III
Carole tira brusquement Charles de sa rêverie et de ses fantasmes. Elle s'excusa d'avance auprès de lui et lui demanda de rester calme. Elle sortit une seringue, Charles ferma les yeux et sentit la pointe de l'aiguille rentrant dans sa chair. Il sentit que sa force vitale était en train de lui être dérobée mais il n'osait voir le liquide carmin, préférant supporter la douleur physique que la douleur visuelle. L'aiguille sortit enfin de sa chair, son sang coula et quelque chose de froid lui piqua la peau. Il ouvrit les yeux et vit que Carole était en train de désinfecter la plaie avec une compresse imbibée d'alcool. Il vit au pied de son lit un sac de course. Carole sourit et en sortit un bonnet noir et un bonnet rouge. Charles sauta au cou de Carole et la remercia en la couvrant de baisers sur la joue. Il remercia Carole et sa mère. Il s'endormit au son des gouttes de sang qui tombent dans le liquide carmin. « Demain, je la verrais enfin. » pensa t-il. Il se rendormit et repensa à la bénévole. A 7 heures du matin, Charles se réveilla, il s'étira et attendit que Claire et le docteur vienne. Il joint ses mains et les posa contre son torse. A 7 heures cinq, Claire entra avec une valise noire. Le docteur lui enleva les transfusions de sang et de morphine qui étaient plantées dans sa chair et il désinfecta les traces de ces transfusions avec une compresse pleine d'alcool. Claire posa la valise sur le lit de Charles et en sortit des vêtements : un pull sombre à capuche, un jean délavé noir troué au niveau des genoux, des baskets et un caleçon. Mais avant, le docteur du enlever les sutures du torse de Charles qui se tordit de douleur quand le fil de la première suture fut enlevée. La douleur en était insupportable, il serra les barreaux de son lit et cria à s'en vider les poumons. Son calvaire finit, des larmes de douleur troublaient sa vue et déformaient ses si beaux traits. Il se leva avec difficulté et douleur et partit se changer. Il enfila la pièce maitresse de son nouveau look, son bonnet noir qui ne quittera plus. Sauf pour aller en cours. Dès qu'il eut finit de s'habiller, il sortit de la salle de bain et alla sur le lit. Il regarda la pile de cahiers aux couleurs bleues, vertes, rouges, violettes et blanches. Charles prit le premier cahier qui lui tomba sous la main et l'ouvrit. C'était de l'espagnol, à la fin du cahier se trouvait une pochette plastique où des contrôles étaient rangés. Elle n'avait que des bonnes notes, allant du 14 au 20. L'écriture ronde et fine finit de rassurer Charles ainsi que la lettre qu'elle lui a écrite :
« Bonjour à toi. Je suis la bénévole qui est venue te voir durant la semaine que tu as passé ici. Tes parents ont bien cru que tu n'allais pas survivre mais à ce que j'ai pu voir, tu es bel et bien vivant et en bonne santé. On se verra au lycée, je suis dans la même classe que toi en espagnol, en anglais et en français. Je te souhaite un bon retour parmi les vivants.
Avec toute ma tendresse, K.S. »
Charles relut la lettre une dizaine de fois. Si ce que K a dit est vrai alors, il pourra la voir plus souvent en étant dans la même classe. Même s'il ne la verrait que trois heures par jour, c'était toujours mieux que de ne la voir que pendant la pause entre deux cours ou que de la chercher pendant plus de cinq minutes dans la cafétéria après s'être rendu compte qu'elle était, avec ses amies, à l'autre bout de la salle et qu'elle s'apprêtait à partir. Le Dr Stark, un homme fort séduisant, arrive en compagnie de Mrs et de Mr Anderson. Un sourire lumineux irradia le visage pale de Mrs Anderson. Elle s'avance vers Charles, ses yeux émeraude sont remplis de larmes, de larmes de joie. Elle efface ses larmes d'un revers de la main et prend son fils dans ses bras. Charles enroule ses bras autour des épaules de sa mère, il sent le délicat parfum de lavande qui se dégage de la nuque de sa mère. Il ferme ses yeux lagon et laisse son esprit vagabonder librement dans sa mémoire. Le temps qu'il a passait dans les bras de sa mère lui parut long alors qu'ils ne s'étaient pris dans les bras que durant trois secondes, environ. C'est pourquoi leur séparation fut insupportable. Le Dr Stark prit Charles par les épaules, les deux hommes s'assirent sur le lit aux couvertures bleues.
