Chapitre 12
Comme chaque fin de semaine, le restaurant du cartel de la pieuvre rouge, « le Marin aux dents de ferraille », était plein à craquer. En effet, les hauts membres du cartel se retrouvaient souvent pour débattre de ce qu’il pouvait faire pour étendre l’influence du cartel sur tout l’Est de Saltship. Ce soir-là, le restaurant proposait une réunion des partisans au candidat Isaac Manson Copperfield. Jack entra alors tranquillement sous le regard d’une table d’hommes de main de Sir John Dustin. Il les écoutait tout en demandant une boisson à une serveuse.
-Je comprends tout à fait que le patron soutienne Sir Isaac, il recherche un peu la même chose que le cartel.
-Tu veux dire effacer toute la criminalité ? Je te rappelle qu’on en fait un peu parti.
-Il veut détruire la criminalité certes, mais il s’est arrangé avec nous pour nous donner le contrôle de l’Est après son élection. On sera plus seulement dans le quartier pourpre mais à toute la partie Est ! La flicaille pourra bien aller se faire voir et on aura plus aucun concurrent.
-T’as entendu ce qu’il veut faire d’autres ?
-J’ai entendu parler de nouvelles machines pour le futur comme des engins volants ou je ne sais quoi.
-Il fera ce qu’il veut, du moment qu’il nous donne le contrôle de cette foutue partie de la ville.
Après avoir fini sa boisson, Goldhand se leva avant de se diriger vers la table des hommes de main.
-Et mais c’est pas Jack Goldhand qui vient sur nous ? Le patron le veut mort, non ?
A peine un des hommes eu prononcé ses paroles, que Jack sortit son revolver. Le détective lui tira dans l’épaule. La détonation retentit dans la salle sous les cris d’effroi des convives. Avant qu’un des hommes de main se lève pour attraper Jack, le détective lui mit un violent coup au visage avec son pistolet mécanique. Puis, Goldhand lui fit une clé de bras avant de poser le canon sur la tempe de l’homme. Les autres mafieux n’osèrent plus bouger, de peur que l'enragé détective ne fasse un geste brusque.
-T’es complétement malade, le reste des hommes va débarquer d’’une minute à l’autre, crétin !
-J’y compte bien, sourit Jack Goldhand. J’espère que votre patron attend bien sagement là-haut.
Puis, Jack tira sur l’homme qu’il maitrisait avant d’en abattre un autre qui tentait d’atteindre son arme. Goldhand asséna un coup au dernier homme debout avant de recharger son arme.
Les personnes présentes dans le restaurant partaient déjà à vive allure. Le regard sombre de Jack accompaganait leur fuite. Celui-ci ne contrôlait plus ses émotions. Il dégageait une aura de folie meurtrière.
Le détective entendit les pas des hommes de mains de Sir John Dustin débouler de l’étage du restaurant. Jack ne réfléchit que quelques instants, prenant un briquet sur un cadavre pour mettre le feu à des banderoles d’élection de Sir Isaac Copperfield. Il les lança au hasard dans la salle qui commençait à s’enfumer gravement. Dans ce brasier fumant, une dizaine d’homme du cartel pénétrèrent dans la piècen en proie au caranage. Stupéfait par le spectace sanglant, les gardes cherchait Jack Goldhand dans la fumée épaisse.
-Qu’est-ce que c’est que ce merdier ! cria de peur un des hommes. Trouvez-moi ce cinglé !
Discrètement, Jack tenta d’atteindre l’étage du restaurant; La dizaine d’hommes s’était dispersé dans la pièce et s'était déjà perdu dans la fumée grise du restaurant en flammes. Seul un homme gardait l’entrée vers l’étage. Jack se faufila alors vers celui-ci, sortit son couteau doré avant d’égorger délicatement l’homme de main. Il l’allongea doucement à terre avant de rejoindre l’étage.
Le détective dévala les escaliers, pénétrant dans la pièce où la poudre de kraken était fabriquée. Quelques gardes évacuaient les personnes qui s'acharnaient inlassablement à la conception de la drogue. Jack attendit que les gardes dispersent les pauvres gens puis, il passa à l'action.
Il décocha trois balles dorés qui firent mouche dans les corps des trois hommes du cartel. Les gardes chutèrent avec fracas aux pieds de Jack qui continuait sa route.
Celui-ci montait toujours plus haut dans le bâtiment, entendant des hommes le poursuivre dans les couloirs étroits du bâtiment. Déjà, la fumée de l’incendie atteignait ses narines au troisième étage.
Soudain, en face de lui se tenait l’imposante porte du bureau de Sir Dustin ainsi que les deux gorilles de la dernière fois. Jack stoppa sa course pour marcher tranquillement jusqu’aux hommes, un revolver dans une main et son couteau dans l’autre.
-Tu passeras pas Goldhand, grogna un des gardes niais.
-On va te démolir puis le patron va te jeter dans le fleuve, ria un autre.
Jack lança son couteau dans le crâne d’un premier en guise de réponse. Le deuxième surpris, tira quelques balles au hasard. Goldhand esquiva tant bien que mal avant de transperçer le crâne de l'imposant garde d'une balle de revolver mécanique. Les deux immense gardiens tombèrent avec fracas sur le parquet lustré, déversant une couleur pourpre tel une vague du fleuve sur les bords du port. Jack marcha entre les deux corps échoués pour enfin atteindre la grande porte de bois lustrée.
-C’est vous qui aller rejoindre les profondeurs ce soir, conclu Jack en ouvrant les deux imposantes portes du bureau.
