Chapitre 3

14 minutes de lecture

« Quand y a pas de gaz dans l'eau, y a de l'eau dans l'gaz »

(G. Alysant)





En traversant le parking, Marie et Mylène croisent un homme en train de s’énerver et de pester en cherchant à ranger son caddie. De nombreux clients ont trouvé intelligent de mettre le leur à la suite, sur une même file, au point qu’elle déborde maintenant sur la voie de circulation et qu’il devient difficile d’en rajouter. Ce monsieur essaye donc de pousser la longue queue métallique pour l’écarter, se glisser à côté et de pouvoir ainsi enfiler son chariot dans la rangée suivante. Mylène remarque :

̶ Pour une pizza et une bière, il aurait mieux fait de prendre un panier, ça lui aurait évité ce genre de soucis !

̶ Tu as l’œil, dis, pour savoir ce qu’il a acheté !

̶ C’était le client qui venait juste après nous, quand on attendait à la caisse au moment où Camille a appelé.

̶ Il avait peut-être prévu d’acheter plus de choses, au départ !

̶ Ouais, bon, de toutes façons, on s’en fout. Allez, on y va !

La bouteille de liqueur et la boite de graines pour perruches en mains, elles regagnent leur voiture et s’en vont chez Camille déguster ces délicieux nems qu’on enveloppe dans une feuille de salade avec une ou deux feuilles de menthe et qu’on trempe dans le nuoc mam. Rien que d’y penser, elles en ont l’eau à la bouche. De plus, il ne s’agit pas seulement d’en manger une paire en guise d’entrée mais d’un repas entier consacré à cette spécialité du Vietnam.

Camille s’est intéressé à ce pays après avoir fait la connaissance d’un couple de Vietnamiens – les Lê –installé depuis une vingtaine d’année en France et qui réside depuis peu dans son voisinage. Cette curiosité s’est intensifiée d’autant plus lorsque Minnie, sa mère –née aux Etats Unis et venu s’établir ici où elle l’a mis au monde ainsi que sa sœur jumelle – lui a appris, l’an dernier, que son arrière-grand-père était vietnamien. Depuis lors, il s’est mis en tête d’aller visiter le berceau tropical de sa famille dès que possible. Cela le passionne au point de s’être procuré un livre pour apprendre la langue et perfectionne cet apprentissage avec l’aide de ses voisins. Sur sa demande, Madame Lê a également enseigné quelques rudiments de cuisine asiatique à ce célibataire gourmet.

Il envisage de partir dans dix-huit mois, à l’occasion du Têt – le nouvel an vietnamien – annonçant, alors, l’année du Coq. Notons qu’au printemps suivant, on ne passera pas du Coq à l’Âne car ce dernier n’existe pas dans le zodiaque bouddhiste, pourtant riche de douze animaux pas plus bêtes les uns que les autres.

Camille avait d’abord pensé faire le voyage dès l’an prochain, mais ses amis Saigonais le lui ont déconseillé car ce sera justement l’année de son signe – le Singe -. Selon la croyance asiatique, l’année de son propre signe se déroule généralement sous de mauvais auspices. Soit, il ne croit pas absolument à ce type de présages mais, peut-être à cause de cette part de sang vietnamien qui coule dans ses veines, ses artères et tous ses vaisseaux capillaires aussi, il a préféré suivre ces recommandations.

Le carillon retentit. Car chez lui il y a un carillon et il ne l’a pas remplacé par une de ces nouveautés qui reproduisent un air musical quelconque tel qu’on l’entend à la radio. Au son du tube il a préféré le son tubulaire.

Camille ouvre la porte de son appartement sur le sourire des Lê. Salutations, invitation à entrer. Au moment de refermer la porte, ce sont Marie et Mylène qui pointent leur nez. Madame Lê a confectionné des pâtisseries à base de riz gluant qu’elle offre à Camille tandis que Marie lui passe le sachet contenant la bouteille et les graines. Il les débarrasse de leurs paquets en les remerciant.

̶ Ben voilà ! On est déjà au complet ! Anne, Théo, vous connaissez Marie, ma sœur, et voici Mylène son amie… Venez, suivez-moi, on sera mieux dans le séjour.

