— Bon, mon enfant, repose-toi encore. Je vais nous préparer un bon repas. Je te fournirais des provisions supplémentaires. Je te fournirais bien aussi une lettre de recommandation, mais j’ai bien peur qu’un vieil Archiviste ne soit pas très crédible pour le mercenariat ! Tu partiras ce soir avec mon cheval. Ça lui fera du bien de bouger un peu, il prend du lard ! Je te fais confiance pour prendre soin de lui, je te sais douce avec les animaux. Je trouverais bien une excuse quelconque pour expliquer sa disparition !

Ils attendirent ensemble que la nuit soit bien entamée. Le vieil homme et la jeune fille se firent leurs adieux et il lui souhaita bonne chance. Elle savait heureusement pratiquer l’équitation, sa mère, non, sa mère adoptive, s'en était assurée. Maintenant qu'elle y pensait, celle-ci avait tenu à ce que la jeune fille apprenne beaucoup de choses que peu de petites villageoises apprenaient, profitant de sa soif de savoir, tout en lui rappelant régulièrement de ne pas trop en faire étalage. Elle en connaissait désormais la raison.

Elle sortit le cheval déjà harnaché, lui caressant régulièrement les naseaux pour éviter qu'il fasse du bruit, avant de le sortir de l'écurie. Théron faisait une petite promenade, comme souvent, mais ce soir il surveillait les alentours. Elle enfourcha sa monture, grimaçant lorsque son entrejambe toucha la selle. Elle avait presque oublié…

Puis elle mena sa monture au pas, sinuant entre les maisons, passant d'une zone d'ombre à une autre – heureusement que c'était la nouvelle lune, cette nuit, et qu'elle connaissait par cœur son village. La silhouette du vieil homme lui fit un dernier signe de main puis elle fut hors de vue.

Elle emprunta le même chemin que le mercenaire qu'elle espérait rattraper.