Scène 47

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Quelques jours plus tard.

La présence de Shuvan ne plaisait pas à tout le monde. Hawys désapprouvait fortement sa « spécialité » et Toli se sentait tiraillée entre la désapprobation de son mari et son amitié pour la rouquine. Jesca avait entrepris de connaître Shuvan à fond, et la jolie assassin se prêtait au jeu avec bonne grâce, s’arrangeant pour distiller des informations sans trop se dévoiler. Nours, comme toujours, restait débonnaire. Quant à Kale…

À la grande surprise de Kisanna, ce qu’elle craignait ne survint pas : Kale ne tenta pas de séduire Shuvan. Il admirait manifestement sa plastique sensationnelle, mais se tenait à distance prudente et ne tentait pas d’engager la conversation. Kisanna s’empressa d’enfouir en elle le plaisir que lui valut cette constatation, cédant la place à… la consternation ? Car il devint vite évident que Kale évitait de parler à Shuvan afin d’éviter les disputes !

Le premier accrochage surgit après une toilette rapide : Kale découvrit en revenant du ruisseau d’eau claire et glaciale, que Shuvan s’était emparée de la brosse pour coiffer Kisanna. Dépité, il observa la scène du coin de l’oeil tandis que les deux femmes bavardaient agréablement. Notant l’attitude du jeune homme, Shuvan lui envoya une pique :

— Kale, serais-tu jaloux ? Veux-tu que je te brosse les cheveux aussi ?

Le jeune homme se renfrogna.

— Non merci, grommela-t-il, je n’ai pas besoin d’aide.

Kisanna pouffa et Kale se détourna. Dès lors, Shuvan, très observatrice, débusqua le moindre petit « privilège » de Kale et se l’arrogea temporairement dans le seul but de le faire rager… Et il tombait chaque fois dans le piège.

Kale se disputait avec Shuvan dès que celle-ci accaparait trop Kisanna, et l’ambiance en pâtissait. Jesca finit par les prendre à part l’un après l’autre : Shuvan tempéra ses taquineries, et Kale se radoucit. Les disputes constantes s’atténuèrent en piques plus ou moins amicales, au grand soulagement de tous. Même Hawys finit par se détendre, notamment lorsqu’il se découvrit des points communs avec Shuvan.

Lorsqu’ils arrivèrent à destination, la rousse incendiaire était parvenue à s’intégrer dans la troupe, et personne, Kale y compris, ne voulut qu’elle parte. La jeune femme rayonna de bonheur.

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