylan à prit dans la tête.
Ils se regardent droit dans les yeux.
Dylan est peut-être en train de réaliser… que Mercure n’a plus peur de lui.
Pourtant, Mercure fait quelques pas en arrière, puis se met à courir dans les rues de Femir. Comme prévu, Dylan rit nerveusement, et se met à le suivre. Agathe les voit s’éloigner, elle est debout appuyée contre le muret. Le plus compliqué et de se convaincre que Mercure sait ce qu’il fait, qu’elle doit lui faire confiance, totalement. Pendant ce temps, les deux garçons discutent fébrilement, ils pensent à appeler la police, que la situation a dégénérée. Ils n’auraient pas tort, la police pourrait arrêter Dylan, mais ils attraperaient Mercure en même temps.
Alors Agathe est seule. Discrètement, elle se faufile dans les décombres. Quand il n’y a rien pour se guider, aucun panneaux fiables, il suffit d’avancer droit devant, de marcher sur les ruines. Quand elle n’est plus à porter des deux garçons dans la voiture, Agathe se met à sourire. Ses pieds manquent plusieurs fois de glisser sur les morceaux de pars et d’autres d’un énorme tuyau en fer, il devait venir de cet énorme immeuble derrière elle, d’un système ventilation ou n’importe quoi d’autre.
Après une dizaine de minutes de courses modéré, Agathe arrive devant l’édifice d’une église à nef unique. Les portes sont étendues sur le sol et la plupart des décorations sculpté se sont effondrées. C’est en prenant garde à ne rien écraser de plus que la jeune femme entre à l’intérieur. Les bancs, charpentes, et tous les éléments boisées sont noirs, ils on été complètement brûlée. En levant la tête, Agathe voit un énorme troue dans la parois de droite, tous les vitraux ont éclatés, alors des centaines de petits morceaux colorés jonchent le sol.
Il ne faut pas s’attarder, Agathe court vers l’escalier en colimaçon de pierres qui se trouve tout au fond de la nef. Au fur et à mesure qu’elle grimpe, elle croise des petites bougies sur les marches, de plus en plus.
Certaines sont allumées.
Le plancher de bois est très mauvais, moisi par endroit, et il manque des morceaux. Contre les murs, il y a quelque meubles légers, ils ne portent plus rien. Cet espace ne doit pas faire plus de vingt cinq mètres carré, des affaires, des habits, des livres de tous sujets, dont la médecine, sont étalés sur le sol. Et en dessous de la fenêtre qui est un vitrail encore intact représentant un homme qui prie, une pipe à la bouche, un vieil homme est en train de lire.
Agathe se met à sourire immédiatement.
« Bien-sûr, la cloche ne pouvait pas sonner toute seule. »
Le vieil homme bien habillé lui accorde son attention. Au début, il est obligé de plisser les yeux, puis finalement, en rehaussant ses lunettes, il est surprit.
« Je te connais, toi, tu es la fille de Ford. Agathe, non ?
— Et vous, vous êtes le vieux cordonnier je vous reconnais ! Matthew Harris ! Vous êtes le correspondant du Docteur Willem !
— Oui enfin, vieux… disons expérimenté. »
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