II
Charles se réveilla en sueur. Il venait de rêver de son arrivée dans son nouveau lycée, celui d'Edimburg. Charles n'a plus de souvenir du jour où il a été emmené. Il devait être inconscient, et même très blessé. Lorsqu'il s'était changé, il avait remarqué que des bandages recouvraient une bonne partie de son torse aux muscles saillants. Il réussit à se mettre debout, il se cramponna à la barre métallique où une poche de sang de groupe O et de rhésus positif lui donnait des forces. Une infirmière du nom de Carol l'aida à marcher jusqu'à la salle des examens. Le docteur lui enleva les transfusions, Charles se sentit soudain très faible mais il réussi à tenir debout. Il marcha, ses jambes tremblaient mais il parvient au tapis de course. Il posa ses pieds sur le tapis qui s'enclencha. Charles marcha au rythme du tapis et n'est pas tombé une seule fois. Sa mère était fière de lui et il dû passer des examens psychologiques, pour diagnostiquer un quelconque choc post-traumatique. Le psychologue Harris ne détecta qu'un seul symptôme de ce choc mais il était bénin et Charles pu rentrer chez lui. Mais que le jeudi. Il avait de la visite et il devait encore passer quelques tests psychologiques avant de se réintégrer dans la vie de lycéen. Lorsqu'il se coucha dans son lit, il vit une carte blanche avec un petit chiot, un cocker, qui lui souhaitait un bon rétablissement. Il ferma ses yeux et imagina la blonde en train d'écrire sur la carte vierge de toute encre. Il avait espéré voir son écriture ronde et à la place il trouva un mot de son père. La carte sentait le whisky et l'eau de Cologne. Depuis son retour dans le monde des vivants, Charles avait espéré revoir cette blonde au visage inconnu. Il rêvait d'elle, l'imaginait avec des yeux denim pénétrants, une longue cascade de cheveux blonds châtain clair, un teint vampirique, des lèvres cerise et pulpeuses et qui sent bon la cannelle et la barbe-à-papa, mais elle ne revenait plus le voir. Il ne mangea que très peu la purée qu'on lui avait servi et ne but que très peu. Il n'avait ni faim ni soif alors que pourtant sa gorge était sèche. En réalité, il ne voulait boire qu'après le repas. Le soir, la morphine descendait en plus bas car il avait ressenti une vive douleur aux sutures de ses blessures au niveau de son torse. Les internes avaient accouru et avaient injecté dans son organisme un calmant et une voix douce, mélodieuse, tendre et suave entra dans sa tête. Il s'endormit au son de cette voix inoubliable.
- Le lendemain matin, Charles se sentait mieux. Il but son café au lait, mangea son croissant italien qui avait le gout d'un beignet et bu la moitié de son jus d'orange sanguine. Carole lui enleva son plateau et lui donna la télécommande de la télé. Dans ses mains se trouvaient des cahiers de mille couleurs. Elle les posa sur la table de chevet en disant à Charles que c'est la mystérieuse bénévole blonde qui lui a emmené ces cahiers. Charles lui demanda comment est la blonde et si un jour, il pourrait la voir. Carole sourit et lui répondit que ce jour arrivera plus tôt qu'il ne le pense car après cette journée de pénibles visites et de prises de sang douloureuses, il pourra enfin sortir de l'hôpital. Charles en était heureux et lui promit de ne plus revenir, à part quand sa femme devra accoucher.
- « Mais peut-être que tu ne me verras plus... Je ne pense pas qu'une fille veuille sortir avec une boule de billard.
- - Ne dis pas n'importe quoi ! Tu retrouveras tes cheveux, mais pas maintenant, il faudra attendre un peu, à la fin de l'année, tu auras un petit duvet de bébé et l'année prochaine tu auras retrouvé tes cheveux, le rassura-t-elle. »
- Carole lui avait dit qu'il était resté inconscient durant une semaine et que durant une semaine, la même fille s'était occupée de lui. Elle lui avait tenu la main, lui avait lu des histoires et lui avait chanté quelques berceuses. Elle le couvait du regard et ne restait qu'avec lui, dans l'espoir de voir un jour ses yeux s'ouvrirent. Mais si elle tenait tant à lui, pourquoi ne venait-elle pas le voir ? C'est insensé. Charles fut tiré de sa pensée quand quelqu'un entra. C'était sa mère qui entra, en compagnie de son père et de sa sœur. Son père soupira de soulagement et embrassa son fils sur le crâne. Sa petite sœur s'allongea contre Charles et lui demanda, d'une voix fêlée par les larmes, s'il avait eu mal quand on lui a ouvert le crâne. Charles répondit qu'on l'avait endormi profondément et donc qu'il n'avait rien senti. Sa sœur, qui adorait la Belle au Bois Dormant, lui avait demandé s'il avait fallu qu'une princesse l'embrasse. Charles réfléchit, il se souvenait du contact d'une main douce et délicate, lisse et parfumée à la barbe-à-papa et se souvenait, étrangement, d'un baiser échangé entre ses lèvres rouge sang et fines et de lèvres pulpeuses à la douce senteur de cerise. Charles répondit qu'il était possible qu'une fille l'ait embrassé. Sa mère esquissa un sourire et informa Charles qu'ils allaient à Londres pour quelques courses et qu'elle pouvait lui prendre une perruque. Charles répondit à sa mère qu'il préférait aller à son nouveau lycée tel qu'il l'était. Sa mère eut un faible sourire et accepta. Toutefois, elle l'avait informé qu'il portera un bonnet pour ne pas avoir froid au crâne. Sa sœur sauta du lit avec grâce et rejoignit son père, sa mère l'embrassa sur la joue et partit, à son tour. Il se tourna sur le côté et s'endormit. Il ne lui restait plus qu'un jour, le lendemain serait mercredi et il sortira soit le matin soit le soir. Cette journée est la dernière qu'il passera dans cet hôpital et il avait hâte de sortir. Non seulement pour voir le beau paysage écossais mais surtout pour voir cette blonde.
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