Scène 35

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Le trio se trouvait dans une région peu sûre, à cinq jours de marche du front entre la Coalition et Berethius le Conquérant, et nombreux étaient les bandits de grands chemins. Ils se composaient principalement de civils ayant perdu tout autre moyen de subsistance ou de soldats déserteurs, et ces derniers utilisaient leur formation de combattant pour attaquer et piller les convois de marchandises, ou rançonner les riches voyageurs. En conséquence, les mercenaires indépendants et les petites compagnies affluaient dans la zone, pour protéger personnalités et marchandises contre espèces sonnantes et trébuchantes.

Nours, Kale et Kisanna avaient été engagés par un groupement de marchands, avec d’autres indépendants. Ces professionnels s’étaient réunis avec leurs clients afin de prendre connaissance de la route à suivre, des risques du terrain, des sites propices aux traquenards, avant de prendre la route.

Malgré la protection des mercenaires, une bande de canailles avait tenté sa chance. Le lieu était particulièrement propice à une embuscade : la route s’enfonçait entre deux collines abruptes couvertes de grosses roches et d’arbres, un lieu parfait pour se cacher à portée d’arc avant de se jeter avec succès sur des cibles pourtant méfiantes.

Mais cette fois, le succès ne fut pas au rendez-vous. Les mercenaires engagés étaient compétents et préparés, protégés par des armures d’excellente facture et un plan de défense prenant en compte plusieurs possibilités. Un couple d’une trentaine d’années, notamment, Hawys et Toli, attirèrent l’attention de Kisanna : la femme, Toli, maniait son épée bâtarde avec vigueur, protégée au besoin par le bouclier et l’allonge de Hawys, qui tailladait l’ennemi de son épée longue.

Leur succession fluide d’attaques, de parades, d’esquives, témoignait d’une longue pratique des combats en duo. Kisanna chercha Kale du regard, notant au passage que Nours décapitait chacun de ses adversaires d’un revers de sa hache. Un vrai fils de bûcheron. Kisanna para de son bouclier, puis riposta d’un coup d’estoc et transperça son adversaire. Où est Kale ? La jeune femme s’inquiétait.

Un sifflement sur sa gauche l’avertit juste à temps pour qu’elle esquive d’un pas vers l’arrière, louchant sur la lame qui lui passait sous le nez ; puis une autre lame s’abattit sur sa gauche, rabattant l’épée de l’adversaire à terre, et Kale se fendit pour porter un coup de son bouclier au menton de l’adversaire, le faisant trébucher en arrière. Il acheva son adversaire d’un coup de taille vers la gorge.

— Merci, Kale !

— À ton service, Ki’ !

Kisana se retourna, prête à combattre un nouvel adversaire, mais la bataille semblait s’être terminée sur la débandade des forbans. Les survivants détalaient comme des lapins, abandonnant sans remords aucun leurs anciens camarades. Quelques mercenaires avaient reçu de sérieuses blessures en défendant les marchands et leurs biens, et ils furent soignés sans attendre tandis que d’autres montaient la garde.

Le soir, Toli, accompagnée de son époux, vint parler à Kisanna et ses amis : elle avait été impressionnée par la virtuosité du trio et souhaitait les connaître un peu mieux. Lorsque le convoi atteignit sa destination, Toli et Hawys se joignirent aux trois autres pour la mission suivante et ne les quittèrent plus.

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