̶ Et ta pensionnaire ? interroge Marie.

̶ Ah oui ! Vous n’avez pas encore vu qui est arrivé chez moi, hier matin !

̶ Camille les invite à le suivre dans la cuisine et leur indique le haut du réfrigérateur.

̶ Mais c’est vrai, c’est bien une perruche rouge ! s’exclame Mylène.

̶ Et c’est un mâle, il a le nez violet, vous voyez ?

̶ Et les femelles ont le nez comment ?

̶ Couleur crème, on va dire.

̶ En fin de compte, elle n’est pas partie, elle a l’air de se plaire chez toi !

̶ Il semble ! Mais de toute l’après-midi, elle n’a pas quitté le frigo.

̶ Elle a peut-être faim, donne-lui quelques graines !

Il ouvre la boîte que lui tend Mylène et verse un petit tas dans une coupelle qu’il dépose sur le rebord de la fenêtre.

̶ Voilà ! Elle viendra toute seule en chercher. Pour ceux d’entre vous qui ont faim, direction le séjour, je vous remplirai l’assiette de graines, dit Camille en souriant et, d’un geste de la main, invite ses convives à le précéder vers la pièce voisine.

Camille ayant servi des boissons en apéritif, celui-ci, le couple et les deux amies se mettent gaiement à table en avouant qu’ils sont impatients de croquer dans ces fameux rouleaux frits tout en le faisant dans les inévitables chips à la crevette que l’on sert à la place des petits salés en prélude à un repas asiatique. Au bout de quelques minutes, se rendant compte qu’en restant assis à grignoter et deviser sur les taux de change entre le dông, l’euro et le dollar, ils risquent d’attendre encore longtemps leur mets préféré, des jeunes femmes l’une se lève avec l’hôte pour aller chercher les plats. Ils s’en reviennent dans la minute, l’un portant un plateau sur lequel trône une pyramide de ces impériaux pâtés, l’autre, une grande corbeille de laitue ou l’on sent la menthe qui l’accompagne et qui n’a rien à envier à un panier à salade où l’on s’en lamente quand il nous raccompagne. Un amateur averti remarquera qu’il manque quelque chose ; à quoi un observateur extraverti rétorquera que quatre mains ainsi chargées ne peuvent apporter en plus ce qu’un consommateur converti saura être l’indispensable nuoc mam. Alors que Camille approche de la table, Théo lui fait un croque en jambe ; celui-ci, déséquilibré, lâche le plateau et tombe dans les nems ; voyant cela, Marie tombe dans les pommes tandis qu’Anne tombe enceinte !

Mais non, je plaisante ! Sauf en ce qui concerne Anne, mais elle ne s’en rendra compte que d’ici quelques jours. En réalité, le frère et la sœur déposent leurs précieuses charges et Camille s’en retourne aussitôt chercher la sauce vietnamienne indissociable de ce plat et se met à table sans rien balancer.

̶ Alors quel nom tu as donné à ta perruche ? demande Mylène

̶ Connard.

̶ Hein ?

̶ Ben oui, c’est un nom d’oiseau, non ?

̶ Han, t’es bête. Non, sérieusement ?…

̶ Mais je ne lui ai pas donné de nom ! Pourquoi faire ?

̶ Pour l’appeler !

̶ Mais il n’a pas le téléphone ! Et je n’ai pas de raison de l’appeler !

̶ Pour le faire venir manger, tiens !

̶ À ce moment-là, je lui mets des graines dans une coupe et il vient quand il veut, c’est tout !

̶ Mais il a peut être peur… Il faut tapoter contre le bol et l’appeler, comme la mère Uhl avec ses poissons…euh, ses pigeons, elle dit : « Pi pi pi pi » enchaîne Marie en riant.

̶ Alors je dirai par exemple « Ki ki ki ki »

̶ Tu risques d’avoir un chien qui arrive… Du moins, chez nous dans la famille au Vietnam, c’est comme ça qu’on les fait venir, enchaîne Théo également amusé.