« Charles, commença-t-il, tu dois faire attention à ton alimentation durant, environ une semaine. Tu ne devras pas boire de boissons gazeuses, ni d'alcool et ne pas manger de plats épicés et trop de sucre. Tu ne feras que très peu du sport, il faut que tu sois reposé. On ne veut plus te voir ici, tu as compris ? dit-il en souriant. Promets-moi que tu tiendras compte de mes avertissements.
- Je vous le promets, monsieur.
- Super... Ah tant que tu es là, je dois t'avertir que tu auras peut-être, peut-être, quelques séances avec une psychologue, dit-il d'une voix d'enfant qu'on vient de prendre sur le fait tandis qu'il mangea un carré de chocolat.
- Très bien, si vous pensez que j'en ai besoin. C'est pour ma mémoire ou pour tout autre chose ?
- Non, ta mémoire te reviendra au fur et à mesure. Si tu dois aller voir une psychologue, c'est dans le cas où tu aurais subi un choc post-traumatique en rentrant dans la vie de lycéen.
- C'est donc, au cas où ma rentrée se passera très mal et où je pourrais avoir subi un choc ?
- C'est cela mais je ne vais te retenir plus longtemps. Je te souhaite une bonne rentrée, Charles. »
Mrs Anderson prit la main de Charles et le fit sortir de la chambre tandis que Mr Anderson prit la valise de son fils. Il donna à sa femme les clés de la voiture. Le trio sortit de la chambre que Charles quitta pour la première fois depuis son arrivée. Les examens médicaux se passaient à l'étage et il était allongé sur son lit, il devait dormir car il n'eut aucun souvenir des murs blanc et vierges de tous tableaux et de toutes affiches. Les portes étaient peintes d'un gris sourie, les néons rendaient la vue du blanc des murs insupportables. Des docteurs, des chirurgiens, des infirmières et des internes traversaient les couloirs en sens inverse. Certains marchaient tranquillement, le dossier de leur patient à la main, tandis que d'autres couraient, accompagnés d'infirmières ou d'interne. Charles vit des hommes, des femmes ainsi que des enfants dans un sale état. Il entendait les médecins qui annoncèrent la mort de leur patient à la famille en pleurs, d'autres essayaient de les sauver à l'aide de défibrillateur tandis que les autres recouvrèrent le corps sans vie de leur patient à l'aide d'un drap blanc. Ils annoncèrent l'heure du décès et emmenèrent les corps à la morgue. Charles eut un pincement au cœur en voyant tout ces pleurs, toutes ces lamentations et tout ce désespoir. Il voulait changer le monde mais tout ceux qui avaient essayé avant lui n'y étaient pas arrivés alors comment un ado presque malade pourrait changer le monde ? Le monde a toujours était cruel et sans pitié, et il se souvenait qu'il était un de celles et ceux qui faisaient tout pour le rendre encore plus pourri. Sa mère lui prit la main et caressa sa joue avec l'autre en lui murmurant à l'oreille ce qu'avait dit Albus Dumbledore à Harry Potter : « N'aie pas pitié des morts, Harry. Aie pitié des vivants, et par-dessus tout, de ceux qui vivent sans amour. », Charles se souvenait qu'il adorait les livres de J.K Rowling, et qu'il s'était identifié à Tom Riddle. Ou plutôt, Lord Voldemort. Charles et sa mère allèrent sur le parking et se dirigèrent vers une voiture anglaise de luxe. Sa mère ouvrit la voiture, ouvra la portière de son fils et la referma. Elle entra à son tour dans la voiture, mit le contact et alluma la radio. Control de Halsey est l'une des chansons de Charles, ce n'est donc pas pour rien si le volume est à son maximum. Charles chantait d'une voix cristalline, douce et forte en duo avec la chanteuse :
And now, all kids crieds out : « Please stop ! You scaring me »
I can't help this awful energy
Good damn right, you should be scared of me !
Who's in control ?
