Chapitre 25

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  • Les filles ont des mains de fées, s'exclame Housnia avec un large sourire.

  • Je me suis assoupie combien de temps ? dis-je ressourcée, encore endormie.

  • Nous avons quitté la pièce il y a une heure déjà, renchérit Imane.

  • Quelle mauvaise compagnie je fais, répondis-je. En même temps, c'est la première fois que je revis depuis que j'ai mis les pieds en France. Cette journée est juste incroyable ! Et c'est grâce à vous les filles !

Enfin, j'ai pu aussi m'évader à plusieurs reprises en présence de Dixie. La jolie brune a su faire renaître l'étincelle de joie de vivre qui comatait en moi mais aussi suciter mon désir et éveiller mes sens. J'espère qu'elle ne sera pas insensible à mon glow-up de qualité ! En même temps, elle m'a laissé un goût d'amertume sur le bout de la langue, la colère palpite en moi au souvenir d'un baiser refusé. La déception que j'ai ressenti à ce moment-là a été fulgurante, j'ai cru suffoquer. Les voix des trois marocaines me semblent bien lointaines, un bruissement sourd de lèvres et de voix cristallines. Mon coeur lui en veut, pourtant le sien ne m'appartient pas et dans mon esprit c'est comme si. Ce sentiment d'être rejetée frôle la limite du supportable, je ressens des émotions qui s'entrechoquent, qui sont contradictoires vis à vis de toutes les portes ouvertes qu'elle m'a laissée. Chaïma claque des doigts, ses ongles manucurés dessinent des traits invisibles dans les airs, je m'excuse de mon absence d'un sourire niais.

  • Alors, dans quelles rêveries t'es-tu perdue ? me demande Housnia en posant sa main sur mon épaule.

  • L'amour, chuchotai-je à voix basse, yeux dans les yeux.

  • Le sentiment qui te fait perdre la tête et qui retourne ton coeur, complète Housnia.

  • On peut définir cela comme ça, oui, répondis-je la gorge nouée.

  • Un chargin sentimental ? continue Chaïma en me prenant la main.

  • Un bouleversement plutôt.

  • Tu veux nous en parler ? me propose Imane.

Je ravale la larme salée qui me fait l'effet d'une piqûre vive du contact du sel avec mon coeur saignant à vif. Je plonge ma tête dans mes mains, mes cheveux roux cascadent par dessus celles-ci, seuls mes ongles apparaissent entre chaque mèche. Imane m'enveloppe de sa chaleur corporelle en me proposant ses bras dans lesquels naturellement je me réfugie le coeur lourd.

  • Mon coeur lui est en désordre, affirme-je. Je ne me retrouve plus dans ma relation avec mon chéri, Oleksandr. En huit ans je n'ai jamais connu ça, mais la raison de ce chamboule tout est une femme. Elle est sublime, attirante, drôle, spontanée, je ne sais pas s'il s'agit juste d'un désir, d'une envie d'ouvrir une parenthèse féminine pour découvrir la sensualité qu'une femme peut m'apporter ou si mes sentiments sont amoureux envers elle, je ne sais plus.

  • Il n'y a pas de mal à aimer une autre femme, surtout de nos jours, s'exprime Imane. Fini le temps où les gens te regardaient de travers lorsque tu te promenais main dans la main avec une personne du même sexe.

  • Je sais, mais ce qui est mal c'est d'entretenir cette relation particulière avec Dixie, renchéris-je. L'infidélité demeure pourtant loin de mes principes mais là, avec elle, je ne contrôle plus rien en sa présence. Et cela me fait beaucoup de mal, j'ai beau me remettre en question, de chercher à comprendre mes sentiments, je ne parviens pas à remettre de l'ordre dans ma tête et cela nous fait souffrir tous les deux, lui et moi !

  • Et si tu acceptais que ton histoire avec ton homme soit terminée ? Tu ne crois pas que ce serait beaucoup plus simple ? me demande Imane. Je vais te confier une chose, avant Chaïma, je suis restée trois ans avec un homme, que j'ai aimé à en mourir, pour qui j'étais prête à tout sacrifier ! Puis Chaïma est entrée dans ma vie, ça a été une évidence et comme toi j'ai ressenti un désintérêt vis à vis de mon ex. Notre histoire s'achevait et j'ai arrêté de me voiler la face, nous sommes restés en bon terme lui et moi. Médites là dessus, certaines relations ne sont que de passage.

