4 - En tête à tête à la cueillette

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Ils longèrent un petit chemin qui serpentait sur le côté, et qui permettait de remonter en haut de la colline. Ensuite, le sentier s’élargissait un peu et la pente s’adoucissait. Tao se plaça à côté d’Osia pour finir de grimper jusqu’au sommet. A quelques mètres de l’arrivée, elle lui saisit la main. Des frissons lui parcoururent la colonne vertébrale.

Ils atteignirent le haut du plateau, d’où tombait une cascade avec grâce. Une immense prairie se présentait devant eux. Au milieu de celle-ci serpentait la rivière pour finalement se jeter en bas dans le lac. Dans un coin paissait tranquillement un troupeau de mammouths. Le groupe se composait d’une quinzaine d’adultes et de quelques jeunes. Ils s’éloignèrent prudemment de cette zone pour esquiver les problèmes.

Au loin, ils virent un bois, qui devait se trouver à une demi-journée de marche. L’heure étant déjà bien avancée, il aurait probablement besoin de passer la nuit sur place. Ils se dirent qu’ils devaient éviter de trainer afin de ne pas être surpris par l’obscurité au beau milieu du plateau. Ils se mirent en route aussitôt, toujours main dans la main. Les herbes leur arrivaient à la ceinture. Cela présentait le double avantage de ne pas ralentir la progression et de ne pas permettre à un prédateur de trop se dissimuler. Ils longèrent la rivière. Seul un léger clapotis rompait le silence. De temps à autre, ils se jetaient un petit regard en souriant. Le soleil commençait à rougeoyer sur l’horizon quand ils atteignirent l’orée du bois. Au loin, le hurlement d’un loup déchira le calme environnant. Ils décidèrent de passer la nuit dans un arbre afin de se mettre à l’abri de la meute qui trainait sur le haut plateau. Ils avancèrent dans le bocage. Ils virent des champignons sur le chemin, ils pourraient les récupérer demain matin en repartant. Un peu plus loin, ils trouvèrent un buisson qui croulait sous les mures. Ils en mangèrent goulument, mais en laissèrent pour les ramener au campement. Les racines et les bulbes foisonnaient, ils pourraient ramasser un maximum plein de provisions après la nuit. Ils repérèrent un arbre avec une sorte de plateforme en hauteur. Osia passa devant, aidé par Tao. Ils se serrèrent l’un contre l’autre, et tombèrent dans un sommeil réparateur, sous l’œil bienveillant de la lune.

Les premières lueurs de l’aube les réveillèrent. Il faisait frais. Osia se blottit contre Tao pour se réchauffer. Il remonta la peau de renne qui leur servait de duvet. Ils se regardèrent un long moment sans parler, avec un petit sourire. Le soleil était maintenant levé. L’heure était venue d’aller amasser de la nourriture pour la tribu.

Ils plièrent leur couverture et tirèrent sur le lien qui était cousu autour pour la transformer en grand sac. Ils cherchèrent d’abord dans la clairière où se trouvait l’arbre sur lequel ils avaient dormi. Ils ramassèrent des tubercules et des racines. Rapidement, ils remplirent leur besace. Au bout d’une heure, ils quittèrent le bois, et suivirent la rivière. Après trente minutes de marche, ils durent stopper. Le troupeau de mammouths aperçu hier était en train de s’abreuver. Pas moyen de continuer. Un détour s’avérait nécessaire. Ils commencèrent à s’enfoncer dans les herbes de la prairie. Le poids de leur sac les ralentissait. Ils l’avaient accroché sur une branche afin de le porter à deux. Ils essayaient de ne pas trop s’attarder. Il devait rester discret pour ne pas se faire repérer par une meute de loups ou par un tigre à dent de sabre. Ils perdirent un peu de temps, mais arrivèrent sains et saufs de l’autre côté du troupeau. Mais à ce rythme, il ne serait jamais rentré avant la nuit au campement. Tao aperçut un tronc mort près de la berge. Il eut une idée. Il avait déjà vu des rondins flotter et suivre le courant. Il se dit qu’en se mettant à califourchon dessus, ils gagneraient au moins une demi-heure. Et ils resteraient également à l’abri des prédateurs. Ils commencèrent à faire rouler l’arbre. Ils n’eurent aucune peine à le conduire jusqu’à la rivière. Une fois à l’eau, ils grimpèrent à cheval sur le tronc, et l’eau les transporta tranquillement. Ils sentaient que le courant accélérait au fur et à mesure. Ils entendaient un bruit sourd. La cascade. Deux options s’offraient à eux. Se laisser tomber avec leur radeau de fortune dans le torrent, ou sauter de leur embarcation et tenter de rejoindre la rive. Si les flots se déchainaient, ceux-ci ne semblaient pas trop profonds. Ils se mirent à l’eau, portant le baluchon au-dessus d’eux, pour garder racines et tubercules au sec. Ils avaient parcouru la moitié quand Osia glissa. Elle eut le réflexe de lâcher la perche afin de ne pas entrainer les provisions dans sa chute. Tao tenait l’autre bout de la pagaie dans sa main gauche. Avec la droite, il attrapa fermement le bras de sa compagne pour que le courant ne l’emporte pas. Elle put reprendre son équilibre. Ils continuèrent leur progression et accédèrent à la berge sans incident.

Avec l’idée de Tao de descendre la rivière sur un radeau improvisé, ils avaient beaucoup de temps. L’après-midi n’était pas terminé qu’ils atteignaient déjà au lac. Ils regagnèrent peu après le campement, le sac rempli de provisions.

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