Prologue

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« Eh Pauline ! Tu restes boire un verre ? »

Pauline tourna la tête en direction de Marc, son patron et ami. Ce soir, le service avait été éreintant : alors qu’il n’aurait dû y avoir qu’une quarantaine de clients, comme c’était le cas la plupart des mardi soir en basse saison, ils avaient dû faire face à une affluence exceptionnelle suite à l’arrivée surprise d’une association dont tous les membres s’étaient réunis et cherchaient un endroit en catastrophe où se restaurer. Le restaurant où ils avaient effectué une réservation venait de subir une grosse panne de courant et Marc, en tant que patron qui connaissait des temps difficiles pour les affaires, s’était fait une joie de les accueillir sans même connaitre leur nombre. Or, quand ils apprirent que le fameux groupe en question était constitué de quarante personnes, c’était sur les minces épaules de Pauline qu’était retombée la lourde responsabilité de préparer en un temps record la salle qui était réservée pour accueillir ce genre d’assemblée.

Elle avait dressé les tables, mit le nombre exact de couverts et aligné autant de chaises. Elle s’était ensuite époumonée à prendre les commandes de personnes trop heureuses de se retrouver pour prêter attention à la carte, à composer avec les changements d’avis, les gens indécis, les plaintes de Jeremy le cuisinier qui se retrouvait débordé de bons de commandes écrit à la hâte à tel point que la moitié étaient illisibles (Pauline n’avait jamais eu une belle écriture) et était descendue sans cesse à la cave pour les réapprovisionner en vin, en bière et en eau. Le clou de la soirée fut le moment de l’addition, lorsque chacun souhaita régler son propre repas, alors que la moitié avait déjà oubliée ce qu’elle avait pris en plat ou en dessert. Voyant son désarroi, les clients finirent par accepter de simplement diviser la facture par le nombre de convives et que chacun finisse par payer la même somme.

Mais ces efforts avaient payé car les clients repartirent satisfaits : beaucoup lui laissèrent des pourboires corrects, qui mis bout à bout, formèrent un joli pactole de quatre-vingts euros ! A une époque où tous les règlements se faisaient par carte bancaire et où la tradition des pourboires se perdait, c’était une belle somme !

Bien sûr, une fois tout ce beau monde de parti, il fallut débarrasser et nettoyer les tables, passer en plonge (Marc n’avait pas prévu de plongeur comme le service devait être calme) et redonner aux assiettes et aux couverts leur propreté. Consciencieuse jusqu’au bout, elle puisa dans ses dernières forces pour passer le balai et la serpillère dans la salle que les clients avaient sali avec leurs chaussures trempées, car comme par hasard, il pleuvait des cordes ce soir-là.

-Alors, tu restes ? demanda à nouveau Marc. C’est moi qui offre ! On peut dire que tu l’as mérité.

Pauline hésita. Elle regarda à travers la vitre du restaurant et elle constata avec un long soupir que la pluie tombait toujours, bien qu’elle se fût atténuée. La perspective d’un petit verre après un service aussi éprouvant était très séduisante, mais dans le même temps, cela tombait mal. Elle devait appeler son petit ami ce soir.

-Non merci, finit-elle par répondre à contrecœur. Il faut que je rentre, une prochaine fois !

-Allons, il est bientôt minuit ! protesta Marc. Et tu ne travailles pas demain il me semble. Qu’est-ce qui peut bien te presser à ce point ?

-Je dois appeler Ludo…

-Ah, ton petit copain…

Marc avait l’air déçu. Pauline soupçonnait de lui plaire, malgré leur petite différence d’âge de dix ans. Car à chaque fois qu’elle mentionnait Ludovic, elle avait remarqué qu’il avait tendance à se renfrogner.

-Oui, répondit Pauline, on ne s’est pas parlé depuis un petit bout de temps.

-Bah ! dit-il en levant les yeux au ciel, vu l’endroit où il se trouve, il doit avoir plein de chose à penser.

Ludovic était parti terminer ses études en Californie depuis le début de l’année. Ils s‘étaient rencontré seulement quelques mois avant son départ, mais ils s’entendaient tellement bien qu’ils avaient décidé de rester en couple et de tenter une relation à longue distance. C’était difficile, mais ce n’était que pour une durée d’un an après tout.

-Oui c’est sûr, dit Pauline, ses études lui prennent beaucoup de temps.