Contrairement à toute l’agitation qui régnait dans le grand restaurant, Sir Dustin était assis tranquillement à son grand bureau. Il écrivait quelques notes, ne faisant guère attention au détective dont le manteau pourpre se confondait avec le sang de ses adversaires. Jack referma les portes avant de s’installer en face du bureau. Il sortit un cure-dent et dévisageait le patron du cartel en nettoyant ses armes. Son visage, maculée de sange, redevint calme et impasssible, comme si son excès de rage avait fuit se pensées.
-C’est fini John, commença Jack. J’ai découvert des manigances et les meurtres que tu as commis. Tu m’a pourtant bien fait comprendre que tu n’y étais pour rien mais tu mentais comme toujours.
Le détective se leva doucement avant de prendre la chaise de sa main mécanique.
-Ce soir, je détruis ton cartel pour tous ce que tu as détruit. La vie des gens que tu as anéanties ainsi que la mienne.
Jack se dirigea vers la grande porte pour y installer sur les battants, la chaise en bois qu’il portait. Sir John Dustin continuait ses gravures incessantes alors que Goldhand rechargeait son arme en s’approchant de son bureau à nouveau. Il posa le canon du revolver doré sur la tempe du boss du cartel de la pieuvre rouge.
-Je veux que tu avoues tes crimes maintenant et peut être que j’aurais la bonté de te livrer aux autorités de Saltship.
Après ces derniers mots, Sir Dustin finit enfin d’écrire pour tourner son regard vers le détective, un canon d’arme de poing entre les deux yeux.
Cependant, l’élégant John sourit devant le regard impassible de Goldhand.
-Décidément, je suis le coupable de tous tes problèmes. Qu’ai-je fait encore ?
Jack asséna un violent coup de revolver à la mâchoire de l’homme en costume parfait. Goldhand l’attrappa par le col pour le rasseoir sur son fauteuil.
-La pieuvre mécanique ? Les meurtres près du fleuve des partisans d’Anthony Thaddeus Newton ? Ça ne te dit rien ?
-Hélas, je crois bien que tu te méprends à nouveau, susurra l’homme en crachant du sang.
Jack tira une balle dans la cuisse du patron du cartel. Il le saisit de nouveau par le col, n'écoutant pas la douleur de Sir Dustin.
- Combien de fois encore vas-tu mentir ? Hurla Jack qui ne se maitrisait plus. Après avoir tué Mary, tu as détruit ma vie, et tu veux que je passe l’éponge une nouvelle fois sur tes agissements ?
-La mort de ta femme n’est que la conséquence de ce que tu as fait. Tu as mis ton nez dans les affaires du cartel et tu pensais être impuni ? Ne sois pas naïf, Jack. Tu t’es détruit tout seul et ce soir tu vas mourir comme Mary est morte, dans cette même pièce.
C’était les mots de trop pour Jack qui tendait son arme contre le front du patron de pègre.
Jack allait déferler tout la haine qu'il ressentait contre le cartel, tout cette haine qu'il avait enfouie au plus profond de lui depuis tant de temps. Il écumait de rage, son visage neutre était déformé de colère. Pour la première fois de puis la mort de Mary, Jack devenait à nouveau un esprit vengeur.
Soudain, la grande porte explosa, faisant chuter les deux hommes en pleine conversation musclée. Dans une fumée brune, apparut quelques hommes du cartel accompagné du bras droit de John Dustin : Simon Godfin. Le fringant Simong était armé d’une arbalète mécanique et d’une arme de poing.
Jack se releva péniblement avant de faire face aux nouveaux venus. Sir Dustin, malgré son visage teinté de rouge, appréciait ses sauveurs qui allaient mettre un terme au combat dément du détective. Simon Godfin, observa impassiblement Jack Goldhand de sa hauteur.
-Lâche tes jouets, veux-tu, dit Simon à Goldhand.
Jack, sous les canons des armes, ne pouvait que se résigner à lâcher son revolver et son couteau doré. Simon les ramassa avant de les donner à des hommes de main derrière lui. Sir Dustin s’approcha alors de Simon pour le remercier en l’enlaçant solennellement.
-Merci encore milles fois, Simon, soupira Dustin. Ce n’est pas pour rien que je t’ai choisis en numéro un. Tu es mon meilleur élément.
-Je sais patron, répondit Simon, un sourire malicieux aux lèvres.
Puis, le sournois Godfin sortit une lame de sa veste pour la planter dans l’abdomen du chef de la pègre de Saltship. Sous le regard accusateur de celui-ci, Simon détourna les talons avant d’essuyer sa lame sur le costume parfait de Sir Dustin. Le quinquagénaire s’effondra sur le parquet lisse sous le regard intrigué du détective Jack Goldhand. Simon rangea son arme avant d’approcher calmement de notre ami, intrigué.
-Vois-tu Jack, commença Simon. Le patron n’avait pas idée des opportunités que cette ville nous propose. Il était obnubilé par son petit bout de quartier. Mais ce qu’Isaac Manson Copperfield m’a proposé vaux bien plus qu’une simple parcelle de pavé gris et les hommes ici présent l’on comprit eux aussi. Alors oui, ses meurtres rocambolesques avec cette pieuvre mécanique étaient une part du marché mais maintenant que nous avons éliminé une bonne partie des partisans influents du candidat adverse, mon règne va enfin pouvoir voir le jour. Malheureusement, tu ne seras pas là pour le voir.
Puis, Simon fit un signe de la main à un des gardes avant de quitter la pièce enfumée. Celui-ci s’approcha du détective, perdu dans ses réflexions, avant de lui asséner un violent coup de crosse au visage. Il sentit le craquement du parquet causé par l’incendie avant de sombrer dans les limbes.
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