̶ Bon… Ben… Alors, puisqu’il est rouge, je vais l’appeler « Rackam » ! propose Camille, toujours sur le ton de la plaisanterie, en prenant une feuille de laitue.

̶ Pourquoi pas « Hô Chi Minh », dans ce cas, suggère Théo en effeuillant la menthe.

̶ Ou encore « Ferrari », suggère Marie en enveloppant son nem de ses doigts agiles.

̶ Vous vous moquez, proteste sans conviction Mylène en trempant le bout du sien dans la sauce.

̶ Et que pensez-vous de « Fleur de Pavot » ? propose à son tour Anne en croquant dans le sien.

̶ Non, ça y est, j’ai trouvé : je vais l’appeler « Rougit-de-l’Aisle » ! Pourquoi ? Parce que, ce matin, j’ai entendu siffler la Marseillaise et ça provenait du haut du frigo. J’ai levé les yeux et c’est comme ça que j’ai découvert l’oiseau rouge.

̶ Ouais, bon… mais c’est un peu long, non ? dit Mylène.

̶ Pas plus long que Jean-Philippe ou Samira par exemple rétorque Camille.

̶ Marie et Mylène se regardent. Ce prénom leur rappelle un souvenir plutôt désagréable. Elles voudraient faire une remarque mais préfèrent se taire de peur d’éveiller la curiosité de Camille et d’avoir ensuite droit à des taquineries durant toute la soirée. Un moment de silence où l’on n’entend pas une mouche voler mais des nems croustiller est rapidement interrompu par Camille :

̶ Tiens, vous savez qu’il m’est arrivé un truc particulier avec un gars récemment ?

̶ Oh ho ! Tu as changé de bord ? demande Mylène.

̶ Non, mais tu ne crois pas si bien dire… Je vous raconte : il y a environ un mois, j’ai rencontré un ancien collègue de boulot, accompagné d’un gars, un employé de sa boite récemment embauché. On est allé boire un pot et on a discuté de toutes sortes de choses. Jusque là, rien de spécial. Le gars a, entre autres, évoqué le fait qu’il venait de faire une nouvelle conquête. Bon. Rien a dire. Une dizaine de jours passe, je croise l’ancien collègue à nouveau. Il me raconte que le gars dont j’ai parlé n’arrête pas de se vanter de son pouvoir de séduction et qu’il collectionne les petites amies quitte à leur faire croire au mariage pour les avoir. En plus, il en fréquente plusieurs en même temps, sans qu’elles le sachent évidemment ! Devant ce succès, il a dit qu’il voudrait se « payer un pédé » comme il dit, pour « voir ce que ça donne ». Sacré loulou que ce Gilles ! C’est comme ça que s’appelle ce mec.

Marie et Mylène se regardent à nouveau. Décidément ! Il faut espérer qu’il ne va pas passer la soirée à citer des noms ou, pire, des situations aussi insupportables… tandis qu’elles restent coites, les mains moites et les pieds « poites », Camille continue :

̶ Je quitte mon ancien collègue et, en entrant dans une friterie pour manger un bout, voilà que je rencontre l’autre, le Gilles en question !

Camille fait une pause et boit une gorgée de Tsing Tao. Il reprend :

̶ Là, je ne sais pas ce qui ma pris, j’ai voulu donner une leçon ou, au moins, jouer un tour à ce type qui, à mes yeux, est tout de même un salaud. Alors je me suis fait passer pour un homosexuel récemment plaqué en quête de l’âme sœur. Comme il avait l’air de gober (mon histoire) j’ai ferré en annonçant que j’avais l’intention de partir prochainement en voyage et que, si cela se trouvait, j’emmènerai mon nouveau petit ami… à mes frais ! Il a tout avalé (mon histoire) et a plongé. Il m’a fait son numéro, je vous passe les détails... On a pris rendez-vous pour ce matin afin qu’il plaque sa petite amie car je lui avais dit que je l’excusais d’avoir été hétéro mais qu’il ne devait plus avoir aucune relation autre que la nôtre. Et ce matin, devant moi, il a téléphoné à sa ou plutôt à ses petites amies pour les plaquer.