-Ce n’est pas ce que je voulais dire…

« Oh, je sais bien ce que tu voulais dire » pensa-t-elle. Marc avait la mauvaise habitude d’insinuer que Ludovic lui était probablement infidèle à une telle distance et pour une période aussi longue sans se voir. Mais il restait son patron et elle n’osait pas lui faire face ouvertement, lui dire qu’elle n’appréciait pas ses sous-entendus. Et puis, hormis sur ce sujet, Marc était tout à fait gentil et agréable. Il se connaissait depuis trois ans maintenant, et elle jugeait qu’il n’était pas nécessaire de dégrader leur relation pour quelque chose d’aussi bête qu’une simple jalousie. Pour toute réponse elle lui fit la bise et lui promit d’accepter un verre la prochaine fois. Puis elle le gratifia de son plus beau sourire, mit son manteau, ouvrit son parapluie et sortit du restaurant en lui lançant un dernier au revoir.

La fraicheur de la nuit d’automne la pressa jusqu’à son arrêt de tram. Elle y parvint rapidement, mais à cette heure-ci, il n’en passait plus fréquemment et un panneau digital l’informa que le prochain serait là d’ici une vingtaine de minute. Elle commença à l’attendre, assise sur un banc à l’abri de l’arrêt de tram. Elle s’y trouvait seule, dans le calme ronronnant de la ville nocturne, hormis un homme qui passa devant elle une cigarette à la main. Elle se fit violence pour ne pas lui en demander une, car cela faisait près de deux mois qu’elle avait arrêté. Elle était certaine que c’était l’une de ses meilleures décisions de sa vie, mais cela restait un combat de tous les instants et la tentation était toujours là, guettant la moindre faiblesse de sa part pour la faire craquer.

Et puis, cela pouvait être dangereux de parler à un homme à cette heure : qui pouvait être certains qu’il n’était pas saoul, ou simplement dangereux ? Elle resta donc sagement assise sur son banc. Mais le froid commençait à l’envahir peu à peu. Blottie sous son manteau, elle jeta un nouveau coup d’œil au panneau, qui lui indiqua qu’il restait dix-huit minutes avant le passage du tramway. Elle grommela « seulement deux minutes ? » Elle avait eu l’impression d’en attendre au moins dix depuis son arrivée. Et cette envie de cigarette qui ne la quittait plus !

« Tant pis, je vais marcher » se dit-elle. Après tout, elle ne prenait les transports que pour deux arrêts, la distance serait rapidement parcourue à pied. Cela lui permettrait de rentrer plus tôt pour parler avec Ludo, cela la réchaufferait certainement plus que de rester immobile, et avec un peu de chance, cela lui enlèverait peut-être aussi son envie de cigarette. Elle se leva, déplia de nouveau son parapluie et marcha en direction de son appartement, en longeant la ligne de tram, seule, dans les rues endormies, où un lampadaire sur deux seulement étaient allumés. Elle ne se sentait pas plus réchauffée, mais au moins elle ne restait pas bêtement assise sur son banc à attendre un tramway qui prenait manifestement un malin plaisir à ralentir le temps ! Et puis, elle avait toujours beaucoup aimé l’ambiance de la ville la nuit, calme et déserte, lui donnant l’impression que le monde entier lui appartenait. Elle arriva rapidement au niveau du premier arrêt qui la séparait de sa destination, tout aussi silencieux que celui qu’elle avait quitté puis elle atteignit tout aussi rapidement le second arrêt. Quelqu’un y était assis, il portait un long manteau noir et un pantalon en jean, ainsi qu’un chapeau en feutrine. Sans vraiment le regarder, Pauline lui adressa un sourire poli en passant devant lui, puis elle tourna dans une rue adjacente

Tout à coup, son environnement s’assombrit davantage. Il était désormais minuit, heure à laquelle la municipalité avait jugé bon d’éteindre l’éclairage public par soucis d’écologie. Bien que cela lui avait paru menaçant au début, elle s‘y était habituée à force de finir ses services tard et de rentrer régulièrement à des heures similaires. Elle entendit des bruits de pas, assez loin derrière elle et elle se retourna, en essayant de rendre son geste désinvolte pour ne pas donner l’impression d’être paranoïaque.

Elle reconnut tout de suite le manteau noir, le pantalon en jean et le chapeau en feutrine. L’homme de l’arrêt de tram et à qui elle avait souri la suivait-il ? Légèrement angoissée, elle pressa le pas, et atteignit un croisement celui de la rue où se trouvait son appartement. Quand elle tourna à l’angle, elle entendit l’homme appeler dans son dos.

-Jade ?

« Est-ce moi qu’il appelle ? » Elle habitait quelques numéros plus loin, au quatorze, et elle se dépêcha, de remonter la rue. Elle passa devant le numéro quatre, puis le numéro six.

-Jade ? répéta l’homme derrière elle qui venait lui aussi de tourner dans l’angle. Jade c’est toi ?

Il avait réduit de moitié la distance qui les séparaient, profitant probablement qu’elle ait tourné l’angle et devenu invisible pour accélérer son allure. Pauline, qui commençait à avoir très peur regarda les numéros sur les boites aux lettres, elle venait de dépasser le numéro huit, se rapprochait du dix, alors qu’elle entendait de plus en plus nettement les bruits de pas pressés de son poursuivant

-Jade, c’est moi ! dit l’homme encore plus proche d’elle dans son dos.

