29. Le réveil de la fauve
Alexei
Je ne me suis pas rendormi, au contraire de Clem qui a tout de suite fermé les yeux et s’est mise autant dans les bras de Morphée que dans les miens. Je ne sais combien de temps j’ai passé à l’admirer, nue dans mes bras. Quelle chance j’ai, franchement ! Elle est tout simplement magnifique. Divine. J’adore sentir sa poitrine contre mon torse, sentir sa respiration contre mon cou. Je caresse doucement ses beaux cheveux en faisant attention à ne pas la réveiller. Et dire que j’ai failli tout foutre en l’air en essayant de lui faire quitter son restau. Heureusement que les choses se sont arrangées.
Je profite qu’elle soit endormie pour mettre un peu d’ordre dans mes pensées. D’abord, j’essaie de me concentrer sur ma Lisa, ma petite fille qui est enfin en sécurité. Je crois que c’est la première fois depuis ce terrible attentat que je respire sans ce poids sur la conscience. Elle est tout pour moi et je me demande comment je vais faire maintenant pour la faire venir en France. A mon arrivée, j’avais regardé les procédures officielles et elles sont très longues et très complexes. Je n’ai pas envie d’attendre aussi longtemps que ça. Il va falloir que je demande à Alexandre de la mettre dans l’avion, avec un visa touristique. On verra après, une fois que nous serons réunis. Le Gouvernement ne la renverra pas chez elle, loin de moi.
Mes pensées se tournent ensuite vers Clem qui dort, confiante, dans mes bras. Je sais que je n’ai pas tout le temps été réglo avec elle. Je me demande si je dois tout lui avouer, mais j’ai trop peur de la perdre. Si elle apprend que j’ai essayé de la couler, de lui mettre des bâtons dans les roues, jamais elle ne me pardonnera. J’ai déjà vu comment elle était juste parce que j’ai essayé de la protéger. Le nombre de fois où elle m’a renvoyé dans la tronche que je l’avais laissée en plan en plein milieu de l’acte… Elle est rancunière, et ça craint pour moi si elle l’apprend. Mais qui pourrait lui dire quelque chose ? Je suis tranquille, non ? Oh bordel, pourquoi la vie est si compliquée ? Des fois, je me dis que ce serait mieux de retourner dans l’armée et d’avoir juste des ordres à suivre. Bref, il faut pas que je pense trop à toutes ces conneries que j’ai faites, sinon je vais devenir fou. Il faut que je profite de ce moment avec elle, seul le présent importe, l’avenir attendra.
Je regarde l’horloge et vois qu’il est déjà l’heure de me lever, mais je n’ose pas bouger. Clem a une jambe sur les miennes et sa poitrine toujours contre mon torse. J’ai l’impression qu’elle ne veut pas me laisser partir. Mais elle aussi doit se lever et se préparer pour sa journée. Je me dégage et parviens à me lever sans la réveiller. Je vais faire chauffer un café et je prépare une petite omelette pour la jolie femme qui est dans mon lit. Je mets le tout sur un plateau et viens le déposer sur la table de chevet avant d’embrasser Clémentine pour la faire doucement émerger de son sommeil. Elle m’enlace et prolonge ce baiser qui réveille mon désir. Cette femme me rend vraiment fou.
— Bonjour Zatchika. Bien dormi ?
— On a connu plus long comme nuit, mais bien moins agréable… Bonjour beau blond.
— Je suis désolé, mais je ne peux pas te garantir que les prochaines vont être plus longues. Regarde l’envie que tu crées chez moi !
— Monsieur est insatiable, rit-elle en caressant ma cuisse. Va falloir me laisser dormir parfois quand même, je ne suis pas une machine, moi, tu sais.
— Je t’ai apporté de quoi remettre la machine en marche, dis-je en lui montrant le plateau. Tu prends ton café noir ?
— Oui, s’il te plaît. T’es adorable, mais tu vas me donner envie de me réveiller là tous les matins, fais gaffe !
— Et si je rajoute les bisous et les caresses, tu signes où ?
Je me penche et viens à nouveau l’embrasser avant de caresser ses épaules et son dos doucement.
— L’offre est encore plus alléchante, Thor, fais gaffe, je vais te séquestrer ici.
— Tu peux pas, tu as besoin de moi et de mes charmes au restau pour le service ! ris-je en la regardant dévorer avec envie ce que je lui ai préparé.
— Je pourrais t’embaucher en cuisine, mais je suis pas sûre qu’on préparerait grand-chose. L’avantage serait que je n’aurais plus la tronche de cake en face de moi. Et encore, je suis gentille, c’est mignon un cake.
— Non, il a une tête d'âne castré, mais il sait cuisiner au moins. Sans lui, on serait dans la merde. Surtout que Paul n’est pas prêt de reprendre.
— Tu sous-entends que je ne sais pas cuisiner ? Fais attention, je passe ma vie en cuisine avec des couteaux de boucher sous la main quand même.
— Ah c’est pour ça, la tête d’âne castré ! Tu ne l’as pas raté, dis donc ! Mais tu sais comme moi que toute seule, ce serait mission impossible.
— Crois-moi, je n’ai jamais eu autant envie de cuisiner des roubignoles de ma vie, rit-elle. Et je ferais tout pour ce restau, j’ai fait une promesse à mon père et si ça veut dire ne plus dormir et passer ma vie dans cette cuisine, ainsi soit-il.
— Parfait ! Lève-toi petite marmotte en tous cas ! Linguini ne va pas tarder et tu as des trucs à préparer, non ?
— Nom de dieu… T’es déprimant le matin, bougonne-t-elle en se levant malgré tout et en se dirigeant vers la salle de bain. Très bien… Pour la peine, je prendrai ma douche toute seule, pas d’invitation, j’ai des trucs à préparer !
