Scène 37

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Les barons avaient chacun un fils et une fille. Un double mariage arrangé fit des deux baronnies des cousines et permettrait, théoriquement, d’étouffer dans l’œuf et pour quelques générations toute dispute. Les quelques soldats ayant laissé leur soif de sang tuer des innocents furent cloués au pilori, et si cela apaisa la soif de vengeance des familles lésées, certaines personnes en souffriraient encore longtemps…

Jesca faisait partie de ceux-là. La blonde trapue avait quitté ses parents sur une dispute et désormais elle ne pourrait plus se rabibocher avec eux. Ils refusaient obstinément qu’elle apprenne à combattre, préférant qu’elle utilise son affinité avec les lames pour manier la faux coupant le blé, ou les couteaux de cuisine… Le comble avait été atteint quand ils voulurent la marier de force au fils du fermier voisin, au motif qu’ils avaient dansé ensemble au dernier bal. Danse forcée par les parents de la jeune femme : Il t’a invité, tu dois accepter ! C’est comme ça ! avaient-ils prétendu.

Jesca aimait ses parents, mais pas au point de se laisser enfermer dans une vie qui ne lui convenait pas. Elle compter se marier et avoir des enfants un jour, mais à son heure, et avec l’homme que son cœur et sa raison choisiraient.

Le stupide affrontement des barons avait résulté en la mort de sa famille. Elle était désormais libre de mener sa vie à son gré, mais son cœur en payait bien lourdement le prix… Jesca voulait malgré cela encore combattre. Elle en avait eu un aperçu de lors de cette brève guerre, seulement l’idée de risquer de mourir pour une cause aussi bête lui faisait horreur.

Cet homme géant aux cheveux d’un roux irlandais… C’était un mercenaire, n’est-ce pas ? Elle en avait entendu parler : les mercenaires combattaient non pas pour une cause, mais pour l’argent. C’était quelque chose de concret, et cela lui semblait plus juste que de s’engager dans une armée ou l’autre. Tant pis pour leur réputation d’êtres sans morales, ils étaient aussi des humains et tous ne devaient pas être si atroces !

C’était décidé, elle irait parler aux mercenaires qui avaient su faire cesser les hostilités de ces deux vieux nobles imbéciles et leur demanderait de l’aide ; ils avaient l’air plutôt sympathiques, en vérité, peut-être accepteraient-ils.

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