« Le numéro douze… ça y est, le quatorze ! »

Mais le soulagement ne dura qu’un instant, alors qu’elle tendait la main pour attraper la poignée de porte, elle senti une main froide et ferme lui tenir le poignet, lui faisant lâcher son parapluie qui tomba sur le béton humide du trottoir. Pauline se retourna, apeurée et fixa l’homme qui l’avait rattrapé. Il était bien plus grand qu’elle, il faisait probablement plus d’un mètre quatre-vingt dix, le visage rond, elle ne déterminait pas la couleur de ses yeux dans l’obscurité. Mais il la regardait avec un grand sourire et une profonde joie dans le regard. Sa peau était blanche, blême même, et l’on devinait un début de calvitie sous son chapeau. Il devait probablement approcher de la cinquantaine d’années.

-Monsieur, lâchez-moi s’il vous plait, vous faites erreur, dit Pauline en se débattant légèrement le bras. Je ne m’appelle pas Jade !

L’homme la dévisagea d’un air perplexe. Sans lui lâcher le poignet, il la fixa dans les yeux, avant de promener son regard sur ses longs cheveux ondulés, sur sa bouche, puis partout sur son manteau. Il souriait toujours.

-Alors Jade, n’était pas ton vrai prénom ? Je comprends, on n’est jamais trop prudent, dit-il. Mais ne t’en fais pas, je ne suis pas dangereux tu le sais bien !

Et il ajouta, devant l’air complètement perdu de Pauline :

-C’est moi, Henri !

Et devant l’air effrayé et interrogateur de Pauline, il ajouta :

-« Prometheus », on s’est rencontré sur le tchat !

Pauline ne comprenait rien. Sur le tchat ? Mais quel tchat ? Cela faisait des années qu’elle n’avait pas été sur un tchat !

-Monsieur, lâchez-moi, je vous dis que vous faites erreur !

-Allons, allons, « PetitePerle », ne fais pas ta timide, pas après tout ce que tu m’as dit…

Il avait resserré l’étreinte de sa main sur son poignet et Pauline lâcha un petit cri de protestation. L’homme tendit la main vers elle et lui caressa le visage.

-Tu es tellement belle… Encore plus belle que sur tes photos, un vrai visage d’ange.

-Ne me touchez pas !

L’homme perdit alors son sourire.

-Ecoutes, dit-il, je comprends que tu ais pu avoir peur, les rencontres en ligne, ça peut être… effrayant, je sais. Je ne t’en veux pas de ne plus m’avoir donné de nouvelles… Mais regarde, malgré tes précautions, voilà que nous tombons l’un sur l’autre, et à cette heure ! C’est incroyable tu ne trouves pas ? N’y vois-tu pas là un signe du destin ?

-Monsieur, s’il vous plait, gémit Pauline, lâchez-moi, vous me faites mal et je ne vous connais pas.

-Tu ne me reconnais pas, après toutes les photos que je t’ai envoyées ?

-Mais de quelles photos parlez-vous Monsieur ?

-Des miennes, celles que je t’ai envoyé, ne fais pas l’idiote !

-Vous ne m’avez envoyé aucune photo !

-Oh vraiment ? demanda-t-il d’un ton qui avait perdu toute trace de gentillesse. Et je suppose que tu ne m’en as pas envoyé non plus c’est ça ?

Il fouilla dans sa poche avec sa main de libre, l’autre la tenant toujours fermement par le bras et il en sortit son téléphone. Pauline tenta de profiter que son attention soit détournée pour se dégager mais l’homme resserra encore plus son emprise

-Non, je ne vous ai rien envoyé du tout ! protesta Pauline dans un petit cri de douleur.

-Ah tiens ? Et je suppose que ce n’est pas toi là ?

Il lui mit son téléphone sous les yeux, et Pauline tomba des nues. Elle se reconnut sur l’écran du téléphone de son agresseur. C’était une photo assez vieille, où elle était en vacances sur les bords de mer, en maillot de bain et adressant un grand sourire à l’objectif. Elle se souvenait avoir posté cette photo il y a longtemps, sur l’un des réseaux sociaux qu’elle utilisait

-Je… je ne comprends pas, balbutia Pauline.

-Et là ce n’est pas toi ? dit l’homme en lui montrant une deuxième photo. Ni là ? Ou encore là ?

Il faisait glisser son doigt sur son téléphone et lui Pauline reconnut d’autres de ses photos de vacances, parmi d’autres prisent dans un cadre plus commun, en ville, en promenade, en voiture… elle se rappelait vaguement chacune d’elle, mais elle se souvenait néanmoins les avoir toutes mises en ligne sur internet.

