Scène 21

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La fillette fut impressionnée de la taille des murailles de bois recouvert d’argile durcie ; elle n’avait vu jusqu’ici que des illustrations de différents types d’enceintes, en dehors des quelques murs de pierres de taille noircies et plus qu’à demi-écroulés de son château natal. Durant le voyage jusqu’ici, le vieux mercenaire et elle avaient parfois dormi dans de petites auberges de villages enceints de clôtures assez simples, destinées à limiter l’intrusion d’animaux sauvages.

L’homme et la fille démontèrent avant d’atteindre l’entrée. Les hommes la gardant saluèrent amicalement le vieux mercenaire et ils palabrèrent quelques instants. La jeune fille les observa, notant que l’un semblait jeune, avec un semblant de barbe et une vilaine cicatrice en travers du visage, tandis que l’autre était manifestement un vétéran.

Enfin, l’homme et la fille pénétrèrent dans l’enceinte proprement dite, menant leurs chevaux par la bride. La fillette observa tout ce qui l’entourait, les yeux agrandis, et le mercenaire la regarda, amusé :

— Tu auras le temps de tout voir plus tard, tu sais ? Inutile de te tordre le cou !

Elle rosit et baissa les yeux.

— Relève la tête, jeune fille ! Je ne te demande pas de ne rien regarder, seulement de ne pas te comporter en ignorante. Observe ton environnement avec attention.

Ce qu’elle s’empressa de faire, scrutant les bâtiments, les rues ; tout était soigneusement entretenu. Le sol de terre battue était constellé d’empiècements de différentes couleurs, dénotant une volonté de boucher les trous et les traces de roues afin de maintenir une surface légèrement bombée au centre, et le tout était si tassé que les pas des chevaux résonnaient. Des rigoles pavées de planches de bois usées avaient été creusées sur les côtés, permettant l’évacuation de l’eau de pluie jusqu’à des puisards judicieusement placés, chacun possédant un minuscule abri stockant quelques seaux.

La plupart des bâtiments étaient en bois noirci au feu, sur une base de pierres, et les plaques de bois des enseignes avaient été polies, huilées et cirées. L’architecture était simple et efficace : ici, on cherchait la fonctionnalité avant tout. Les seules touches de décorations étaient des buissons et des arbustes joliment fleuris et stratégiquement plantés pour préparer des embuscades en cas d’attaque ennemie. La distance entre chaque bâtiment avait été calculée pour limiter les risques en cas d’incendie, lui expliqua le vieux mercenaire.

— Dire qu’à l’origine, nous n’avions que quelques tentes ! Et puis, le terrain étant favorable à l’établissement d’un camp permanent, et comme on gagnait de plus gros contrats, on a commencé à construire quelques bâtisses pour la forge, l’infirmerie, le quartier général… Puis c’est tout un village qui a poussé tout autour… Jusqu’à ce que la foudre s’abatte lors d’un violent orage et provoque un incendie si dur à maîtriser qu’il a bien failli tout détruire ! Alors, notre Commandante a exigé un plan de reconstruction détaillé, réunissant architectes et stratèges expérimentés en sièges, et notre camp est devenu ce village fortifié !

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