Les deux copines concernées sont sidérées, se sentant cernées et déconsidérées. Inutile de préciser pourquoi.

̶ Et comment ça se fait qu’il t’a avoué spontanément qu’il fréquentait plusieurs filles ? Demande l’une, pâlotte, et pas l’autre, livide et muette à la fois.

̶ Je lui ai rappelé que nous avions une connaissance en commun : le collègue de travail. Après quoi, je lui ai dit que je ne voulais finalement avoir aucune relation avec lui car, vu qu’il avait été capable de tromper les filles, il serait capable d’en faire autant avec moi. Et je l’ai laissé planté là en espérant qu’il en tire une bonne leçon. Je ne sais pas si ça lui aura servi mais j’espère au moins avoir rendu service à ses ex !

̶ Ça c’est sûr ! laisse tomber Mylène qui vient de retrouver un bref soupçon de voix.

Un nouveau moment de silence – où l’on n’entend toujours pas de mouche voler mais des boissons versées – est rapidement interrompu par Théo :

̶ Dans le genre, j’ai moi aussi un ami assez particulier. Lui il aime le changement. Il dit toujours : « Chaque semaine une autre mais jamais deux à la fois ».

̶ Ben, dis donc, il y a un vrai nid par ici ! Mais c’est toujours mieux que l’autre !

̶ Et pourtant il ne se prive pas ! Un jour une blonde, une autre fois une brune qui a du caractère, il y a quinze jours il est venu chez moi avec une rousse, une spéciale celle-là, il faut le dire. Ensuite je lai vu avec une noire qu’il trouvait un peu forte mais qu’il appréciait quand même et, hier, je l’ai croisé avec une blanche, tout simplement… Et sa femme…

̶ Quoi ? Il est marié ? Et sa femme le laisse faire ? s’étonne Marie.

̶ Oui. Mais elle est de l’autre bord. Elle ne jure que par les plates. Exceptionnellement une pétillante « ç’est plus gai » dit-elle.

̶ Ah ! Parce qu’avec les plates, elle ne se sent pas gay ? s’étonne Marie.

̶ Attends voir, tu parles de filles ou quoi ? demande Camille soupçonneux.

̶ Non, bien sûr ; il s’agit de bières et d’eaux ! avoue Théo en riant.

̶ Ah, je me disais aussi… Tu nous as bien eus ! apprécie Camille, grand amateur de calembours et autres jeux de mots.

Les filles, elles, se contentent de sourire. Certes, l’intervention amusante de Théo leur a permis de retrouver les couleurs perdues suite au discours de Camille ; elles ont bien compris, en écoutant entre lignes, qu’il s’agissait d’un témoignage sur cette « affaire » dans laquelle il s’était immiscé par pur sentiment amical ; mais le thème récurent du monsieur malpropre qui ne reste pas les bras croisés – ce blond séducteur sans scrupules ni pellicules – commençait à leur paraître un peu pesant.

̶ Au fait, tu as de l’eau gazeuse ? demande Mylène à Camille.

̶ Non, désolé. Je croyais qu’il m’en restait une bouteille en stock mais j’ai vu, tout à l’heure, qu’il n’y avait plus que celle que j’ai entamée hier soir… et que j’ai oublié de reboucher. Dans ce cas, tu le sais, l’eau reste et le gaz part : elle ne pétille plus.

̶ Marie saisit la bulle au bond :

̶ Oh, ben ces deux-là !…

̶ Quels deux ? L’eau et le gaz ? demande Mylène.

̶ Oui, il y a même de l’eau dans le gaz entre eux de temps en temps... Hein, Camille ! renchérit Marie pour s’assurer du changement d’orientation de la conversation.

̶ Mais qui ?

