Scène 22

2 minutes de lecture

L’homme et la fille parvinrent à un bâtiment comportant plus de pierres, et dont l’entrée était gardée par un homme et une femme dont les armures étaient en aussi excellent état que celles des gardes de l’entrée du camp.

— Le Q.G., fit sobrement le vieux mercenaire.

Il se présenta aux gardes, et l’un tira une cordelette qui fit sonner une cloche à l’intérieur. Quelqu’un sortit, reconnut le vieux mercenaire qui présenta rapidement la fillette, et ils furent inviter à entrer. Un couloir les mena au bureau de la Capitaine des Éclairs, une femme robuste au caractère de fer et très terre-à-terre, dotée néanmoins d'un certain charme dont elle n'usait que lors de la négociation d’un nouveau contrat, si celui-ci le nécessitait.

Sa présence était calme mais puissante, et son regard vous perçait jusqu’à l’os : la fillette eut l’impression que la Capitaine, en un seul regard scrutateur, avait pris connaissance des secrets de son corps et de son âme… C’était extrêmement déstabilisant ; cependant la fillette se raidit et rendit un clair regard à celui de la Capitaine, le soutenant quelques instants. Au moment où elle pensait se mettre à trembler, la Capitaine sourit avec aménité.

— On dirait que tu nous as amené une bonne recrue, Vieux Mark. La plupart des gamins tremblent comme des feuilles devant moi…

Quelque soit le test, la jeune fille l’avait passé et le nœud dans son ventre se relâcha.

— Bon, petite, quel est ton nom ? Ton âge ?

On y était… La fillette y avait longuement réfléchi. Le mercenaire, dont elle venait seulement d’apprendre le nom, n’avait même pas voulu savoir le sien. Il disait que beaucoup d’entre eux changeaient leur identité, généralement pour oublier un passé douloureux ou ne pas être reconnu. Elle refusait d’oublier son passé, mais changer d’identité lui paraissait indispensable. Elle n’était plus la même, après tout. Son nom de naissance était Kissandre, elle n’avait connu durant treize années que celui de Lisanna...

— Je m’appelle Kisanna. Treize ans.

— As-tu déjà eu des leçons d’armes ?

— Seulement quelques bases qu’il m’a enseignées, répondit-elle en désignant Vieux Mark de la tête. Mes connaissances en matière de techniques de combat, de stratégies d’attaque ou de défense, de types d’armes, sont purement théoriques.

— T’as l’air d’en avoir dans la tête, mais t’es toute fluette. Pourquoi veux-tu apprendre à te battre ?

Kisanna déglutit.

— J’ai… quelqu’un à tuer. À l’arme blanche.

La Capitaine l’étudia un instant.

— Je vois… fit-elle. Bon, Vieux Mark, ajouta-elle en gribouillant quelque chose sur un papier, tu vas amener cette petite au dortoir des apprentis. Remets-la avec ce papier à la responsable, puis va te reposer. Tu me feras ton rapport demain matin, tu as l’air épuisé.

— À vos ordres, Capitaine.

Ils saluèrent la femme et sortirent.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Rahariel ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0