Scène 1
Lisanna avait choisi de travailler aux archives du village-capitale. Le bâtiment à la lumière douce, se déversant paisiblement des chiens-couchés du toit, se composait d'une grande salle circulaire librement accessible par deux larges entrées, meublée de tables et de bancs de bois bistre méticuleusement ciré, ainsi que de bibliothèques fournies, et d’une rotonde accessible par quatre escaliers et divisée en plusieurs espaces séparés par des cloisons, avec une petite table, un fauteuil et une roue à livres dans chacun.
Une porte au rez-de-chaussée menait à un couloir entourant une partie du bâtiment et desservant des commodités, des salles de stockage, le bureau du Maître Archiviste, et, au fond de celui-ci, une dernière porte ouvrait sur la salle des Archives les plus importantes, tels que les registres du village, des témoignages sous Plume de Vérité et cachetés de cire d’un rouge cinabre, toutes sortes enfin de documents réservés uniquement aux personnes détenant une autorisation spéciale. Tout ce que Lisanna savait de cette pièce est que ses murs étaient particulièrement renforcés, sans fenêtres, afin d’assurer un maximum de sécurité.
Le Maître Archiviste, nommé Théron, un homme âgé et presque chauve, avait estimé que Lisanna possédait le sérieux, la minutie et l’intelligence nécessaires pour devenir une excellente Archiviste. Un stage de deux semaines avait suffi au Maître pour évaluer l’adolescente aux cheveux d’un rare blond platine : celle-ci s’était montré précise et douce dans ses gestes, savait être silencieuse, n’hésitait cependant pas à poser des questions, et son sourire éclairait la salle austère presque autant que les lampes sans flamme, magiquement fabriquées, qui étaient seules autorisées dans les Archives par mauvais temps ou la nuit.
Lisanna avait donc commencé son travail en tant qu’Apprentie, auprès du Maître et de ses deux Compagnons Archivistes. Il n’y avait pas besoin de plus de personnel pour gérer le lieu et les visiteurs.
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