-Ce n’est pas moi qui vous les aie envoyées ! protesta-t-elle. Je vous le jure.

L’homme ne répondit pas tout de suite. Il éteignit son téléphone, et le remit dans sa poche. Puis il lui caressa les cheveux de sa main à nouveau libre.

-Oui, dit-il d’un ton désabusé, tu m’as juré déjà plein de choses tu sais. Tu as juré de me rencontrer par exemple…

- Non, ce n’était pas moi qui… tenta-t-elle de répondre alors que la panique commençait à la faire pleurer.

-Tu m’as juré avoir envie de moi… reprit-il en la coupant.

-Non, je…

Soudainement, il lui tordit le poignet et la fin de sa réponse se perdit dans un cri.

-Tais-toi ! gronda-t-il d’une voix menaçante. Tu crois que tu peux allumer les gens comme ça, disparaitre, et faire comme si de rien n’était ensuite quand on t’a retrouvée ?

-Non, ce n’est pas…

-Encore un mot, et je te tue ! dit-il avec une froideur effrayante. Maintenant embrasses-moi !

Pauline ne bougea pas, tétanisée par cette soudaine menace. Effrayée elle tenta de le supplier.

-S‘il vous plait Monsieur…

Il la gifla.

-Embrasses-moi ! ordonna-t-il à nouveau.

Mais Pauline n’eut pas à obéir car c’est lui qui vint coller ses lèvres contres les siennes. Elles étaient froides et sentaient légèrement l’alcool, elle senti sa langue venir lui toucher ses lèvres qu’elle maintenait closes.

-Ouvres la bouche ! ordonna-t-il.

Apeurée, elle obéit et elle le laissa lui pénétrer sa bouche de sa langue rugueuse. Son haleine était désagréable, ses gestes brusques, maladroits, voir violents. Il lui mordait presque ses lèvres de ses dents et utilisait sa main de libre pour lui plaquer le visage contre le siens, leurs dents s’entrechoquant contre celles de l’autre. Elle avait perdu la notion du temps, il lui semblait que cela faisait de longues minutes que cet individu l’avait rattrapé, elle priait au fond d’elle-même pour que quelqu’un arrive, les surprenne et vienne à son se secours, mais la rue restait désespérément déserte.

Soudain, elle senti la main qui ne lui tenait pas le poignet descendre le long de son dos et venir se plaquer contre ses fesses. Elle essaya à nouveau de se débattre mais l’homme la gifla de nouveau, plus fort que la première fois et elle avait beau essayer de se dégager, il la tenait encore par le poignet, s’accrochant à elle si fort qu’elle avait l’impression de se faire arracher la main. Mais chacune de ses tentatives énervait davantage son agresseur et après les gifles, celui-ci lui porta un coup de poings en plein sur la tempe. Elle tomba en arrière sur le bitume du trottoir, sentant à peine l’humidité qui traversait son pantalon ou les écorchures qu’elle venait de se faire aux mains, sa tête tournait si fort qu’elle en oublia provisoirement sa peur. Mais son sentiment d’horreur la rattrapa lorsqu’il senti ses mains l’attraper de nouveau et la relever sur ses jambes. Il reprit ses horribles baisers, tout profitant de son étourdissement pour reprendre ses attouchements sans que Pauline ne puisse résister. Mais lorsqu’elle sentit ses mains déboutonner son manteau et venir lui caresser la poitrine et elle se débattit une fois de plus.

L’homme perdit complètement patience cette fois, et il la poussa sauvagement. Pauline trébucha de nouveau et sa tête heurta le coin d’une marche. Paralysée par la douleur, elle fut incapable de se relever, ni même de protester quand elle vit l’homme s’allonger sur elle. De l’arrière de son crâne, elle sentait un liquide chaud s’écouler par petites gouttes à travers ses cheveux, ruisselant jusque dans l’arrière de sa nuque. Elle voulut prévenir cet homme, elle voulut lui dire « Henri, je vous supplie emmenez-moi à l’hôpital » mais aucun son ne sortait de sa bouche désormais, elle avait beau essayer de hurler, elle ne pouvait plus émettre le moindre son. Elle voyait cet homme allongé sur elle, mais elle ne sentait même plus ses mains violentes qui s’affairaient à lui descendre son pantalon, ni son haleine alcoolisée. Petit à petit, elle parvenait de moins en moins à entendre ce qu’il disait bien qu’elle voyait encore ses lèvres bouger. Elle savait qu’elle était en train de mourir. Quelques larmes perlèrent de ses yeux et glissèrent sur les côtés de son visage. Sa dernière pensée fût pour son petit ami, Ludovic.

« Désolée mon amour, je ne pourrais pas te voir ce soir »

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