IV
« Non ! Non ! Hors de question ! s'exclama Charles alors que ses nouveaux amis et lui étaient devant une porte noire où était plaquée une affiche : Club de Photographie. Je refuse !
- C'est toi qui voulais t'y inscrire non ? demanda narquoisement Chuck. Alors, maintenant, tu assumes et tu y vas ! »
Charles voulait parler à cette fameuse Kate, qui, étrangement, avait une ressemblance frappante avec la silhouette qu'il a vu à l'hôpital, avant que la sonnerie ne retentisse mais l'appréhension l'en empêcha. C'est alors que Peter, celui qui les avaient rejoints au self, toqua. Charles lui lança un regard meurtrier et ce dernier, accompagné de Jug', de Henry et de Chuck, courut comme des dératés. Charles entendit une vois féminine et douce lui ordonner d'entrer. Charles soupira, pria le ciel, abaissa la poignée, aspira de grandes bouffées d'air et expira l'air avant d'entrer. Dans un fauteuil à roulettes se trouvait Kate, de dos. Elle portait un haut dos nu rouge qui était retenu par deux ficelles nouées. Le son du clavier d'un ordinateur fit déduire au beau chauve qu'elle devait taper un article pour le journal. Elle se retourna enfin vers lui, sur l'omoplate de la blonde se trouvait un tatouage en forme de phénix. Ses cheveux blonds, qui étaient relâchés durant le déjeuner, étaient noués en queue de cheval. Elle portait un casque Bluetooth bleu marine de la marque Boulanger. Ses yeux bleus, mélangés à du vert, du gris et du jaune, le regardèrent. Ses yeux pétillants pénétrèrent le corps de Charles qui se sentait nu devant elle. Elle semblait scruter chacun de ses traits, chaque position. Elle semblait l'analyser de près, ses lèvres carmin s'étirèrent en un large sourire, montrant des dents blanches. Ses mains blanches contrastaient avec ses ongles vernis de noir. A ses oreilles pendaient des créoles en argent, son haut n'offrait aucun décolleté mais moulait assez bien ses formes. Elle se levait, enleva son casque dont le volume était au maximum et qui permettait à Charles de savoir quelle musique elle était en train d'écouter, c'était Me Too de Meghan Taylor, elle secoua sa queue de cheval et elle lui tendit sa main.
« Je m'appelle Kate Summers. Et toi ? demanda-t-elle avec un léger accent français.
- M-moi ? Je... Je... Je m'appelle Charles. Charles Anderson.
- Enchantée de faire ta connaissance. Ca va bientôt sonner, on a cours de français ensemble, ça te dirait de m'accompagner jusqu'à la salle de cours ? Après promis, je te laisserai avec tes amis à qui je dois ta visite.
- Euh... Je veux bien t'y accompagner, dit Charles, étonné de ne pas la voir rire de lui.
- Par contre, tu veux bien m'enlever ce bonnet, il me donne chaud. »
Charles hésita mais se résolut à l'enlever. Il baissa ses mains qui étaient moites ainsi que sa tête pour ne pas voir le sourire de démon ou le regard dégouté qu'elle lui lancera. Mais au lieu de ça, elle se baissa à son tour pour qu'il puisse la voir, elle lui sourit tendrement et de sa main droite, elle lui prit le menton et le força à relever la tête. Kate prit son bonnet des mains et elle le rangea dans son sac à main bleu, elle passa son bras autour de la taille de Charles, se rapprocha encore plus de lui et lui murmura à l'oreille : Che bel ragazzo. Charles se demanda quand la blonde se moquerait de lui. Dans une heure ? Dans deux jours ? Dans un mois ? A quoi joue-t-elle ? Arrivés devant la salle de cours, qui était encore verrouillée, elle sortit le bonnet de Charles et le lui tendit. Ils se sourirent pendant une fraction seconde quand les amies de Kate arrivèrent. Elle enleva sa main de la taille de Charles qui éprouva un manque cruel là où se trouvait autrefois la chair de Kate. Elle prit une petite blonde et une brune par les poignets et les emmena devant Charles. Qu'allaient-elles faire ? Se moquer ? Il remit son bonnet quand la brune, qui avait un sourire jusqu'aux oreilles en regardant Charles, murmura quelque chose à Kate qui sourit tendrement en se retournant vers lui. Ce n'étaient ni des sourires de moqueries ni de pitié. Elles souriaient vraiment, ce qui réchauffa le cœur un peu fatigué de Charles qui s'en prend plein la tête depuis la journée. La blondinette marcha vers Charles, lui adressa un sourire et se présenta :
« Salut, moi c'est Chloé. Je crois que tu as déjà fais la connaissance de Kate, dit-elle avec un sourire au coin, la brune c'est Lusia. Nos deux autres amies vont bientôt arriver mais, au moins, tu as fais la connaissance de l'élite.
- Chloé ! la réprimande Lusia. Laisse le tranquille !