Son père entre dans la voiture et sourit à la vue de son fils qui n'avait pas été si heureux depuis bien longtemps. Son père prend le volant, Charles découvre le paysage triste du parking vide de toutes voitures. Charles met sa ceinture de sécurité et tient la ceinture comme si elle était le fil de sa vie qui ménace de se couper à tout moment. Il s'endort au rythme des musiques de la radio et au son des voitures qui passent. Il se réveille quand le moteur est coupé, il ouvre ses yeux, sa vue est un peu obsurcie, sa tête bourdonne. Il voit devant lui se dresser un gigantesque manoir. Il ecarquille les yeux et admire la demeure avant de se rendre compte que c'est son chez lui. Son père part derrière la voiture et sort les valises de Charles du coffre. Charles court aider son père et prend une de ses valises. Sa mère, qui est devant la porte en bois massif, ouvre la porte et laisse son mari et son fils entrer. Charles découvre un environnement plus chaleureux, plus accuiellant que celui de l'hopital. Un feu brûle dans la cheminée, devant le feu qui dégage une douce et enchanteresse de bois se consumant sous les flammes rouges du feu ardent, se trouvait un canapé d'angle noir, deux poufs rouges et un fauteuil noir. Les murs sont peints d'un rouge bordeaux, des tableaux, des photos en couleur ou encore, en noir et en blanc des membres de la famille Anderson décorent les murs. Une télévision à écran plat se trouve sur un meule télé noir se trouve dans un coin du salon qui a été aménagé comme un coin bibliothèque où une armoire noire où sont disposées différents objets tels qu'une tasse, un cadre photo montrant un nourrisson aux cheveux châtain allongé sur une couverture jaune, deux tableaux et encore pleins d'autres bibelots que sa mère affectionne. Charles soupire et dégage ses poumons d'une sensation de peur. Il se sent étranger dans sa propre maison, dans son propre corps. Il prend ses deux valises et court dans sa chambre avant que sa mère ne puisse lui dire ; « Bienvenue ». Il rentre dans sa chambre. Il trouve un lit aux couvertures noires défaites, un dressing aux portes coulissantes cassées, une bouteille de bière en verre est cassée et a répandu des milliers de petits morceaux de verre. Des habits sont éparpillés dans la chambre, des pages de livres, de cahiers en tout genre ont été arrachés, une télé à écran plat est cassée, une console vidéo se trouve en plein dans le trou de la télé. Charles se penche sur un cadre photo dont le verre est cassé, une photo montrant la famille au grand complet est à moitié déchirée : Mrs et Mr Anderson sourient de toutes leurs dents, ils ont chacun une main sur les épaules de Monica, la petite sœur de Charles, tandis que l'ancien Charles, le garçon le plus talentueux, le plus séduisant et celui qui participait à l'harcèlement de certains de ceux qui étaient trop différents à son gout, avait été séparé de sa famille. En effet, il semblait qu'il avait séparé leur famille en déchirant la photo montrant la famille. Son cœur se serra et sa gorge s'assécha, son cerveau bouillait de rage, et des milliers de question empoissonnent son esprit. Que c'est-il donc passé pour que sa chambre soit dans un tel état ? Il prit la photo entre ses mains et se leva. Le parfum de sa mère engloba sa chambre, il se retourna et vit sa mère sur le pas de sa chambre. Elle entra, fit attention où elle marchait et se mit auprès de son fils.
« C'est moi qui a fait ça ? demanda-t-il.
- On en parlera plus tard, pour le moment, il faut que tu te reposes, dit-elle en se dirigeant vers le lit de son fils. »
Elle tira les couvertures de son fils et l'invita à dormir. Charles soupira, baissa la tête, marcha jusqu'à son lit et releva la tête. Des larmes coulèrent, sa mère le prit dans ses bras et lui caressa le crâne. Elle le fit allonger dans son lit. Elle s'assit à ses cotes, lui caressa le visage et chantonna une berceuse de son enfance et il s'endormit au son de la voix douce comme du miel de sa mère. Le lendemain serait sa rentrée dans le monde du lycée. Il a dormi toute l'après-midi et c'est son estomac criant famine qui l'a réveillé. Il sort de son lit, s'étire, baille et se dirige vers la porte de sa chambre. Il abaisse la poignée et sort de sa chambre. Il descend les escaliers en colimaçon et se dirige vers la cuisine où une odeur de poulet rôti englobe la salle à manger. Quand il entre dans la salle à manger, un tourbillon de cheveux bruns lui saute au cou. Il se retrouve sous Monica qui l'embrasse sur tout le visage. Il réussit à se lever et à chasser sa sœur. Charles se dirige vers sa place habituelle et s'y assoit. Il mange comme s'il avait été privé de nourriture durant trois ans. Après avoir reprit au moins trois fois de riz, Charles essuie ses lèvres fines et débarrasse son assiette ainsi que celles de ses parents. Il les aide à débarrasser la table et court prêter main forte à sa mère, qui semble surprise de cet élan altruiste de la part de son fils. Il la regarde avec des yeux ronds et une expression d'incompréhension quand il remarque, enfin, le regard pesant et