Chapitre 4 (deuxième partie)

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« Donovan Malcom, homme d’une quarantaine d’années, cheveux noir mi- longs et barbe. Tatouage « tribal » sur l’avant-bras droit. Ouvrier au port de Saltship. Passe beaucoup de temps dans les tavernes du bord de la côte Est du fleuve de la Vapeur Bleue. »

Ces quelques informations simples semblèrent tout à fait banales pour le détective sauf l’énoncé d’un tatouage tribal. Très peu de personnes possédaient ce genre de tatouage dans la ville de Saltship, les croyances puritaines de la ville l’interdisaient. Avant de ranger la feuille noircie, Jack découvrit une adresse en bas de la page. « 11 rue du poissonnier aux dents brunes ».

C’était un endroit plutôt tranquille dans le quartier de la Locomotive Rouillée, à l’Est du quartier Bonne Aventure. La plupart des ouvriers du port habitaient dans cet endroit qui possédait une ambiance tout à fait différente du reste de Saltship.

Notre détective quitta alors le bar de son ami Robert avant d’appeler une voiture à vapeur à l’extérieur. Un véhicule s’arrêta dans un nuage de vapeur grise devant notre homme.

-J’vous emmène où m’sieur ? demandait le conducteur.

- 11 rue du poissonnier aux dents brunes.

-C’est parti ! Vous rendez visite à ce bon vieux Donovan ?

-Vous connaissez cet homme ? Demanda Jack.

-Un peu que oui ! C’est un chic type. De plus, c’est l’un des membres importants de l’association Newton. Elle rassemble des partisans du candidat aux élections Anthony Thaddeus Newton.

Jack voulu en savoir plus sur cette assemblée qui lui semblait importante pour la suite de l’enquête.

-Vous avez une adresse pour le siège de l’association ?

-Bien sûr M’sieur. C’est dans le centre du quartier de la locomotive rouillée. Vous pourrez pas le manquer.

Après cet échange fort intéressant, Goldhand arriva à destination. Il paya le conducteur avant de se tourner vers la rue du poissonnier aux dents brunes.

C’était une rue où la bonne humeur des marins du port rimait avec les rires et les chants paillards des ouvriers. Les bottes de Goldhand résonnèrent sur les pavés usés de la rue alors qu’il s’approchait de la maison de Donovan.

En cette fin d’après-midi, les nuages gris de Saltship refaisaient surface pour assombrir à nouveau le ciel. Le détective rentra sans effort dans le petit appartement qui n’était même pas fermé à clé. Goldhand posa un cure-dent à ses lèvres avant d’inspecter l’intérieur de la maisonnée.

Une petite salle à manger sombre et poussiéreuse, un fauteuil usé et un poêle à bois faisait office de grande pièce de vie. L’air paraissait figé à l’intérieur en contradiction avec l’ambiance chaude du quartier. Le détective avança lentement jusqu’à une porte grinçante qui menait à une chambre spacieuse mais presque vide. Un lit, quelques livres, un meuble en bois et une lanterne occupaient sobrement la pièce. Jack épluchait le contenu du meuble où il ne trouva que quelques vêtements de rechange et des feuilles de papier griffonnées. Il découvrit aussi quelques tracs de campagne du candidat Anthony Thaddeus Newton. Près du lit, Goldhand attrapa les livres qui jonchaient le sol et ce qu’il vit le stupéfia. Déjà, un ouvrier de Saltship qui lisait n’était pas commun mais les lectures de Donovan étaient étranges. Les quelques ouvrages au sol n’étaient qu’à la gloire de divinités oubliées et au langage illisible.

Cependant, quelques pages semblaient être traduites dans la langue du détective. Les inscriptions des ouvrages ressemblaient à des symboles aux allures de runes anciennes. Jack décidait alors d’emporter les quelques ouvrages intrigants afin de les étudier plus tard. Le détective jeta alors son cure-dent avant de sortir de l’habitation. Il décida alors de rejoindre le centre du quartier des ouvriers afin d’interroger l’association dont Donovan faisait partie.

Après une dizaine de minutes, Jack Goldhand rejoignit le centre du quartier de la locomotive rouillée alors que le soleil commençait déjà à sombrer.

De nombreux ouvriers marchaient ici et là, de retour du port et des usines pour se rendre dans les tavernes qui commençaient à ouvrir. Au milieu des commerces, de la fumée des véhicules et de la foule, notre détective apercevait un grand bâtiment de pierre aux allures de palais de justice. Une grande banderole « Thaddeus Newton pour maire ! » trônaient en devanture de celui-ci. Un annonceur à l’air de lutin distribuait des tracts avec enthousiasme à l’entrée.

-Anthony Thaddeus Newton, un homme du peuple pour le peuple ! N’oubliez pas de voter la semaine prochaine !

Goldhand s’approcha tranquillement de l’homme, l’annonceur relevait le regard au son des bottes du détective pour découvrir le visage sombre du détective.

-Que voulez-vous Sir ? demanda le distributeur d’affiches.

-Je voudrais voir un représentant.

-A quel sujet ?

-La disparition de Donovan Malcom.

-Disparu ?! S’étonna l’annonceur. D’accord, suivez-moi Sir.

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