- Quoi ! Je ne lui est rien dit ! »
Charles sourit de plus belle, et lorsqu'il croisa le regard de Kate qui riait et qui souriait, il rougit et détourna le regard bleu pénétrant de Kate. Un mince sourire remplaça le large sourire qu'ils avaient eu tout les deux. Henry, Jug', Peter et Chuck arrivèrent. Quand Jug' entendit la voix de Chloé, il rougit et mit une main sur son cœur. Chloé arrêta de hurler quand elle vit Jug', elle devient rouge tomate, remplaça son large sourire par un sourire plus mince. Ses lunettes qui étaient en bout de son nez furent remontées par son majeur, son ongle était verni de rose et de points blancs. Elle détourna ses yeux bleus de Jug' et lança un regard réprobateur à Kate qui riait d'un rire cristallin. Charles sourit intérieurement mais ne participait pas au fou rire de Henry, de Chuck et de Peter qui rirent du pauvre Jug'. Les rires furent interrompus quand la bande de Kei arriva. Il lança un ballon de basket dans la tête de Charles qui lui avait tourné le dos quand il était arrivé. Charles mit une main sur son crâne, qui était déjà assez douloureux comme ça. Kate se retourna, furieuse.
« C'est toi qui a fait ça ? demanda-t-elle, sèchement. Tu viens ici. Tu viens ici ! lui ordonna-t-elle. Je vais te faire regretter de lui avoir fait ça ! »
Chloé lui prit le poignet, la stoppant net. Charles se retourna vers Kate et vit son expression de rage. Chloé aussi avait l'air furieuse mais elle avait stoppée Kate à temps car leur professeure d'espagnol était arrivée. Elle était jeune et très belle. Elle avait des yeux noisette, de longs et raides cheveux bruns relâchés. Elle portait une petite croix en argent et de travers autour du cou, elle avait boutonné une chemise kaki et en avait retroussé les manches jusqu'au coude. Elle portait un jean et s'était chaussée d'Adidas au rose nacré. Sur son avant bras, on lisait le mot espagnol : Balerina. Ses ongles étaient vernis d'un rouge clair et elle sentait bon l'orchidée. Kate salua la professeure d'espagnol et quand Charles devait rentrer, il la vit avec un beau garçon au pull bleu marin sous une veste d'aviateur kaki, vêtu d'un jean bleu sombre avec des ourlets au niveau des chevilles et il s'était chaussé de Nike rose clair. Il le vit la prendre dans ses bras, elle qui était en train de pleurer et qui se tenait à sa veste kaki. Charles prétexta d'avoir mal à la tête, même si c'était vrai et demanda à la professeure d'espagnol s'il peut aller à l'infirmerie. Elle accepta et demanda au délégué, le garçon à la veste kaki, de l'accompagner. Le garçon lâcha Kate, il l'embrassa sur le front et se dirigea vers Charles. Kate regarda, avec ses yeux embués, à travers la porte et vit Charles partir. Il ne lui avait pas touché la main... Il s'était débrouillé pour éviter que leurs mains se frôlent quand il lui a tendu son bonnet et quand elle le lui a rendu. Mais, elle avait enroulé son bras autour de sa taille et cela lui avait procuré une sensation de plaisir et de réconfort. Quand elle avait enlevé son bras, il avait ressenti un manque, un vide et il ne retrouvera plus cette sensation de réconfort qu'il avait éprouvé quand Kate avait enroulé son bras autour de sa taille. Le garçon avait de la chance. Il pouvait lui prendre la main sans problème. Le garçon avait des lèvres pleines, lui aussi, il était très pale, comme Kate. Ses yeux étaient noisette et ils étaient en forme d'amande. Ses lunettes rondes lui donnaient l'air d'être un intello. Il avait l'air sympathique aux yeux de Charles. Ils marchèrent en silence jusqu'à ce qu'ils arrivent devant l'infirmerie.
« Je m'appelle Charles, moi aussi, se présenta-t-il. J'espère qu'on deviendra amis à l'avenir, dit-il en souriant chaleureusement. »
Il s'en alla, laissant Charles seul. Il toqua et entra dans l'infirmerie. L'infirmière était petite et blonde. Elle portait des lunettes au reflet violet qui cachait le vert de ses yeux. Il s'asseyait et présenta à l'infirmière la raison de sa visite. Elle se leva, alla dans l'armoire où se trouvaient les médicaments et en sortit un doliprane. Elle alla au robinet, prit un verre en plastique et versa de l'eau dans le verre. Elle donna le verre et le cachet à Charles qui mit le cachet sur sa langue et qui but l'eau en avalant le cachet. L'infirmière lui demanda de se lever et l'emmena dans une salle où des lits étaient entreposés. Elle l'informa qu'il allait se reposer dans cette salle et que dès qu'il se sentira mieux, il pourra sortir. Elle lui demanda le numéro de téléphone de ses parents et l'informa que si son mal de tête n'allait pas mieux, elle appellerait ses parents. Charles opina et partit se coucher dans un lit. Il enleva sa veste et la mit sur une chaise. Il s'endormit..
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