soupçonneux de sa mère. Elle détourne le regard et sourit. Charles baisse la tête et se concentre sur la vaisselle. Dès qu'il eut fini, il monte dans sa chambre et se met à ranger le désordre qui y règne. Il retrouve d'anciens cahiers non utilisés et se met à écrire les cours de la mystérieuse K. Il recopie ce qu'elle a écrit en histoire-géographie, en français, en anglais, en espagnol et en... Latin ? K fait du latin ? Intéressant, il est peut-être temps qu'il en fasse à son tour... Pour l'SVT, la physique-chimie et les mathématiques, l'écriture est différente de celle de K. Mais qu'importe, il recopie soigneusement ses cours ainsi que la correction des exercices. Il finit ce travail fastidieux à minuit mais n'arrive pas à s'endormir. Alors, il prend un carnet noir et découvre qu'il a écrit dedans autrefois mais son écriture est illisible, pour l'instant. Il lit donc ses cours d'histoire et de français. Il finit par s'endormir quand les guerres du Moyen-âge commencent à l'ennuyer. Il se met à rêver du lendemain et lorsqu'il se réveille le matin même, il espère que ça se passera comme il l'a rêvé. C'est pourquoi il se lève de bonne heure, malgré le réveil qui l'a tiré de son lit. Il se dirige à la salle de bain, se lave le visage ainsi que les dents, il ouvre le gel pour cheveux quand il se rappelle qu'il en a plus. Il se mit à rire et referme le pot de gel sur l'étagère de sa salle de bain privé qui possède une baignoire blanche encrée dans le mur, une douche italienne, des toilettes et des placards blancs ainsi qu'un miroir où admirer son reflet était la chose qu'il le mettait de bonne humeur le matin. Il sortit de la salle de bain qui embaumait le déodorant pour garçons, autrement dit, le déodorant Axe qu'il raffolait. Il s'habilla d'un t-shirt noir, d'une veste à capuche grise en coton, d'un jean délavé troué au niveau des genoux et d'une paire de baskets Nike. Il prit son iPhone ainsi que ses écouteurs et son sac de cours qu'il mit sur ses deux épaules, il sortit de sa chambre en ne manquant pas de prendre son bonnet noir. Il mit des lunettes de soleil dans les poches de sa veste et déjeuna au son de Cake by the Ocean. Il se fit des pancakes, des œufs brouillés et se pressa une ou trois oranges. Il versa le jus d'orange pressées dans un grand et gros verre transparent, il le referma à l'aide d'un bouchon métallique rayé bleu et blanc. Il mit une paille dans le verre à l'aide du trou qui était conçu pour que la paille entre. Il sortit une deux assiettes où il posa les pancakes dorés et les œufs brouillés. Il y ajouta du bacon grillé qu'il venait de sortir de la poêle. Il versa du sirop d'érable sur ses pancakes et en mangea quelques uns à l'aide d'une fourchette et d'un couteau. La sonnerie de son téléphone l'informa qu'il était l'heure de partir. Il désactiva l'alarme, mit le reste de son petit-déjeuner dans la poubelle, but une dernière gorgée de jus d'orange et parti au sous-sol. Il y trouva une moto, il chercha dans la poche de sa veste en cuir, qui était pendue sur le porte-manteau, les clés de la maison et de sa moto. Il les trouva, les mit dans la même poche où se trouvait sa paire de lunettes. Il mit son casque, démarra la moto et se mit à conduire jusqu'à son lycée. Il abaissa la vitre teintée de son casque, et depuis son retour dans la vie active, il voyait les choses différemment. Comme la nature, le ciel semblait plus bleu, moins nuageux. Les roses étaient devenues plus qu'un simple cadeau de St Valentin, elles étaient le symbole de l'amour. Leur couleur n'était pas que rouge, elle était d'un rouge carmin. Le vent qui faisait bruisser les branches des arbres était une voix lointaine qui murmurait son nom et celui de K, les arbres sont l'instrument dont se sert le vent pour chanter la chanson que Charles a dans le cœur. Des érables s'étendaient à perte de vue sur le parking du lycée. Il gara sa moto à côté des autres motos, il enleva son casque en prenant garde à ne pas enlever son bonnet et rangea son casque dans le coffre de la moto qui se trouvait sous son siège et où était rangé son sac de cours. Il prit son sac, mit les deux brettelles sur ses épaules, sortit de sa poche ses lunettes de soleil et rentra dans le lycée. Les filles se retournèrent vers lui et lui adressa des gestes de la main ainsi que des sourires. Il se sentait à l'aise mais il était nerveux. Où était la belle blonde ? Il n'eut le temps de se poser des questions plus longtemps puisqu'un groupe de quaterback lui barrèrent la route. L'un d'eux était le plus grand de la bande, il était blond et ses yeux bleus pétillaient d'envie de tabasser le nouveau. Charles soupira et enleva ses lunettes. Le blond eut un rictus mauvais, enleva le bonnet de Charles et le jette par terre. Toute l'assurance tomba sous pieds sous terre. Les filles eurent des regards dégoutés et les garçons se mirent à se rire de lui. Il s'abaissa et reprit son bonnet. Il le remit et se dirigea dans les toilettes des garçons. Les larmes se mirent à se former, sa gorge se brisa, se contracta et une folle envie d'en finir lui vint à l'esprit.
