Scène 45

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Shona se révéla, malgré ses manières affectées, une agréable compagne de voyage : elle se révéla peu difficile sur les conditions, d’humeur joyeuse, aimant à plaisanter. Elle parlait avec effusion de son mariage à venir, et Toli raconta des anecdotes sur le sien. Jesca les écoutait le soir autour du feu, rêveuse. Kisanna, fidèle à elle-même, restait sur le qui-vive : elle ne pouvait se défaire de sa première impression.

Il n’y eut vraiment rien d’autre à dire sur le trajet : il fut sans histoire, ennuyeux, bref une mission parfaite !

Le futur époux fut heureux de voir arriver sa fiancée en bonne forme et ajouta un bonus au paiement prévu. Shona les remercia chaleureusement, secouant ses boucles cuivrées et alla jusqu’à les enlacer. Un frisson glacé parcourut le dos de Kisanna au contact de ses mains dans son dos.

Puis les trois mercenaires retrouvèrent leurs compagnons à l’endroit prévue, une auberge : elles les découvrirent en train de boire une chope, et dès qu’il les aperçut Nours donna de sa grosse voix pour commander une nouvelle tournée. Toli embrassa son mari, Kisanna topa la main de Kale, et Jesca donna une petite tape affectueuse sur le bras du colosse qui la serra en retour dans ses bras.

— Tu m’écrases, protesta-t-elle joyeusement.

— Oh, pardon, Jes, répondit-il en la reposant délicatement à terre. Alors, cette mission ? interrogea-t-il, comment était-elle ?

— Parfaite ! répondit Toli. La demoiselle était complaisante et aimable, c’était de l’argent facile !

— À quoi ressemblait-elle ? questionna Kale.

Kisanna le transperça d’un regard noir.

— Bon, bon, je retire ma question…

Elle répondit quand même, d’un ton doucereux :

— Elle était absolument ravissante. Une vraie beauté, je comprends pourquoi son fiancé tenait à ce qu’elle soit escortée, et uniquement par des femmes !

Kale grimaça et leva sa chope pour porter un toast.

— Au retour de nos trois camarades !

Deux jours plus tard, l’événement était sur toutes les langues. Pas le mariage, non, qui se déroula sans incident ; mais le meurtre du mari lors de sa nuit de noces, oui. Pour comble, la mariée avait disparu et des traces évidentes de lutte indiquaient un enlèvement.

Kisanna but sans mot dire son ka’ay*. Elle avait donc bien deviné. Heureusement qu’elles avaient été payées d’avance !

Une enquête révéla que le défunt s’était fait des ennemis… mortels : l’un d’eux avait embauché un assassin pour éliminer durablement son rival en affaires. L’identité de l’assassin et le futur de la jeune mariée restèrent inconnues. Lisant cela dans le journal local, Kisanna hocha la tête. Apparemment, il ne venait à l’idée de personne que Shona put être l’assassin…

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* Note de l’autrice : Boisson traditionnelle sud-américaine issue des cultures autochtones guarani et tupi, équivalente au café et au thé. Plus connue sous le nom de « maté », « ka’ay » est le nom guarani. Je trouvais que le nom sonnait fantasy, et puis ça change un peu du café que l’on voit partout.

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