  • Parfois ça fait peur parce que l'on est attachée à l'autre, que ton homme est ton pilier, qu'il te protège, continue Chaïma. Que l'on a du mal à se projeter sans repère ? Mais l'amour, quand il est là, au plus profond de nous, on le sait.

Leurs paroles sèment encore plus le doute en moi alors qu'elles veulent seulement m'éclairer. Peut-être que le vécu d'Imane est plus proche du mien que je veux me le faire croire. Peut-être que je ne suis pas sincère avec moi même ? Et si réellement c'est le cas, comment veux-tu que je le sois avec Oleksandr ?

Les jeunes femmes me reservent un thé à la menthe, nous restons silencieuses. Dans le respect de la tempête qui se réveille en moi. Je fais part à la jolie Housnia de mon souhait de m'inscrire à son cours de piloxing, son visage s'illumine et dans son sac à main elle cherche des feuillets d'inscription.

Elle me propose une réduction étant donné que je fais mon inscription qu'en cours d'année. Je sors un stylo pour griffonner sur mon chéquier et lui tends fièrement. Lorsque je jette un oeil à ma montre, il est déjà vingt heures, Oleksandr risque de voir rouge, je ne l'ai pas prévenu de mon retour tardif.

Je reboutonne mon manteau pour m'engager dans une course contre le temps après avoir fait une bise aux trois femmes qui se sont occupées de moi aujourd'hui. Je suis chargée de mes sacs de shopping et de sport, par moment je traverse la route sans regarder si je peux m'engager en toute sécurité. Mes chaussures manquent de se dérober, je perds haleine lorsque je franchis les portes du hall d'entrée. Mon corps est propulsé en arrière, lourdement je retombe sur mes fesses, la respiration coupée je viens d'heurter quelqu'un dans la précipitation.

Dixie me tend la main, comme à notre première rencontre. C'est un regard assassin que je lui lance, tous les souvenirs de notre dernier instant en tête-à-tête me reviennent, elle m'a fait espérer la garce. Je me souviens du sentiment de déception mêlé à la frustration, à l'humiliation et la chute de dix étages que mon coeur a ressenti, la douche froide totale.

  • Je n'ai pas besoin de ton aide ! rétorque-je sèchement en m'appuyant sur ma cuisse pour me relever.

Je la repousse de mon passage d'un revers de bras, sur son visage se lit l'incompréhension. Elle se repositionne de sorte à ce que je ne puisse pas m'engoufrer dans l'ascenseur. Cette fois c'est d'un coup d'épaule dans la sienne que je la dégage avant d'appuyer sur les boutons. Dixie se fraye de justesse un passage entre les deux portes qui se referment tout juste sur elle.

  • Qu'est-ce que tu fous là ? je la gronde sur le ton du reproche. Dois-je te rappeler que ton immeuble est celui d'en face ?

  • Plus de nouvelle ! s'emporte t-elle furibonde en me faisant face dans le petit espace clos. Une secousse annonce le blocage de l'ascenseur. Génial, s'exclame t-elle en serrant les dents.

  • Tu as bloqué l'ascenseur crétine ! renchéris-je dans un cri rauque.

  • Je me suis dit qu'en rodant ici, j'aurai peut-être la chance de te trouver ! déclare Dixie en se rapprochant de mon corps, je recule jusqu'au miroir qui me glace le dos. Tu m'as mis sur liste noire !

  • Et tu es vraiment étonnée ? crie-je de colère.

  • Tu es en train de me faire une scène pour le baiser que je t'ai refusé, là ? s'exclame t-elle avec un soupçon de son interrogatif dans la voix.

Elle est culottée, comme ça ce serait de ma faute maintenant ? J'ai envie de lui sauter à la gorge tellement elle joue avec mes nerfs. C'est vrai que j'ai à faire à Madame Brunetton la grande directrice des ressources humaines du grand hôpital de Toulouse. Elle ne compte pas me faciliter la tâche et son attitude autoritaire ne me permet pas d'en placer une, comme intimidée par sa prestance.

  • Ivy, tu sais très bien que j'avais envie, tout comme toi, de partager ce baiser, poursuit-elle d'un ton plus doux.

