Le temps
Le son répétitif des aiguilles de l'horloge se répercute sur les murs blancs et mornes de béton de cette petite salle vide, n'ayant aucun objet sur le sol ou sur les murs. Aucune lumière, d'ailleurs, à part une faible source provenant d'une petite lampe accrochée au plafond par un énorme clou. Elle ne s'allume que rarement, q'une fois par jour ou, des fois, qu'une seule fois par mois. Enfin, une journée dans cette salle correspond à plus-ou-moins un mois, des fois deux. On ne peut pas vraiment savoir ici, tout est si vague, et pourtant l'horloge ne ments pas. Elle bouge les aiguilles par secondes et par minutes, tout à fait normalement, mais le temps ne s'écoule pas au même rythme en dehors de cet objet si précieux qu'est le temps écrit et calculé machinalement. Les aiguilles bougent lentement mais le temps bouge vite.
L'individu se lève lentement de son sommeil, se penchant de toute ses forces sur le mur éffrité par la vieillesse. Il -ou elle, on ne sait pas trop- regardes de sa tête cet environnement si triste et pauvre, mais il ne peut pas la voir. Malheureusement, il n'a pas de visage. Une tête, bien évidemment, mais il n'a pas de visage; pas d'yeux, pas de nez ni de bouche, ou même d'oreilles. Cet individu se concentre uniquement par le processus céréblal et les capacités cognitives, qu'il n'a d'ailleurs pas réellement appris à cause du manque de connection sociales avec le monde extérieur. Il n'a pas connu d'autres êtres que lui même et les personnages qu'il crée et invente dans sa tête, il ne connait pas d'autre language que ses pensées simples et primitives, et il n'a jamais connu de vrai parent, ou même de famille. Nul ne sait comment il est né et comment il va mourir.
''Tic, Tac, Tic, Tac''. Il entends ces sons mais il ne les entends pas vraiment. Toutefois, il se rapproche du mur gauche, à l'ouest. Comme chaque matin, il lèves sa main et gratte ce même endroit de ce mur, qui est un trou assez profond et petit comme la paume de sa main. Un jour, il espère s'échapper de ce calvaire horrible, laissé à sa réflexion mentale inconnue et une vague de déprime incessante qui le ronge depuis sa naissance déjà oubliée. Il n'y arriveras probablement jamais, se dit-il, probablement la mort le rattrapera plus vite. Là encore, c'est une vision subjective, car le temps s'écoule différemment ici et il le sait très bien. Il plonges sa main dans ce grand trou et y retrouve une lettre en papier bible, écrit à la machine à écrire. Curieux, il traces ses doigts tordus sur ce parchemin et indentifie qu'il est écrit, tout au centre de la page, ''SOS'', puis tout au bas, ''CO. Purgatoire''. Un flux d'information le traverse, et il se souvient de ce moment précis quelquepart. Une machine noire, sur un banc en marbre blanc très propre, dans cette même salle, et un autre individu qui l'écrit. Il reconnait alors ce personnage qui écrit, un personnage sans visage, sans yeux ni bouche ni oreilles. C'est lui.
Soudainement, comme pris par une dangereuse maladie qui lui trodrait les membres, il se tortille sur lui-même dans une forme monstrueuse, et tombe raide sur le sol. Il ressent l'herbe humide sur son corps, l'odeur de la pluie des fleurs fraiches dans l'air, et un énorme rayon de lumière qui couvre le visage. En réflexe, il plisse les yeux très fort, une sensation pour lui très étrange qui lui semble lointaine. Il regarde ce magnifique paysage de montagnes et de plaines immenses, avec un ciel magnifique rempli des nuages sombres qui tourbillionnent autour du soleil. Il est enfin revenu.
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