Aveux
Estelle a fait comme si de rien n’était, en rentrant le vendredi soir. Tout est normal dans le meilleur des mondes, du moins en apparence.
Pourtant, une fois tous les deux dans le lit conjugal, elle n’a pu empêcher son imagination de se souvenir de ce qu’elle avait entendu, et de partir loin au pays des fantasmes les plus débridés. Observant son mari endormi, elle parcours son torse velu de ses doigts, jouant avec ses poils, crassant ses petits tétons masculins, bien moins sensible que les siens, et pourtant très réactifs.
Observant un début de réaction du corps de son mari sous ces douces attentions, elle décide de laisser ses mains descendre vers l’objet de ses désirs lubriques, caressant ce morceau de chair, le parcourant de long en large.
Avec une envie soudaine, elle se glisse sous les couverture, entre les jambes écartées de son mari. Elle n’avait pas fait ceci depuis des années, mais soudain toute sa libido s’est réveillée, elle se sent femme, elle se sent chatte, elle a envie de redécouvrir ces sensations oubliées depuis longtemps.
Soudain, elle sent une main sur l’arrière de sa tête.
- Oh, ma chérie. Ça fait si longtemps. Si tu savais combien j’en ai rêvé. Vas-tu, fait toi plaisir, fait moi plaisir.
Et la main de la guider, le bassin d’onduler d’avant en arrière, donnant le rythme, la cadence s’accélérant jusqu’à la délivrance finale.
§§§§§
- Bonjour, mon amour.
Pierre est assis sur le lit, un plateau sur les genoux, avec café et croissants, ainsi qu’une belle rose rouge passion. Il observe sa femme, allongée sur le ventre, nue sur le lit, le drap recouvrant partiellement son corps, laissant apparaître une de ses jambes, le galbe de ses fesses, une partie de son sein. Dans la pénombre de la chambre, illuminée par la lumière filtrant des rideaux, elle lui semble plus belle que jamais.
- Bonjour, mon chéri. C’est pour moi ? Ça fait tellement longtemps que nous n’avons pas pris de petit-déjeuner au lit, tous les deux.
- Trop longtemps.
- Et pourquoi aujourd’hui ?
- C’est comme une envie. Après celles que tu as eu cette nuit, j’ai eu celle-ci ce matin, alors je me suis levé discrètement sans te réveiller pour aller à la boulangerie et chez le fleuriste.
Pierre se déshabille pour se remettre sous la couette, avant de positionner le plateau et de service. Nos tourtereaux se mettent à manger, en silence, ne sachant pas trop quoi se dire, attendant que l’autre prenne la parole, presque intimidés.
Alors que Estelle allait parler, Pierre l’interrompt
- Ma chérie, tu m’as surprise, cette nuit. Ça faisait longtemps que je ne t’avais pas vue comme ça.
- Oui ? Tu crois ?
- Tu as été incroyable… et je me demandais si il y avait une raison.
- Je ne sais pas si je peux te le dire, sans te blesser …
- Ah. C’est à ce point ?
- Disons, que c’est quitte ou double. Soit cela va souder notre couple, soit … le détruire
La boule au ventre, Pierre patiente, sans savoir vraiment quoi attendre, à part une très mauvaise nouvelle. Qu’a-t-il bien pu se passer ?
- Je t’ai vu, avec Marie-Chantal, quand tu devais être en déplacement. Je l’ai vue arriver, se déshabiller devant toi, se placer entre tes jambes, pendant que tu regardais la télé, un verre à la main. J’ai entendu combien elle gémissait quand tu l’as prise dans le lit. J’ai entendu comment toi tu as également gémi, entendu ta bestialité, que je n’avais pas entendu depuis tant d’années.
- Comment ça ? Comment as-tu pu voir ?
- J’étais cachée dans le placard du salon. Il faut que je t’explique tout.
Estelle commence alors son récit, en commençant par les photos, la discussion avec son amie Alina, qui lui conseille un détective privé, puis le début de l’enquête. Arrive alors le moment du piège tendu, pour identifier la personne qui ira relever les caméras cachées, profitant que l’appartement soit vide.
C’était sans compter cette surprise, la présence de Pierre, son aventure avec son assistante, la personne qui lui est la plus proche depuis toujours, à part Alina.
- Et donc, c’est Marie-Chantal qui a relevé les caméras ?
- Oui, pendant que tu étais sous la douche. Puis elle t’a rejoint, et vous avez recommencé. Alors nous avons profité de ce moment pour nous éclipser.
Pierre attend la suite. Comment Estelle va-t-elle réagir ? Jalousie ? Colère ? Rien de tout ceci ne vient, pour le moment.
- J’ai maintenant une chose à t’avouer. Moi aussi, je t’ai trompé.
Pierre ne s’attendait pas à ce que ça femme aille avec un autre homme, elle qui est d’habitude si pudique. Mais alors, avec qui ? Pourquoi ?
- Laisse-moi te raconter. C’est pour l’enquête, c’est un piège. Je l’ai fait avec Lance, juste après la conférence, dans ma chambre d’hôtel. Nous avions vu que quelqu’un avait mis des caméras, et ça ne peut pas être Marie-Chantal, elle n’était pas du voyage. Alors nous avons tendu un piège.
Estelle commence alors à raconter tout dans le détail, la préparation, le bal, la montée dans l’ascenseur, l’arrivée dans sa chambre, la mise en scène, puis s’interrompt. Elle regarde alors son mari, intimidée.
- Tu ne m’en veux pas ? Demande Estelle.
- Comment pourrais-je t’en vouloir, alors que tu m’as surpris dans la pire des conditions ?
- C’est vrai… et je peux te dire un secret ?
- Dis-moi.
- Te voir, t’entendre avec elle, … ça m’a donné envie de toi, envie de t’entendre comme ça, mais avec moi. Et quand je me suis retrouvée sur le lit avec Lance, à genoux devant lui, à l’exciter, j’ai eu comme un déclic en moi, mon côté tigresse est revenu, et je me suis laissée aller, je ne voulais pas me laisser faire, je voulais conduire la danse, prendre du plaisir …
Estelle s’arrête de nouveau, observe son mari, dont l’érection montre le trouble que propose ce récit.
- Mon chéri. Ce soir, Marie-Chantal et Lance seront là pour le barbecue. Tu ne dis rien, je ne t’ai rien raconté. Le but est de faire parler Marie-Chantal, elle doit nous dire qui la dirige dans cette aventure. Je soupçonne qu’elle soit manipulée, menacée. Il faut l’aider.
- D’accord. Je ferais de mon mieux.
- Dis-moi. Tu l’aimes ? Marie, je veux dire, … elle représente quoi, pour toi ?
- Je … Je t’aime, toi. Plus que tout. Elle sait que je t’aime, elle sait combien tu me manques, et combien je suis mal de ne pas pouvoir être avec toi, comme nous l’étions avant, entre ta carrière et la mienne. Avec le temps, ses visites surprises pour déposer un dossier, … elle est devenue une amie proche, et puis un soir, nous avons franchi la ligne rouge.
- Et … tu l’aimes ?
- Comme une amie. J’aime l’amour bestial avec elle, j’aime sa soumission à mes envies. Mais mon grand amour, ça reste toi.
- Mon chéri, montre moi.
- Quoi donc ?
- La soumission. Montre moi.
- Tu veux … que je …
- Fais avec moi comme tu fais avec elle.
Estelle se dirige alors entre les jambes de son mari, dont elle pose les mains à l’arrière de sa tête, avant de commencer ce que faisait son assistante le soir où elle les a surpris.
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