Scène 43
La corpulence de l’homme l’empêchait d’aller vite. Pourtant, rouge et essoufflé, il parvint encore à hurler :
— Arrêtez-vous, je vous en prie !
Kisanna stoppa sa monture et se retourna. L’homme parvint à sa hauteur et le cheval broncha lorsqu’il posa sa main dessus, à la recherche d’un appui.
— Ah ! fit-il en ôtant sa main, pardon ! Content de vous… avoir rattrapé… avant que vous ne passiez… les portes de la ville !
Les mercenaires sourirent en reconnaissant Miskine, un employé du bureau local de la guilde des Mercenaires préposé aux offres d’emploi. Ses collègues prenaient un malin plaisir à le faire courir un peu partout, mais il ne perdait pas un gramme pour autant.
— J’espère que vous me pardonnerez de vous interrompre de si cavalière façon ! débita-t-il en une fois. Vous êtes bien les mercenaires Kisanna, Jesca et Toli ?
Interloquée, les deux autres femmes s’approchèrent et Kisanna répondit :
— Ça se pourrait. Que nous voulez-vous ?
— Une mission de dernière minute, répondit Miskine. Il s’agit d’escorter une femme. Son futur mari n’a pu envoyer de gardes, alors, il embauche des mercenaires, des mercenaires féminines bien sûr, il tient à la chasteté de sa future épouse !
Nours flanqua un coup de coude à Kale et Toli murmura en aparté :
— Évidemment !
— Alors, qu’en dites-vous, mesdames ? demanda l’homme, d’un air plein d’espoir.
Toujours pratique, Kisanna l’interrogea :
— Destination ? Tarif ? Fournitures ?
Miskine répondit obligeamment à toutes ses questions : le contrat se révéla intéressant. Les hommes grognèrent bien un peu à l’idée de partir en premier, mais les femmes les rejoindraient à un point de rendez-vous convenu une fois la mission terminée.
Tandis que Nours, Kale et Hawys s’en allaient, les trois femmes suivirent Miskine jusqu’au bureau de la Guilde afin de signer le contrat. Miskine leur indiqua où récupérer la monture réservée à la demoiselle, que Toli prit en main, et elles se rendirent à l’adresse indiquée.
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