  • Je suis sûre que tu voulais tester ton pouvoir de séduction et ton charme sur moi ! renchéris-je en hurlant. En couple ce sont des choses auxquelles on ne prête plus attention, alors tu t'es bien jouée de moi ! Et tu sais ce que je pense ? Tu n'es qu'une petite garce ! Tu ne t'es souciée à aucun moment de ce que j'ai ressenti de ce rejet !

  • Putain mais laisse moi finir ! grogne t-elle. Tu ne m'écoutes pas là.

  • Alors accouches, je n'ai pas que ça à foutre ! Oleksandr m'attend et il va être fou de rage ! J'ai passé une merveilleuse journée alors si c'est pour me foutre les nerfs abstients toi ! Déjà que je vais subir sa petite colère !

  • Mais tu ne penses donc qu'à toi ? recommence Dixie en se rapprochant encore plus. De plus, tu es beaucoup trop agressive pour quelqu'un qui a passé une belle journée !

  • Pas ma faute, tu me donnes des envies de meurtre !

  • Ben voyons, pouffe t-elle. Je vois que tu m'en veux, je te demande pardon de m'être éclipsée comme je l'ai fait, l'autre jour !

  • On en est déjà à deux fois ! lui fis-je remarquer. Tâches d'être plus convaincante !

Je déglutis, je n'aurai jamais dû lui lancer ce défi, elle qui a l'habitude à braver les challenges quotidiens. Ses lèvres rouges s'entrouvrent, très femme fatale ainsi et cela sucite en moi un désir démesuré me donnant envie de me jeter sur ses lèvres.

  • Ivy, je comprends que tu m'en veuilles, que tu aies de la déception en toi, reprend t-elle. Ta réaction bien que démesurée est normale enfin je pense. Mais saches que moi, j'ai un homme fou amoureux de moi, que je respecte et que j'aime plus que tout au monde ! Je ne veux pas être infidèle et dépasser les limites que l'on s'était fixées tous les deux ! C'est ça qui a fait frein à ce baiser ! Ce n'était pas contre toi, j'en mourais d'envie !

  • Je comprends, bégaie-je. Mais ça m'a fait mal, je ne m'attendais pas à un tel rejet.

  • Je suis sincèrement désolée, répond Dixie en me prenant la joue pour plonger son regard dans le mien. J'ai pu avoir cette discussion avec Soren, tout va bien, Ivy. Laisse toi faire, ferme les yeux et respires, je suis là.

Je baisse les yeux avec hésitation, décidant de faire confiance à cette femme dans cet espace confiné. Habituellement, je paniquerais, seule dans cet ascenseur, mais la présence de Dixie me rassure. Ses mains très douces prennent les miennes, ses doigts s'enlacent aux miens pour un contact de proximité des plus agréables. Un frisson me parcourt le corps. Je la regarde dans les yeux. Ses yeux me sourient, s'étirent en petites amandes. Elle pouffe un petit rire discret en effleurant avec ses ongles l'intérieur de mon bras. Je perds l'assurance que j'avais la dernière fois et ressent de l'impatience. Sa légèreté, son humour et ses gestes affectueux me désarçonnent, me font vaciller. Son genou presse le mien, la proximité de Dixie réveille mon désir davantage. Mon cœur bat la chamade, je respire avec des saccades, submergée par une anxiété intense. Ses cheveux bruns détachés, caressent l'intérieur de mon cou, son souffle donne de la tendresse à mes lèvres, je comprends au fond de moi qu'elle a l'accord de Soren. Je ferme les yeux et me laisse aller à ses caresses. Sa bouche murmure des mots doux à mon oreille, Je me sens désirée, aimée. Mes doigts se perdent dans ses cheveux, elle frissonne à ce subtil contact.

Le toucher de Dixie laisse une traînée de feu le long de ma colonne vertébrale, ses doigts tracent une délicate ligne. Ses mains trouvent refuge dans le creux de mon dos, leur léger tremblement font écho au rythme de son cœur à la chamade. Alors que ses doigts s'attardent, un rougissement traverse ses joues. Un gémissement de satisfaction mêlée à l'impatience s'échappe de nos lèvres, un murmure partagé qui trahit notre désir qui consume nos corps. Nos regards se croisent, chargés d'une tension électrique, avides de se connecter dans un baiser passionné. Chaque second rend cette attente éternelle avant ce tout premier contact. Mes mains, guidées par un désir irrésistible, serpentent le long des épaules de Dixie. Sa peau, douce comme du satin, frémit sous mes caresses, son visage, habituellement si serein, se pare d'une expression d'envie irrépressible.