« T'es nouveau ? l'interrompit une voix masculine, pleine de délicatesse et de douceur.
- Ca se voit tant que ça ? demanda Charles, la voix brisée par le chagrin.
- Un peu. Faut pas te laisser faire par Kei. Il joue les gros bras mais il n'est pas capable de se remémorer où il a foutu son portable. Je me présente, Henry, dit un garçon avec des lunettes, aux cheveux châtain, aux lèvres pulpeuses et aux yeux bleus clair. Et toi, qui es-tu ? lui demanda-t-il en lui tendant sa main.
- Charles, répondit-il en la lui serrant.
- Charles, je vais te présenter à ma bande de loosers.
- Bande de loosers ? C'est un peu péjoratif, non ?
- Disons que dans notre cas, c'est plutôt mélioratif. »
Charles suivit Henry. Il l'amena dehors, le soleil est à son apogée. Ils se dirigent vers une table où le plateau est fait de marbre, le banc blanc est collé aux pieds de la table. Charles voit un groupe de garçons de son âge. L'un d'eux, un garçon aux yeux verts, sur son crâne se trouve un bonnet gris en forme de couronne cheveux qui cache ses cheveux châtain qui sont toujours ébouriffé, aux lèvres pulpeuses, aux traits fins et à la beauté scandaleuse se fait soigner les multiples blessures qu'il a sur le visage. A l'œil gauche, un œil au beurre noir rehausse le vert de ses yeux ainsi que sa beauté qui lui donne un côté aventurier, ainsi que ses cicatrices au niveau des lèvres et des bleus se trouvant sur ses joues. Il porte un haut noir sous une veste en cuir noir où un dessin de serpent sortant sa langue fourchue était accompagné de l'inscription suivante : South Side. Un autre, celui qui était en train de soigner le garçon aux serpents, avait des yeux noisette, des lèvres fines, un teint quelque peu basané, des cheveux châtain ébouriffé à l'aide de gel capillaire. Il portait une chemise bleue jean où était nouée une cravate bleue marine sous une veste grise. Il avait enfilé un pantalon gris et s'était chaussé de chaussures italiennes. A sa main gauche, celle qui était libre, se trouvait une montre Lotus noire. Le garçon aux serpents posait ses yeux émeraude sur Charles et lança à Henry un regard interrogateur.
« Jug', Chuck, je vous présente Charles. Il est nouveau.
- Dans ce cas, il a du faire la connaissance de Kei, dit sèchement le garçon à la montre.
- Oui, mais il est comme nous, Chuck, il est différent.
- Comment le sais-tu ? demanda le garçon aux serpents, qui devait être Jug'.
- Parce-que je l'ai vu.
- Montre-nous ta différence, ordonna Chuck.
- Vas-y, l'intima Jug', on ne va pas te tuer, tu sais. »
Charles, un peu rassuré par les paroles de Jug', enleva son bonnet et montra à Jug' et à Chuck sa différence. Au lieu des rires ou des regardes dégoutés, le visage scarifié de Jug' s'irradia d'un large sourire, Chuck eu un mince sourire. Il posa le bout de coton, imbibé d'alcool, sur un mouchoir, se leva et se mit face à Charles. Il lui tendit sa main et son sourire s'élargi.
« Je m'appelle Charles moi aussi, mais tout le monde m'appelle Chuck. J'ai un petit grain de folie.
- Il est bipolaire mais il va voir un psy tout les mardis, l'informa Jug' qui se leva. Moi, c'est Cole mais comme je ressemble à Jughead Jones dans Riverdale, que j'adore les serpents et que je porte la veste de Jughead tout le monde me surnomme comme lui, à savoir Jug'. A la différence de Chuck, j'ai des os de verres.
