Chapitre 8
Chacun d’entre eux avait vécu une histoire différente. La plupart était des boucles infinies comme j’ai été coincé, mais d’autres par l’esprit qui les avait en tête pendant un long moment. Je n’avais pas rencontré d’esprit depuis que je suis arrivé, mais je suis sûr que si je restais un tout petit peu plus longtemps, moi aussi je les verrai.
Après avoir passé cette journée à travailler et à réfléchir sur mon enquête, la nuit arriva. J’avais prévenu mes collègues que je passerai la nuit à la bibliothèque simplement une heure ou deux pour terminer mon travail. Ainsi, si quelque chose se passe, ils seront prévenus. Alors que je terminais de ranger certains livres, je sentis une ombre me frôler.
Je savais que c’était une ombre, car je sentais comme un doigt invisible, glacé me toucher l’épaule. À ce moment, je me suis figé, c’était donc tant que je rencontrais ses fantômes. Depuis tout petit, j’ai toujours eu horreur des fantômes, ils me faisaient extrêmement peur et la simple vue d’un dessin me faisait hurler de peur. Je savais que ça allait beaucoup trop loin, mais c’est ainsi que j’ai grandi.
À vrai dire, si j’ai aussi peur des fantômes, c’est le simple fait que mon père adore les films d’horreur. Et plus particulièrement les films avec des fantômes, qu’il a regardés énormément, comme par exemple Ghostbusters. Ce film était à part pour moi, ce n’était pas un film d’horreur, mais plus un film comique, car les fantômes étaient assez drôles. Mais c’est le seul film de fantôme que je pouvais accepter, heureusement, ma mère intervenait à chaque fois pour éviter toute scène qui pouvait à nouveau me traumatiser, mais il était déjà trop tard.
Je n’avais pas la force de me retourner pour voir la chose qui m’avait touché. Pour autant, il fallait bien le faire un jour ou l’autre, alors avec le plus grand des courages, je me retourne. Il n’y avait personne, tout était vide, la bibliothèque était plongée dans le noir, malgré les quelques fenêtres qui éclairaient certaines parties.
Puis cette nouvelle sensation de froid frôla mon visage. Je me tourne à nouveau vers la direction de cette sensation, mais rien. Comme je n’étais pas du tout rassuré, j’ai décidé de partir prenant cette fois le chemin inverse : il était hors de question que je repasse par cette boucle infinie. Descendant le plus rapidement possible des escaliers, cette sensation de froid se produisa cette fois au niveau de ma cheville, me faisant rater une marche.
Je tombe à la renverse, me cognant le dos contre ces marcheurs. Cela me faisait souffrir énormément, mais le temps pressé, il fallait que je sorte avant que quelque chose n’arrive. De ce que je me souvenais des témoignages qui disaient avoir vu des fantômes, il aurait simplement senti un froid sur une partie de leur corps sans jamais réellement les voir.
Ceux qui ont vu se sont simplement fait une petite frayeur ; aucun d’entre eux ne les a réellement attaqués. C’était la chose qui était pour moi la plus rassurante, mais aussi la plus terrifiante, cela voudrait dire qu’il pouvait nous toucher, contrairement à nous. Cette fois, je sentis deux sensations de froid sur mes bras et, en regardant mon pull, ce dernier semblait être tenu par deux mains.
On aurait presque dit que le Fantôme essaie de m’aider à me relever. Me calmant un peu, je descends cette fois-ci lentement les escaliers. En arrivant en bas des silhouettes blanches, comment faire pour apparaître ? Ils étaient tous habillés différemment. On se serait cru dans une sorte de bal temporel. Il y avait des hommes tout comme des femmes habillées de différentes manières pour différentes époques.
Ils étaient tous réunis et papotaient tranquillement sur les tables, tandis que d’autres empruntaient certains livres pour les lire. Les livres empruntés volaient réellement dans l’espace, tout cela était nouveau pour moi. Mais en observant chacun d’entre eux, je remarque qu’ils vont tous à peu près dans les directions menant aux pièces secrètes.
Je me demande si nous pouvions leur parler, cela m’aiderait beaucoup dans mes recherches. Je m’approche de l’un d’entre eux qui avait l’air plus récent, c’est-à-dire qu’il avait des habits qui étaient du cirque dernier, donc un peu plus proche de mon époque.
– Veuillez m’excuser, puis-je connaître votre nom ? Ai-je dit avec la plus grande politesse qui soit.
Il ne répondit pas, apparemment, il était impossible de parler avec eux. À vrai dire, c’était tout à fait normal il était probablement mort depuis des générations, alors parler à des morts serait quelque chose de bien farfelu. Mais une voix qui semblait me parler raisonnait dans la bibliothèque comme un écho.
– Il ne vous parlera pas, à vrai dire, aucun d’entre eux ne parle sauf moi.
– Je me retourne pour voir l’homme qui semblait pouvoir communiquer avec moi.
– Et vous, comment se fait-il que vous pouvez parler ?
– Il se trouve que je suis mort dans des circonstances spéciales.
– Puis-je avoir un peu plus de précisions ?
– J’ai été bloqué à l’infini dans cette boucle.
– Une seconde : ne seriez-vous pas un des témoins du journaliste.
– Je ne vois pas de quoi vous parlez, je suis mort depuis bien longtemps, je vous signale. Sachez que cette bibliothèque est extrêmement vieille. J’étais moi aussi un employé, nous étions tous des employés dans cette bibliothèque autrefois.
– Que vous est-il arrivé pour que vous devenez tous des fantômes qui hantent cette fameuse bibliothèque ?
– La pièce que tu recherches, sache qu’elle se trouve au sous-sol. Je ne peux pas t’en dire plus, mais je te déconseille d’y aller.
– Puis-je connaître la raison ?
– C’est là où nous avions été emprisonnés. Bien sûr, nos corps ne sont plus en très bon état : ils doivent même devenir poussière. Mais je ne veux pas qu’il t’arrive la même chose.
– Vous avez donc tous trouvé la pièce secrète ?
– Vois-tu, mon garçon, nous avons tous réussi à vaincre cette soi-disante malédiction. Mais en réalité, la véritable malédiction, c’est cette pièce manquante, car étrangement, toutes les personnes qui trouvent le livre que demande l’homme se mettent à enquêter sur l’histoire de cette bibliothèque.
– Comment est-ce possible ?
– Comme la boucle a fini, nous ne savons pas du moins, jusqu’à avoir trouvé la dernière pièce au sous-sol, le dernier lieu où personne n’a jamais réellement fouillé.
– Vous avez trouvé la réponse à vos questions ?
– On peut dire ça comme ça. Mais comme je te l’ai dit, je te déconseille d’y aller, nous sommes tous morts là-bas. Ne reproduis pas les mêmes erreurs que nous.
– Mais il faut que je sache.
– Tu vas devenir comme nous, cela ne te fait pas peur ?
– Non, je suis sûr que j’y arriverai. À vrai dire, je veux mettre un terme à tout ça pour que cette fameuse malédiction s’arrête pour de bon en évitant toutes ses victimes.
– Dans ce cas, je te souhaite bon courage, mon garçon. Nous nous reverrons donc dans l’au-delà.
Juste après ça, il partit rejoindre ses confrères. Il m’a révélé une information cruciale sur le sous-sol. Je savais maintenant où aller.
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