L'eau ruisselant sur sa peau, elle se demandait ce que pouvait avoir été ce glissement le long de sa porte d'entrée. Ce n'était pas normal, mais qu'est-ce qui lui disait que c'était effectivement ce qu'elle avait perçu. Si le chien de la voisine du dessus avait fait un de ses fameux dérapages contrôlés sur le parquet, aurait-il fait le même son ? Mais de nuit, n'était-il pas censé dormir ?

Sortant de sa douche, passant vite ses vêtements d’hier qu’elle avait laissés sur un petit tabouret, elle se précipita vers l'entrée. Habillée, rassérénée par l’odeur savoureuse du savon et par cette ambiance de vie-de-tous-les-jours, déterminée à en finir, elle fixait la poignée, prête à l’affronter ! Le café attendrait !

Retour au couloir. Cette fois, éclairé par le jour. Et devant elle, une gamine. Nouvelle crispation de stress.

Elle la regardait intensément, son cartable sur le dos. "C'était devant chez vous..." murmura-t-elle en lui tendant un colis tout noir.

Tremblotante, elle arracha la boite des mains de la fillette, et claqua la porte.

Elle glissa le long de l'entrée et se retrouva assise au sol, dos contre le bois. Si c'était un canular, il était rondement mené... Les gens de l'immeuble étaient-ils dans le coup ? Même la gamine du dernier ? Impossible.

Entre ses doigts, le colis peint abritait une nouvelle information. Vu son poids, il décelait probablement un autre post-it. Les doigts presque enfoncés dans le carton, elle ne souhaitait qu'une chose : trouver une simple carte "joyeux anniversaire", rassurante, même si c'était trois mois à l'avance.

Suffisaient les atermoiements, elle était fatiguée. Alors elle s'empressa d'ouvrir ce petit fardeau et fourra sa main dedans.

Elle en sortit un nouveau papier et lut la phrase qui y était écrite :

"La TV, chaine 7, dans 5 minutes"