- Oh, je suis désolé pour toi, dit Charles, sincère.
- On s'y fait. Et le binoclard qui t'amené dans ce foutoir c'est le Fauve. Ou Henry.
- Si on m'appelle le Fauve, c'est parce-que j'ai une pilosité plus forte comparé à vous, expliqua Henry en voyant le regard interloqué de Charles. A nous trois, nous formons la bande des Loosers, celle que personne ne voudrait fréquenter.
- A part deux exceptions, informa Cole, le regard rêveur.
- Oui sauf elles.
- Qui ?
- La première, c'est Lusia Summers, la deuxième c'est Chloé Turner, la chérie de Jug', informe Chuck en chuchotant assez fort pour que le concerné se retourne, les joues rouges.
- Tu sais très bien que c'est faux ! Nous ne sommes pas en couple, elle préfère passer ses journées à parler avec William Bloom ! hurla-t-il, les poings serrés, la mâchoire contractée et les larmes aux yeux.
- Calme-toi, je disais ça pour rigoler. »
La bande des Loosers fut interrompu dans leur dispute grâce à la sonnerie. Charles sortit son portable, tapa le code et alla voir son emploi du temps : mathématiques, SVT et deux heures de sciences économiques et sociales. Il n'a français, anglais et espagnol que l'après-midi. Henry exclama un cri de joie en voyant l'emploi du temps de son nouvel ami. Ils étaient dans la même classe ! Charles partagerait donc les cours, les pauses et les repas avec Henry, aka le Fauve, Charles, aka Chuck et Cole, aka Jug'. Pourquoi pas ? Les mathématiques et l'SVT parut moins ennuyants avec ses nouveaux amis mais les deux heures de SES furent difficiles à cause de la faim insatiable de Charles et de son envie de rencontrer la fameuse K. Lorsque la sonnerie retentit enfin, Charles, Jug' et les deux autres rangèrent leurs affaires en vitesse et coururent comme des siphonnés aux casiers où ils rangèrent leurs sacs. Ils passèrent leurs cartes de self et allèrent dans le rang. Charles prit un cornet de glace au chocolat au lait, un yaourt nature, une entrée fait de radis avec du beurre et le plat du jour qui est une omelette de fromage. Charles prend du pain, du sucre, un verre et des couverts. Henry et Jug' conduisent leurs amis à une table à quatre quand un autre garçon, plus petit que Charles et que Chuck arrive. Il a des yeux bleus pétillants, des cheveux châtain, un teint pale et porte un sweat shirt noir à capuche, un jean taille basse kaki et des Nike beiges. Il s'assoit à côté de Charles et entame la conversation.
« Jug', ta Chloé a cloué le bec à Charlotte Boulet.
- J'aurais dit « Charlotte Le Boulet », rit Jug' en prenant une vois de personne noble.
- Elle se prend pour une reine alors que tous ses loyaux et fidèles sujets, pardon, amis, parlent derrière son dos.
- Et elle a donné une gifle à Kei.
- C'est bien son style, dit Chuck, rêveur.
- Qui dont ? Chloé ?
- Non ! s'exclama Jug'. Ma Chloé est douce et délicate, elle ne fera pas de mal à une mouche.
- Alors de qui vous parlez ?
De personne, dit le garçon en perdant ses mots en regardant devant lui, une jeune et belle blonde arrive, les yeux bleus pétillants de joie et de générosité, le teint pale, les lèvres pleines carmin. De personne, répéta-t-il en étant hypnotisé par la beauté de la blonde.
- Comment elle s'appelle ? demanda Charles, hypnotisé à son tour, en tapotant sur l'épaule de Chuck et en montrant du doigt la jeune et belle blonde.
- Elle ? Hahaha ! Elle t'écrasera le cœur comme un vulgaire moustique, dit-il en essayant d'être sérieux et convaincant.
- Comment elle s'appelle ? répéta-t-il.
- Je te l'ai dit, elle te brisera, ça ne vaut pas le coup, répéta-t-il en essayant d'être convaincant. Mais si tu instiste, c'est Kate Summers, la sœur de Lusia Summers, à l'évocation de son nom, Henry rougit. Elle est la dirigeante du club de photographie, de lecture, d'écriture et est membre du journal du lycée et du club musique dont elle est la chanteuse, la pianiste et la violoniste.
- Comment on fait pour être dans le club de photographie ? demanda-t-il en regardant Kate rire aux éclats. »
Annotations
Versions