Si Proche Orient
Texte le 23 juin 2024, lors d'un rassemblement contre les bombardement en Palestine.
Hier, 22 juin, c'était l'anniversaire de l'opération Barbarossa, l'invasion de l'URSS par l'Allemagne nazie. Dans nos téléviseurs, une offensive similaire est à l’œuvre - sur le plan des idées. Slogans patriotiques et commissaires politiques s'y succèdent pour nous enjoindre à comb... voter du bon côté. Mais pendant que ces Savonarole à la petite semaine déversent leur diatribe débilitante, à Gaza, les bombardements et l'enfermement tuent toujours autant. Quelques combattants certainement ; mais surtout des innocents – vieillards, femmes et enfants.
Jamais, sur le terrain des luttes humaines, autant n'aura été perdu à cause d'un si petit nombre !
Je pense aux blessés coincés sous les gravats des immeubles effondrés. Certains ont attendu en vain les secours. Jour après jour, ils ont perdu tout espoir. Ils ont finalement dû succomber, isolés au fond de leur mouroir. Personne ne les a encore dénombrés, ni même estimés ; ils sont occultés, comme oubliés. J'ose croire, qu'un jour, on racontera leurs tragiques histoires.
Par quelque bout que l'on considère ce conflit, qu'on s'arrête au 7 octobre 2023 ou que l'on remonte au 14 mai 1948, les bourreaux seront toujours moins nombreux que leurs victimes. Quant aux témoins silencieux de leurs crimes...
Mardi dernier, 18 juin, nous nous rappelions du discours d'un homme qui, seul contre tous, se levait pour dire non. Non à la débâcle, non à la lâcheté. 27 ans plus tard presque jour pour jour, sous sa présidence, la France condamnait l’agression d'Israël contre ses voisins arabes. Peu avant l’attaque préventive du 5 juin 1967, elle avait même mis un embargo sur ses livraisons d’armes ! Elle soutenait ensuite, en novembre, une résolution de l'ONU demandant la fin de l'occupation des territoires palestiniens.
Combien de nos élites se sont réclamées de ce grand homme ? Et combien de berlines vides les ont déposés devant les palais, les ministères ou les résidences des ambassades ? Car dans leur quête de grandeur, nos édiles s'abaissent surtout à soutenir un soupirant du fascisme. Rien d'étonnant ! Ici aussi, elles font la courbette à celleux qui promettent de faire dans la justice des coupes nettes. Si Blum se retourne dans sa tombe, un sérieux séisme doit secouer Colombey-les-deux-Églises !
Et Gaza dans tout cela ? Gaza est une perle de plus enfilée sur le long collier de la colonisation. Oh, si ce pouvait être la dernière ! Puissions-nous refermer cette funeste parure sur le cou des marionnettistes auteurs de ce triste spectacle et les faire parader en public. Cet infamant ornement deviendrait leur carcan. Et sur leur chemin de pénitence résonnerait les moqueurs « Alors fielleux ferrailleurs, vous voici ferrés maintenant ! ».
Nous devons continuer à lutter, restés unis, rassemblés. Nul besoin de répondre à leurs procès en antisémitisme, ni d'entrer dans leur Bûcher des Vanités. Contre cette guerre, nous refuserons toujours de choisir le déshonneur.
Cependant, c’est au tour du sud-Liban d’être maintenant menacé… Et l'Iran promet déjà de ne pas tenir la chandelle ! Beyrouth, ville de lumière, te redonneront-ils le goût du feu et de la fumée ? L'incendie rampe au Proche-Orient. Qui arrêtera cette danse macabre et nous préservera d'un chef d'orchestre endiablé ayant succombé aux succubes de sa cacophonie interne ?
Halte au génocide ! Cessez-le-feu immédiat !
Et vive la Palestine libre !
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