Les vieux prénoms
L’étrange absence des prénoms.
Ce topic ne concerne peut-être que moi. C’est possible. Mais peut être que non. Voici un fait rigolo.
J’ai vingt-six ans. J’ai donc basculé dans la seconde moitié de la vingtaine, celle plus proche des trentenaires que des vingtenaires. Je dirais même plus que trente ans c’est pas vieux, c’est plutôt un axe charnière où l’on s’est établie une personnalité et où il devient grand temps de la placer dans le monde. C’est toute la difficulté du trentenaire.
J’ai remarqué rencontrer beaucoup de gens aux prénoms que je n’associais alors qu’à des quinquagénaires faute de contre-exemple. Je ne me suis pas spécialement arrêtée tout de suite sur mes premières rencontres avec Olivier, Pascal, Louis, et Patrick. C’était pour moi une occasion de sourire gentiment et c’étaient surtout des cas isolés. Après tout j’ai connu des Enguerrand, Gauvain et Thibault qui s’inscrivent dans une tradition médiévale et je m’appelle bien Jeanne. Mais c’est plus tard que ça m’a frappée. Je swippais allègrement sur Tinder à la recherche d’une victime potentielle (mon utilisation de Tinder n’est pas très saine… il s’agit là d’un autre sujet) quand je note une dizaine de Patrick, Serge, Alain et un nombre impressionnant d’Olivier. Tous dans un segment d’âge proche du mien. Et là c’est le choc. Merde. Il en existe donc d’autres. La grande question qui découle de cette découverte est la suivante : Ou étaient-ils avant d’atteindre l’âge d’utiliser Tinder ??
J’ai personnellement grandi dans une génération majoritairement commune : Alexandre, Thomas, Gabriel, Léa, Manon, Lucie, Antoine, Martin. Une génération d’indémodables. Juste derrière ma génération il y a les célèbres Kévin, Maxence, Dylan, Bryan, Alban, Laetitia, Melyssa, Alicia etc.
Une rapide recherche internet me confirme que les plus âgés, ceux de 1990 sont bien des Nicolas, Benjamin, Maxime, Sarah, Anais, Pierre, Julie etc..
Alors comment cela se fait qu’il y ait autant de futurs trentenaires avec des noms de vieux que je n’ai jamais vu passer auparavant ?! Et autre question toute aussi surprenante, pourquoi sont-ils tous sur Tinder ? Avouez que c’est quand même étrange cette abondance de prénoms que je n’avais encore jamais croisés avant. Pour moi ce sont les prénoms de cinquantenaire mais pour vous c’est peut être un autre groupement. Alors voici ma théorie qui se tient parfaitement vous me l’accorderez. Pendant nos enfances, à mon segment et au leur, ils étaient éparpillés à travers la France ce qui en faisait des cas isolés et donc nettement moins repérables. Arrivés à l’adolescence, les indémodables ont commencé à construire des relations de plus en plus longues et solides pour enfin à 25 ans s’établir avec « le(la) bon(ne) » ce qui diminue leur présence sur les sites de rencontres laissant place aux quelques Dylan et Bryan qui ne sont pas devenus pères à 16 ans et à tous les hommes ayant des prénoms qui ont connus un boum en 1970. Et tous les Olivier, Alain, Louis et Patrick de 1990 sont aujourd’hui en quête de l’âme sœur qu’il leur était impossible de rencontrer avant trente ans dû au fait implacable… bah… qu’ils s’appellent Olivier, Alain, Louis et Patrick.
Ce qui est pas très sexy quand on a 15 ans.
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