À l'unisson, la promesse de nos lèvres se scelle. Un temps d'arrêt pour marquer ce contact intime avant de reprendre les caresses excitantes de nos lèvres. Ce temps d'arrêt, loin d'être une rupture, n'est qu'une respiration profonde entre nos deux êtres. J'aime cette sensation d'abandon entre les mains de Dixie, cet échange de baisers profonds où nos émotions sont démêlées les unes des autres, chargés de puissance, nos corps semblent eux aussi réagir. Nos lèvres sont chaudes et humides, chacun de leurs mouvements font osciller notre plaisir. Elle me fait découvrir les secrets de sa sensualité, un véritable appel à l'éveil des sens. Cette douceur peut commune, encore jamais ressentie me procure une montagne russe d'émotions et une montée croissante de mon désir pour elle. Je presse la jeune femme contre mon corps, je réponds à ses baisers mais je dois admettre que de rester concentrée sur le mouvement de ses lèvres est ardu. Je pince la lèvre inférieure de Dixie qui finit par se détacher pour venir aspirer la peau de mon cou et la suçoter avec le bout de sa langue. Prise d'halètements, cela trahit l'état d'excitation dans lequel elle me plonge de minute en minute. Ma main dans mes cheveux me sert de point d'ancrage pour ne pas perdre pied dans cet océan agité de sensations très riches. Mon autre main tripote sa taille fine, je sens que mes gestes lui donnent de délicieux frissons dans l'échine dorsale dont l'influx nerveux se propage jusque dans son bas ventre. Audacieuse, elle flirte avec mon décolleté en posant de discrets petits baisers sur la ligne sensuelle qui joint mes seins. Imperceptibles presque mais terriblement envoûtants. Pendant que ses mains s'affairent à effleurer mon ventre juste en dessous de mon top. Un gémissement plus aigu sort de mes lèvres, je reviens trouver sa bouche pour apprivoiser sa langue gourmande, un ballet irresistible qui retranscrit à merveille le désir que l'on ressent pour l'une et l'autre. Libre cours à l'imagination de mes mains, elles ne se privent pas de se glisser en dessous de sa mini jupe pour frôler ses fesses. Mes doigts coquinent le long de sa raie, suivent sa ligne avant de venir prendre plus franchement ses globes fessiers pour quelques petits massages. Cette fois c'est elle qui répond à mes caresses par un râle rauque. Nous nous embrassons avec désir ardent, délicate, je viens la plaquer contre la paroi de l'ascenseur et je reprends notre échange langoureux avec entrain.

Mon sens de la vue me procure beaucoup de plaisir lorsque je jette des coups d'oeil discrets au reflet que me renvoie le miroir. Je dois admettre que deux femmes qui se donnent l'une à l'autre cela m'emporte dans la rêverie érotique. Notre reflet me renvoie notre beauté féminine, notre complicité et le charme qui se dégage de nous. Mes yeux ne se privent pas d'admirer la cambrure de ses fesses bombées dont les collants ne dissimulent pas grand chose, un bonheur sensuel pour mes yeux. Les grains de sa peau frisent la perfection, la forme de ses fesses est juste sublime pour ma vue. Comme ça, Dixie semble apprécier porter des tangas en dentelle, je ressens une frustration à la dissimulation de son trésor parmis les motifs fleuris de la dentelle.

Je finis par faire revenir mes mains sur sa taille, notre échange ne s'arrête plus. Un tulmute de sensations agace mon corps, j'ai du mal à résister, je sens toutes les barrières s'envoler. Cela ne tiendrait qu'à moi, je ferai sauter les dernières restantes mais je vais devoir encore attendre un peu pour cela, Dixie profite pleinement de chaque moment passé ensemble, je devrais en faire tout autant. L'effet de l'apesanteur nous stoppe immédiatement, l'ascenseur semble être repartit. La voix cristalline annonce mon étage, lorsque les portes s'ouvrent, Dixie termine d'arranger les plis de sa robe sur ses cuisses. La dernière image qu'elle me laisse, ses joues rougies de notre partage intime, je lui envoie un baiser de la main avant de laisser les portes se refermer sur moi, la ramenant sans doute à la réalité.

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