̶ L’Oreste et le Gaspard, explique le frère jumeau. Deux petits vieux, un peu bougons, qui habitent au rez-de-chaussée. Ce sont des amis d’enfance restés célibataires à vie – même si elle fut bien remplie selon leurs dires – et qui ont décidé d’habiter ensemble, la retraite venue, pour réduire les frais. Hier, d’ailleurs, il y avait plutôt un problème de gaz dans l’eau : je suis parti faire des courses et leur ai proposé de leur rapporter quelque chose si nécessaire. Ils voulaient de l’eau. Mais eux, ils ne veulent que de la Lisbeth gazeuse bleue ! Depuis leur jeunesse, il n’y a que ça qu’ils boivent en eaux. Or dans le magasin où je suis allé, ils étaient en rupture de stock. Il n’y avait que de la verte. Elle pétille aussi mais moins fort. Je me suis dit, ils se contenteront bien de ça, après tout, c’est leur marque préférée et elle est gazeuse. Tu parles ! Voilà que Gaspard commence : « Mais non, fiston, on veut pas celle là, nous on veut la bleue, la gazeuse ! – Mais elle est gazeuse aussi ! – Mais c’est de la légère c’est écrit dessus… Nous on veut pas de la légère, on veut de la lourde » qu’il me fait l’Oreste. « Mais non, l’Oreste, pas de l’eau lourde, c’est mauvais pour la digestion ! » lui explique Gaspard « – Mais je veux pas de la légère j’ai dit, alors je veux de la lourde ! – Mais non, je te dis, la lourde ça va te faire du mal… ». Bref, ils ont accepté quand même d’essayer avec une bouteille de verte, à défaut d’autre chose, mais ça n’a pas été une mince affaire !

Silence et « croustillements ».

̶ Moi aussi, j’ai rencontré une personne un peu… bizarre, commence Mylène qui a repris ses esprits : c’était à la sécu, dans la salle d’attente : une jeune femme m’a dit qu’elle venait pour le dossier de son mari : « Il n’a pas de chance, cette année… Ce printemps, il est allé en Asie pour son entreprise, à son retour, à cause du SRAS, il a été mis en quarantaine… ça lui a donné un coup de vieux, lui qui n’a que trente-six ans… Après, suite à un accident du travail, il a perdu son bras droit. Comme son patron ne voulait plus embaucher pour le remplacer, il a dû travailler deux fois plus ; son patron le harcelait, le traitait de manchot et a fini par le licencier… Il a fait une dépression et a sauté par la fenêtre… Il s’en est encore bien sorti… On a juste eu à déplorer une fêlure au bassin… » Quand je lui ai demandé comment il se portait maintenant, elle m’a répondu : « Ça va mieux, le médecin lui a prescrit des anti-dépresseurs et lui a recommandé de faire un peu de sport ; alors il fait du golf ou des promenades à cheval… » « Malgré son bras droit en moins et son bassin fêlé ? », j’ai demandé. « Oh, il n’a pas besoin de son bras droit pour faire du sport et, de toutes façons, il n’en aura plus besoin car il a décidé de ne plus prendre de poste à responsabilités ; cette histoire l’a beaucoup diminué… » « Mais vous avez parlé de la perte de son bras droit à cause d’un accident du travail », j’ai cherché à comprendre ; « Il y a eu un accident dans l’entreprise où il travaillait et son bras droit – c’est à dire son assistant – a culpabilisé et démissionné ; voilà… En ce qui concerne le bassin, il n’y a pas eu plus de dégâts que ça car mon mari avait sauté du rez-de-chaussée et est tombé sur le bord du bassin qui n’était pas de bonne qualité… De toutes façon on a décidé de l’enlever et on a donné les poissons à un voisin… Mon mari voudrait bien un petit singe maintenant… »

̶ Et c’est quoi, la suite ?

̶ À ce moment-là, mon numéro a été appelé alors je n’ai plus eu à subir ses bavardages…

̶ À propos de singe, vous savez que le Gaspard et l’Oreste ont décidé de faire leur arbre généalogique ? Ça leur est venu en lisant un ouvrage du Dr Germain Fexieux, de Cerumen FM, qui a réussi à retrouver un ancêtre en 50 avant JC, en Gaule !

̶ Astérix, je parie ! suggère Mylène.

̶ Non, pas un Gaulois. Ce serait un Romain du nom de Garovirus…

Le carillon interrompt Camille qui se lève pour aller voir qui est à la porte.

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