— Oh ! Et moi qui pensais que tu allais vouloir optimiser le temps et qu’on la prenne à deux, dis-je déçu.
Je me dis que finalement, elle n’a pas dû apprécier tant que ça la nuit passée à mes côtés pour se barrer et clairement me jeter comme ça. Je me renfrogne et récupère le plateau pour l’amener à la cuisine alors qu’elle se dirige, nue, vers la salle de bain. Je ne peux m’empêcher de l’admirer et j’essaie de faire contre mauvaise fortune bon cœur.
— Alex ? me dit-elle en s’appuyant contre la porte ouverte de la pièce d’eau.
— Oui, tu as besoin de quelque chose ? bougonné-je en l’admirant malgré moi et ma déception.
— J’ai besoin d’un Thor dans ma douche, rapide et efficace, minaude-t-elle en disparaissant dans la pièce.
Oh, mais ça change tout, ça ! C’est clairement une invitation ! J’ai encore du mal à comprendre l’humour à la française, moi. Heureusement que Clem est une fille formidable. Et qui est aussi pleine d’envie que moi ! Je ne me fais donc pas prier et la rejoins dans la salle de bain, tout sourire.
— Thor, Dieu russe à votre service, jolie patronne !
— T’as fini de faire la tête, beau blond ? rit-elle en attrapant ma main pour m’attirer sous le jet d’eau chaude.
— Désolé, des fois, j’ai du mal avec l’humour français. J’ai cru que tu avais été déçue…
Je viens me coller contre elle et l’embrasse en lui passant une main derrière la nuque avant qu’elle ne puisse me répondre. Elle est belle comme ça, sous l’eau chaude. J’adore vraiment ses formes et mon érection lui prouve à quel point je la désire.
— Déçue ? Je ne vois pas en quoi j’aurais pu l’être. Et puis, je ne veux pas jouer ma féministe, mais même si je n’avais pas eu envie ce matin, ça n’aurait pas voulu dire que j’ai été déçue, dit-elle en empoignant mon sexe.
— Mmm. Promis, je vais faire un effort.
J’adore quand elle m’enserre comme ça entre ses doigts et j’adore aussi quand elle prend le contrôle comme elle est en train de le faire en me plaquant contre le mur de la douche. Sa bouche se fait vorace et parcourt mon corps alors qu’elle me branle avec envie. J’ai de mon côté ses seins en mains et je les masse avec passion. Les tétons que je presse entre mes doigts sont bien durcis d’envie et de désir.
Clem joue avec mon sexe et j’ai l’impression qu’elle sait ce qu’elle veut car elle est vraiment collée à moi et semble m’utiliser avec la même vigueur qu’elle le ferait d’un sextoy. Elle se frotte le clitoris sur mon gland et tend ses seins vers ma bouche pour que je m’en saisisse. Ce matin, c’est vraiment quand elle veut et comme elle veut. La fauve est lâchée et je m’y soumets pour mon plus grand plaisir.
— Prends-moi, Thor. J’ai envie de te sentir en moi. Tu m’avais pas dit que le round trois, c’était la levrette ?
Elle se retourne, s’appuie sur le mur en se penchant en avant et vient pousser ses fesses contre ma verge. Je l’attrape par les hanches et je la pénètre doucement, prenant le temps qu’elle s’habitue à ma queue au fond d’elle. Je m’enfonce et ressors lentement, profitant de chaque décharge électrique, de chaque sensation provoquée par notre union alors qu’elle gémit sans gêne. Je me penche sur elle et reprends possession de ses seins, ce qui la fait se cambrer et intensifie la pénétration dans son intimité.
— Oh Clem, j’adore ton corps ! Tu es sublime !
Clementine ne me répond pas, mais ses hanches viennent à la rencontre des miennes, et elle imprime déjà une certaine cadence, visiblement excitée et demandeuse. Je réponds à ses assauts mais lui imprime mon rythme, un peu plus lent, mais plus intense. Je prends le temps de bien m’enfoncer en elle, d’aller et venir, et je vois ma queue ressortir toute trempée sans que ça ne soit dû à l’eau de la douche qui continue à nous asperger. J’adore l’exciter ainsi, je ne pense qu’à son plaisir et au mien, un moment intense partagé.
J’accélère peu à peu le rythme et nos gémissements se font plus éloquents. Mes cuisses tapent sur ses fesses et nous sommes à nouveau en train de nous envoler vers notre jouissance. Je l’attrape par les épaules et lui fais l’amour comme si notre vie en dépendait.
— Vas-y ! Comme ça ! Plus fort ! se lâche ma partenaire visiblement au bord de l’extase.
Je jouis alors qu’elle glisse une main sur son petit abricot qu’elle caresse vigoureusement. Je me répands à nouveau en elle et cela la fait disjoncter. Tout son corps est agité de soubresauts et je suis obligé de la soutenir alors qu’elle jouit et inonde ma queue du fruit de son orgasme. Je continue lentement au fond d’elle le temps que son plaisir se calme un peu et enfin, elle se retourne puis m’embrasse à nouveau sauvagement.
— Regarde bien ce visage, sourit-elle. Est-ce que tu vois de la déception quelque part ?
— Non, je ne vois qu’une femme superbe et comblée.
— Essaie de t’en souvenir, la prochaine fois que tu boudes !
— Oui ma jolie patronne, promis.
Elle m’embrasse et nous terminons cette douche en nous nettoyant mutuellement, comme si cela faisait des années que nous faisions ça. Cela ne fait que quelques heures que je l’ai aimée totalement, et j’ai déjà l’impression que plus jamais ma vie ne sera la même.
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