Chapitre 4
Après deux longues journées à enlever chaque livre de cette pièce, nous étions enfin arrivés au moment tant attendu. J’étais à nouveau à l’accueil, un homme vient à ma rencontre.
- Bonjour, Nous nous sommes vu la semaine dernière. Vous m’avez dit que vous m’aideriez à chercher mon livre. Vous vous en souvenez ?
– Bien sûr, après de minutieuses recherches, nous avons réussi à le trouver.
– Je lui tends le livre, qu’il prit immédiatement comme pressé de l’avoir. Il examina puis me remercia avant de partir.
– Monsieur, attendez !
– Oui ?
– Dites-moi quel est votre nom ?
– Pourquoi devrais-je vous donner mon nom ?
– Et bien parce que cet ouvrage appartient à la bibliothèque, donc il faut que je vous enregistre.
Il me tendit une carte, dessus il y avait une photo de lui beaucoup plus jeune et un nom. Adeline Prévost, il n’y avait pas son âge et la carte était incomplète, mais au vu des légendes et des histoires à raconter, il était donc tout à fait normal que cette carte date de plus de 40 ans.
– C’est une très vieille carte à ce que je vois, vous êtes donc quelqu’un qui vient ici depuis très longtemps, c’est ça ?
– En effet, depuis le temps que je cherche ce livre.
– Très bien, sachez qu’actuellement, il faudra rendre ce livre dans environ 3 mois, vu que nous sommes en pleine période de vacances.
Il ne répondit pas, et j’ai donc enregistré son nom à côté de ce livre. Puis, en levant la tête, l’homme avait disparu tout comme la carte que j’avais en main. Un véritable Fantôme
– Waouh, alors ça y est, la malédiction est terminée ?
— Je ne sais pas, mais en tout cas, nous avons un nom.
– Quoi, le fantôme a un nom !
– Oui, est-ce que tu as ce que je t’ai demandé ?
– Tiens, voilà tous les plans de la bibliothèque du début de sa construction jusqu’à aujourd’hui avec les rénovations.
– Je te remercie, est-ce que tu peux me remplacer ?
– Oui, bien sûr.
Elle me tendit de grandes feuilles plus ou moins vieilles, puis elle prit ma place. Je me suis installé sur l’une des tables qui restait libre, au total il y avait trois grandes feuilles. J’ai donc commencé par la plus vieille qui était dessinée sur une feuille tellement fine qu’on aurait dit du calque.
J’ai déplié les deux autres, en superposant les trois et en laissant traverser la lumière d’une fenêtre qui se trouvait à proximité, je fis une découverte. D’après les plans, plusieurs salles seraient cachées. Ces salles dateraient de la toute première construction.
Au fil du temps, la Bibliothèque du patrimoine avait subi de grands changements. Et jusqu’à récemment, des rénovations ont été faites dans certaines salles afin de les agrandir et de nouvelles tuyauteries ont été faites pour mieux conserver les livres anciens.
J’ai donc fait une croix au crayon de papier dans toutes les salles qui se cacheraient dans la bibliothèque. J’en compte 6, autant de salles qui n’auraient pas été découvertes. L’une de ces salles ferait la taille d’une section entière. D’après le plan, c’est là où se trouvait la section des Histoires noires.
Du moins, c’est ce qu’il y avait écrit sur le plan. Les histoires noires doivent faire référence à des livres qui parlent de sujets tabous. Il faudrait faire venir un historien pour savoir de quand date ces livres.
Mais comme notre chef ne reviendra pas avant la fin du mois, il faudra se débrouiller. J’ai donc pris l’initiative de rechercher tous les lieux possibles de cette bibliothèque.
– Mia, est-ce que tu peux me donner les clés de la bibliothèque ? C’est moi qui ferai la fermeture.
– Tu es sûr ? La dernière fois aussi, c’était toi.
– Oui, ne t’inquiète pas.
– Très bien, mais fais attention, d’accord. Je ne sais pas ce que tu as fait avec les plans, mais ça a l’air de beaucoup aimer ça.
– Il faut dire, ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de résoudre un mystère.
Elle hausse les épaules. Elle fouilla dans ses poches et me donna le trousseau de clés qui donnait accès à toute la bibliothèque.
– Fais-en bon usage.
– Merci, bon à demain.
Une fois le dernier lecteur parti, je ferme à double tour les portes de la bibliothèque. En me retournant, je vois l’homme à l’accueil en train d’attendre.
– Monsieur, la bibliothèque est fermée, pouvez-vous venir un peu plus tard ?
– Je suis désolé, je n’avais pas vu l’heure, je reviendrai la semaine prochaine.
Je lui ouvre la porte pour le conduire à la sortie. J’avais remarqué qu’il avait encore le livre près de lui, mais je ne voulais pas risquer quoi que ce soit alors que j’étais seul.
J’ai donc sorti du bureau de l’accueil les trois cartes superposées que je place sur une table au centre. En me fiant à la carte, il y aurait une pièce secrète au rez-de-chaussée. Je me suis dirigé vers ce lieu indiqué par la carte.
Là encore, un livre fluo. En le touchant puis en le tirant vers moi, une porte dérobée s’ouvrit à nouveau, laissant apercevoir des rangées de livres. J’ai passé ma nuit à chercher cette fameuse pièce qui ferait la taille de toute une section.
Mais les seules choses que j’ai trouvées sont ces fameux livres fluo de couleur différente avec leurs portes dérobées qui menaient à de petites pièces remplies de livres anciens et poussiéreux.
La carte qui indique que cette énorme section aurait menti ? Non, c’est impossible. Jusque-là, la carte m’a conduit exactement là où se trouvaient les pièces, mais dans ce cas, où se trouve cette gigantesque salle ?
J’y avais beau passer la nuit, je ne trouvais pas. En regardant mon téléphone affiché 3 h du matin. La bibliothèque ferme à 18 h, j’ai donc passé 9 h enfermé dans cette bibliothèque. Je commençais d’ailleurs à en ressentir les effets. J’avais l’impression d’être observé par l’obscurité.
J’ai pris la décision de reprendre mes clés, de ranger les cartes et de partir pour me coucher dans mon lit, mais en descendant les escaliers, une étrange impression m’envahit. À chaque fois que je descendais une marche, j’avais la nette impression de remonter.
Je me suis donc arrêté, regardant autour de moi. Je n’avais pas bougé, j’étais toujours en haut des escaliers du 3e étage alors que cela faisait un moment que je descendais les escaliers.
J’ai décidé de marcher lentement, mais rien n’est fait : en arrêtant net, j’étais à nouveau devant les escaliers du 3e étage. Rien n’y faisait que je courais, que je tombais, je revenais toujours à ma position de départ. Je suis bloqué dans une boucle infinie.
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